Tim Merlier, nouvelle recrue de Soudal Quick-Step : "C'est comme jouer au Real Madrid avec son meilleur ami"
Recrue phare de l’équipe Soudal Quick-Step, Tim Merlier y a retrouvé son meilleur ami Bert Van Lerberghe.
Publié le 07-01-2023 à 06h00
Le cyclisme a décidément le pouvoir de magnifier les plus belles histoires. Champion de Belgique en titre, Tim Merlier a réalisé cet hiver un authentique rêve de gosse en passant de l’équipe Alpecin-Fenix à Soudal Quick-Step. "Quand j’étais enfant, je me souviens avoir assisté à quatre ou cinq reprises à la présentation officielle au public d’une dream team qui comptait alors des gars comme Bettini ou Boonen en ses rangs. J’avais commencé le vélo depuis peu et je regardais ces grands noms défiler sur le podium du centre des expositions de Courtrai avec des étoiles plein les yeux. Rejoindre cette équipe, pour un cycliste, c’est comme jouer pour le Real Madrid pour un footballeur…"
Vendredi après-midi, c’était à son tour de faire face à un parterre d’enfants et de fans réunis à Plopsaland pour le family day de la formation belge. Une sorte de conte de fées sur deux roues qui prend un peu plus de saveur encore quand on sait que le Flandrien y rejoindra son meilleur ami, Bert Van Lerberghe, lequel endossera de surcroît le rôle de poisson-pilote.
"Je connais Bert depuis mes 12 ans et nos premières années à l’école secondaire, continue Merlier (30 ans). Nous étions dans la même classe et nous sommes très vite bien entendu. L’amitié, c’est un truc qui ne s’explique pas toujours (rires)… Celle-ci peut-elle être de nature à compliquer des rapports désormais aussi devenus professionnels ? Je ne le crois pas. Copain ou pas, je ne suis pas le genre de coureur à être trop frontal avec mes équipiers. Je garde souvent pas mal de choses pour moi, les analyse un peu plus à froid, avant de m’exprimer. À ce jour, nous n’avons collaboré qu’une seule et unique fois, lors du dernier Euro, où les choses s’étaient bien passées (NDLR: Merlier a terminé 3e) pour une première. Nous allons avoir l’occasion de parfaire nos automatismes puisque nos programmes de courses seront similaires dans les grandes lignes. Quand je prends un peu de recul et que je me dis que le mec qui va m’emmener les sprints au sein de la meilleure équipe du monde est mon meilleur ami, dont je suis le parrain du second enfant, c’est quand même assez fou (sourire) !"
La cohabitation avec Jakobsen
La mise en place devrait ainsi se dérouler sous le soleil d’Oman où le compagnon de Cameron Vandenbroucke a programmé sa reprise. "C’est le planning arrêté si la naissance de notre fils ne nous amène pas à chambouler celui-ci. Le bébé est attendu pour le 7 février et la Mascat Classic (NDLR : prélude au Tour d’Oman qui débute le lendemain) est programmée le 9 du même mois. Nous verrons donc comment les choses se déroulent (sourire)…"
Le calendrier du vainqueur d’étape du Tour et du Giro restera ensuite très oriental puisqu’il participera à l’UAE Tour. "C’est une course que je voulais disputer une fois dans ma carrière mais j’aurais, c’est vrai, aimé être au départ de Kuurne-Bruxelles-Kuurne où l’équipe a choisi d’aligner Fabio Jakobsen. Un choix que je respecte évidemment totalement. Nos chemins se croiseront rarement, ce qui est assez logique pour deux sprinters."
Une cohabitation avec l’une des autres références du sprint mondial dont Merlier devra apprendre à composer. "Notre relation est saine. Nous avons déjà un long stage collectif dans les jambes lors duquel nous avons partagé pas mal d’entraînements. J’étais alors dans le groupe des sprinters et pas celui de Remco qui roule trop vite pour moi et emmenait le groupe des grimpeurs. Il devrait d’ailleurs presque rouler seul tellement il est fort (rires). Je suis prévu sur la Vuelta et pas sur le Tour (où sera aligné Jakobsen). Même s’il me reste six mois pour infléchir la tendance, je ne prends pas mal la chose dès lors que l’épreuve espagnole est le seul grand tour sur lequel je n’ai pas encore enlevé une étape. Mon programme me fait, c’est vrai, sans doute davantage épouser les traits d’un pur sprinter cette année, mais j’ai envie de continuer à m’aligner sur des classiques. Wevelgem ou Nokere sont ainsi encore à mon programme. Et si vous me demandiez à quelle course je souhaiterais le plus participer, je vous répondrais Paris-Roubaix. Dans cette équipe, avec ce maillot…"