De Bruyne capitaine, pour faire encore plus peur… et moins râler
Kevin De Bruyne (31 ans) est le nouveau capitaine des Diables rouges. Un premier choix important du coach Domenico Tedesco qu’on peut expliquer par trois arguments forts.
- Publié le 21-03-2023 à 20h19
- Mis à jour le 21-03-2023 à 22h20
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En confiant le brassard à Kevin De Bruyne, une décision officialisée ce mardi en fin de journée, Domenico Tedesco a fait le choix de la continuité. Le dernier capitaine dans un match des Diables, c’était déjà lui. Un triste souvenir, contre la Croatie, lors du troisième et dernier match à la Coupe du monde au Qatar.
Mais le sélectionneur a surtout conservé une idée: celle de confier le bout de tissu au leader technique de l’équipe. Comme Marc Wilmots, qui avait profité d’une absence de Vincent Kompany en 2016 pour promouvoir Eden Hazard. Et comme Roberto Martinez qui avait confirmé ce choix pendant toute son ère. "Je suis fier, a confié De Bruyne. Je suis chez les Diables depuis longtemps déjà et c’est un honneur. J’espère que je remplirai bien ce rôle." Il y a trois raisons d’être optimiste.
1. Parce qu’il est au cœur du jeu et du système
Tedesco avait déjà confié le brassard à un gardien (Peter Gulacsi à Leipzig) mais, au grand dam de Thibaut Courtois, les entraîneurs préfèrent toujours, quand c’est possible, un joueur au cœur du jeu. Et il n’y a personne de plus au cœur du jeu que De Bruyne chez les Diables.
Avec la retraite d’Eden Hazard, Tedesco n’aura pas eu le casse-tête de ses prédécesseurs : comment faire cohabiter Eden et KDB dans la même équipe ? Le nouveau sélectionneur va pouvoir jouer la carte du stratège de Manchester City à fond. Même s’il reste un suspense sur la forme du système prôné par Tedesco, l’idée est claire : mettre De Bruyne dans les meilleures conditions possibles. Voir le joueur le plus important de l’équipe avec le brassard n’est rien d’autre que logique. Didier Deschamps n’a pas eu une réflexion fort différente quand il a nommé Kylian Mbappé capitaine de l’équipe de France en début de semaine. Et c’est aussi le cas chez les champions du monde en titre argentins avec Lionel Messi.
2. Parce qu’il est le Diable le plus craint
Avant même sa retraite, Hazard avait pu le constater : le Diable le plus populaire à l’étranger, ce n’était plus lui mais KDB. C’était particulièrement criant au Qatar. Parce qu’Eden était moins en vue au Real Madrid mais aussi grâce au pouvoir d’attraction mondial de la Premier League. Pour l’immense majorité des fans de foot à travers la planète, le football belge, c’est d’abord De Bruyne et personne d’autre. Il est à la fois admiré et… craint par les adversaires. Le marketing n’a pas eu sa place dans la décision de Tedesco mais donner le brassard au joueur qui fait le plus peur ne fera pas de mal à une équipe qui a été mondialement moquée au Qatar. À 31 ans, et avec 97 caps, KDB a reçu une mission : redorer le blason. Ça pourrait ressembler à la dernière danse de Michael Jordan avec les Bulls. Avec l’Euro en Allemagne, là où il avait explosé aux yeux de la planète foot, comme territoire pour son ultime chef-d’œuvre. À moins que la Coupe du monde 2026 ? On n’en est pas encore là.
3. Parce que ça peut améliorer son humeur
Si le brassard reste au bras du leader technique des Diables, la Belgique va connaître un changement de ton radical. Après les clins d’œil d’Hazard, voici la moue boudeuse de De Bruyne. Comme si on passait du Schtroumpf farceur au Schtroumpf grognon. KDB n’aura jamais le côté solaire d’Eden mais le capitanat pourrait l’aider à s’ouvrir. De Bruyne a souvent râlé sur le terrain avec les Diables. Il s’est même parfois fâché (encore plus) rouge quand le jeu ne tournait pas comme il l’entendait. On se souvient de sa colère au dernier Mondial face au Canada. Le brassard pourrait l’aider à se responsabiliser. À devenir plus rassembleur et moins râleur. Quand il aura quelque chose à reprocher, il aura la légitimité absolue de le faire par son statut. Mais il aura aussi le devoir de garder une certaine courtoisie, sans mauvais jeu de mots.