Jan Vertonghen: "Le groupe avait besoin d'un coach optimiste"
Jan Vertonghen explique pourquoi il monte en puissance, tout comme Anderlecht, qui doit battre Ludogorets ce jeudi.
Publié le 23-02-2023 à 06h00 - Mis à jour le 23-02-2023 à 09h05
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Depuis son retour de la Coupe du monde, Jan Vertonghen (35 ans) a surtout fait parler ses pieds. À la veille du match retour contre les Bulgares de Ludogorets, il s’est exprimé pour la première fois sur sa forme ascendante et la lutte d’Anderlecht pour une place dans le Top 8.
Jan, face à Ludogorets, ne faudra-t-il pas principalement faire attention aux contres?
"On devra attaquer mais de façon contrôlée. Ce n’est pas parce qu’on alignera beaucoup de joueurs offensifs qu’il ne faudra pas défendre. Le contre-pressing sera un élément clé. De toute façon, je préfère devoir gagner que de pouvoir miser sur un nul."
Ce sera une semaine déterminante pour Anderlecht.
"Ludogorets est le match le plus important de la saison, mais ce sera aussi le cas contre le Standard dimanche."
Même si ce n’est que la Conference League, ces matchs européens vous motivent encore ?
"Bien sûr. Sinon, je ferais mieux d’arrêter. Je suis encore ambitieux et les matchs européens ont une saveur particulière."
Quel est le bilan de vos cinq premiers mois à Anderlecht ?
"Beaucoup de choses se sont passées mais je ne regrette pas d’être venu ici. Je voulais jouer pour le club qui me voulait absolument. Avant la Coupe du monde, c’était le chaos sur le terrain et en dehors, notamment avec le changement d’entraîneur. Depuis le Mondial, on a un groupe qui aime jouer pour Anderlecht et qui croit au projet du coach. Je constate une courbe ascendante, tant pour l’équipe que moi-même."
Vous donnez l’impression d’être libéré.
"Je me sens très bien dans ma peau, physiquement et mentalement. C’est un chouette groupe, qui avait besoin d’un coach avec cet état d’esprit positif, optimiste."
Vous êtes aussi soulagé que tout soit réglé au niveau familial ? Le départ de Lisbonne n’a pas été facile.
"Cela a été un peu compliqué au début. Mais ce qui a surtout fait du bien, c’est la stabilité dans l’équipe. Le fait de jouer à quatre derrière, par exemple."
Le départ de Wesley Hoedt aussi?
"Non, cela n’a rien à voir avec mes prestations. Même quand Wesley jouait, j’étais dans le onze. Et Zeno Debast aussi. On a changé de système à Silkeborg. Mais je m’entendais bien avec Wesley, même si on était concurrents."
Le nouveau sélectionneur des Diables rouges, Domenico Tedesco, vous a contacté. Un boost mental?
"Oui, ça faisait plaisir de recevoir un message de sa part. Je suppose qu’il a voulu tâter le terrain en contactant les membres du conseil des joueurs (...) Beaucoup de choses ont été dites à la Coupe du monde. Ce n’était pas toujours agréable à entendre ou lire, mais je veux continuer à jouer le mieux possible et à gagner des matchs, que ce soit pour Anderlecht ou la Belgique."
Vous parlez d’une courbe ascendante, mais la situation reste tendue au RSCA. Les fans réclament encore la démission du président Vandenhaute.
"J’ai connu ce même chaos à l’Ajax et à Benfica. Cela se ressent automatiquement sur le terrain. La situation me préoccupe, mais j’essaie de ne pas trop y penser. La meilleure façon de calmer les supporters est de répondre avec des prestations sur le terrain."
Vous avez toujours été pro-Vandenhaute. C’est lui qui a réalisé votre transfert de Benfica.
"Je suis convaincu que les gens qui gèrent le club, que ce soit Vandenhaute, Coucke ou l’entraîneur, ont les meilleures intentions. Ils veulent tous ramener Anderlecht vers un bon niveau. Les supporters veulent la même chose. Et je ne peux pas juger les décisions qui ont été prises en mon absence."
Autre chose. Avez-vous aimé l’expérience "Mic’d Up" contre l’Antwerp, quand vous avez joué avec un micro dans le maillot ?
"Oui. Sauf qu’en rentrant au vestiaire à la mi-temps, j’ai réalisé que j’avais totalement oublié que je portais ce micro. Pendant cinq minutes, j’ai essayé de me rappeler ce que j’avais dit. Parce que parfois, je lance des choses qui ne sont pas très convenables (rires). Mais c’était un match très positif pour Anderlecht et mon langage était donc positif aussi. L’équipe de communication du club m’a envoyé les images, mais je n’ai pas voulu les revoir. Je n’aime pas me voir à l’œuvre et surtout pas dans des circonstances pareilles. J’ai dit que je leur faisais confiance."
On vous a souvent entendu coacher Killian Sardella et Zeno Debast. C’est grâce à vous que Killian montre qu’il peut avoir une valeur pour Anderlecht ?
"Ces dernières semaines, il montre ce qu’il vaut, alors qu’il n’évolue pas à sa meilleure place. Cela va de mieux en mieux. J’essaie de coacher les jeunes de façon positive, comme un Jaap Stam l’a fait avec moi à l’Ajax. Il était mon guide. Grâce à lui, j’ai gagné en confiance."
En parlant de votre période à l’Ajax. Est-ce que Debast possède déjà le niveau que vous aviez à son âge ?
"Il a 19 ans? Alors, il est plus loin que moi. À son âge, je n’étais pas encore titulaire à l’Ajax et j’ai été prêté à RKC. J’étais à la recherche de ma meilleure position. Il doit continuer à progresser, étape après étape. Il a une bonne tête et il est humble."
Vous lui conseillez de rester encore une saison à Anderlecht ?
"Oui, ce ne serait pas mal pour lui. Il n’est pas titulaire depuis si longtemps, donc il peut encore apprendre des choses ici. Mais d’un autre côté, je sais que, pendant le mercato d’été, beaucoup de choses peuvent arriver."