Charleroi: Youssouph Badji en sauveur inattendu
À Courtrai, Youssouph Badji a endossé le costume de sauveur. De quoi constituer un tournant dans son aventure carolo ?
Publié le 05-03-2023 à 18h15 - Mis à jour le 05-03-2023 à 18h16
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Pour être honnête, on n’imaginait pas que la solution jaillirait des pieds de Youssouph Badji, samedi après-midi. En un an, le Sénégalais (21 ans) a plus déçu que convaincu, au point de pousser Charleroi à recruter en attaque, cet hiver. Mais le football est aussi fait de contradictions. À Courtrai, Badji s’est mué en sauveur en inscrivant le but ultra-important de la victoire (0-1). Une réalisation qu’il n’a pu fêter directement, car le VAR a dû vérifier que le ballon avait franchi la ligne. "Moi, je l’ai vu directement dedans, sourit le principal intéressé. Je n’ai pas compris ce que l’arbitre sifflait. J’étais inquiet d’un possible hors-jeu d’Isaac (Mbenza) au départ. Je regrette de ne pas avoir pu célébrer (sourire)."
Dès le but validé, ses coéquipiers se sont rattrapés pour le fêter dignement, à l’image de Heymans qui a traversé la moitié du terrain depuis le banc. Cette joie collective démontre un soutien énorme envers un joueur en manque de confiance. "C’est plus qu’une équipe, c’est une famille. Tout le monde me souhaitait ce but. Si je n’ai jamais rien lâché; c’est grâce à eux. Ils me poussent et m’encouragent sans cesse. Je leur dis merci."
Un ouf de soulagement. Youssouph Badji est parvenu à faire ce que Vakoun Bayo et Nikola Stulic n’ont pas réussi, samedi : être efficace devant le but. L’ancien Brugeois s’était pourtant singularisé par sa maladresse ces derniers mois. Deux petits buts en un an avant celui-ci, ô combien important dans la course au Top 8. Comment a-t-il vécu la période la plus compliquée de sa jeune carrière ? "Ca a été difficile, mais abandonner ne servait à rien. J’ai été costaud mentalement."
Mazzù l’a relancé
L’arrivée de Felice Mazzù a constitué un virage important, car le technicien l’a relancé alors qu’Edward Still ne faisait logiquement plus appel à lui à la fin de son mandat. "Depuis l’arrivée du coach, j’arrive à aligner quelques performances. Il a confiance en moi, mais Still m’avait aussi aidé et offert ma chance", rappelle Badji.
L’arrivée de Benbouali puis de Stulic, accompagné du retour de Bayo, aurait pu le mettre définitivement hors course. Lui, dont la résilience est un atout, n’a pas baissé les bras. "Je ne connais pas une équipe où il n’y a pas de concurrence. Je n’ai pas de problème. C’est une source de motivation." Felice Mazzù lui a distribué quelques éloges : "Pourquoi je le garde concerné ? Car il travaille, a toujours le sourire et il est positif. Je ne l’ai jamais vu lâcher et, dès que je peux lui offrir du temps de jeu, je lui donne comme aujourd’hui."
Compatible avec Bayo ?
Ce but va-t-il enfin lancer, Badji dont le prêt arrive à terme en juin prochain ? "Ça va dépendre de mon travail. Cela me fait en tout cas du bien", répond-il. À l’image de sa superbe talonnade à Anderlecht ou son retourné acrobatique face au Standard, Badji est capable de beaux gestes, mais il doit désormais être décisif régulièrement.
Stulic, lui, doit encore s’adapter à la D1A et l’ex-Brestois peut constituer une solution pour soulager les attentes liées au Serbe. L’association avec Bayo avait été testée l’an dernier, sans grand succès. À retenter cette saison ? "Je pense que nos attaquants sont interchangeables. Bayo et Badji peuvent jouer à deux dans la complémentarité", pointe Mazzù. Cela pourrait servir dans cette fin de saison attrayante.