Vincent Vanasch, l'espion idéal des Red Lions avant de défier l'Allemagne au Mondial : "On est plus forts qu'eux mentalement"
Le gardien des Red Lions Vincent Vanasch, qui joue à Cologne depuis 2020, est l’espion idéal pour le staff belge avant d’affronter l’Allemagne.
Publié le 16-01-2023 à 16h30 - Mis à jour le 17-01-2023 à 14h28
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Ce mardi à 14h30 (heure belge), le groupe B offrira son match au sommet entre Belges et Allemands. Les uns et les autres ont réussi leur entrée dans le tournoi en battant respectivement la Corée du Sud (5-0) et le Japon (3-0). Selon la FIH, les deux nations s’affronteront pour la 35e fois. Si la Mannschaft avait clairement l’avantage durant des décennies, la Belgique a repris le pouvoir ces dernières années. Lors des grands tournois (JO, Mondiaux et Euro), les Red Lions n’ont plus perdu face à leur voisin depuis l’Euro 2015. Les Belges ont brisé le rêve allemand lors des Jeux de Rio et de Tokyo, lors de la Coupe du monde 2018 ainsi que lors des Championnats d’Europe 2017 et 2019. Les Lions ont pris l’ascendant psychologique.
Vincent Vanasch, seul joueur belge à évoluer dans le championnat d’Allemagne, a appris à les connaître de l’intérieur depuis 2020. À lui seul, il a fait basculer l’un des plus passionnants duels entre les deux pays: lors de la demi-finale de l’Euro en 2019 à Anvers. Il avait vu que son pote Grambusch stoppait la balle de la main sur phase de pc. Grâce à son appel à la vidéo, il a fait annuler un but (celui du 0-3) qui a changé le momentum de la rencontre. Les Belges l’avaient finalement emporté 4-2. Il est donc l’interlocuteur tout trouvé pour évoquer l’Allemagne. Entretien.
Vincent Vanasch, ce choc ne tombe-t-il pas trop tôt dans le tournoi?
Pas du tout. La première place, importante mais pas capitale, est en jeu ; et le vainqueur affichera clairement son ambition. Les deux équipes grandiront dans le tournoi. On verra des erreurs des deux côtés mais nous pourrons analyser les problèmes qu’ils nous poseront. Je préfère être directement qualifié pour les quarts de finale car nous pourrons mieux gérer notre temps. Vendredi, nous jouons à Rourkela. Il faudra ensuite revenir à Bhubaneswar (NdlR : à environ 300 km) pour la suite du Mondial. Le trajet sera source de fatigue, d’où l’intérêt de s’économiser.
L’Allemagne n’a plus remporté un grand titre depuis l’Euro 2013. Que manque-t-il à cette génération?
Elle a connu des hauts et des bas. Les joueurs se connaissent vraiment bien, beaucoup jouent dans le même club. Mais il leur manque la constance de la Belgique ou de l’Australie. Les Allemands ne s’entraînent pas souvent ensemble. Mais, sur un match, ils restent imprévisibles. En 2008, ils gagnaient tout avec les Fuerste et Zeller. Ils m’impressionnaient quand j’étais jeune. La nouvelle génération n’a pas encore gagné de titre. Leur passé est lourd à porter car les comparaisons sont incessantes.
La Belgique a-t-elle réellement pris un ascendant psychologique?
Je parle beaucoup avec eux lors des entraînements à Cologne. Au départ, ils parlaient de chance quand ils évoquaient l’histoire belge. Mats Grambusch n’a plus peur de dire que nos succès répétés ne doivent rien à la chance. Mentalement, nous sommes plus forts qu’eux.
Vous êtes notre espion mais, dans l’autre sens, les Allemands essaient-ils de vous sous-tirer des informations sur les raisons de la réussite belge?
À Rot-Weiss Koln (NdlR : son club en Allemagne), je joue avec six internationaux. Je les vois de l’intérieur au quotidien, je connais leurs faiblesses individuelles et collectives. Je partage mes renseignements avec le staff sur la psychologie de certains joueurs, mais en Allemagne, je ne dis pas tout ce qu’on fait.
Avez-vous noué des amitiés en club?
On s’entend vraiment bien. J’ai félicité Rurh pour son beau but contre le Japon. Si je me rends dans un café à Cologne, je serai plus facilement avec les frères Grambusch. Un gars comme Rurh n’est pas cool sur le terrain, mais il est charmant en dehors. J’ai beaucoup de contacts avec eux. Maintenant, c’est business time.
Quels sont les joueurs allemands dont il faudra plus se méfier?
Je pointerais les Grambusch, Ruhr, le pc de Peillat ou le gardien Stadtler.
Parlons des Belges. Êtes-vous inquiet en voyant les pépins physiques dans l’effectif?
Non. En Inde, il y a toujours des malades. Nous mettons un maximum de chances de notre côté, nous essayons de tout contrôler en visualisant ce qui peut se passer. Nous avons anticipé le scénario d’un tournoi avec quatre malades. L’Allemagne avait connu une telle situation et avait joué avec onze joueurs dont son deuxième gardien repositionné en attaque. Chez nous, Arthur Van Doren ne joue pas pour le moment, mais aucun joueur n’est irremplaçable. Nous avons un noyau de grande qualité.