Avec Mbappé, le TGV bleu à l’heure, en quart
L’attaquant du Paris-SG, double buteur et passeur décisif, a mené la France en quart de finale. C’est aussi le rayonnement offensif de cette équipe qui marque les esprits.
Publié le 05-12-2022 à 06h00 - Mis à jour le 05-12-2022 à 06h01
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L’équipe de France, en Coupe du monde, c’est un peu l’histoire du train qui arrive à l’heure. Et cela ressemble plus à un TGV qu’à un train à vapeur. Pour la troisième édition de suite, les Bleus vont disputer un quart de finale, ce qui donne une idée de la constance du champion du monde en titre.
Olivier Giroud est devenu le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, avec 52 réalisations, et Kylian Mbappé, double buteur, en est à neuf réalisations en onze matchs sur la plus grande scène mondiale, se rapprochant à quatre unités des 13 réalisations de Just Fontaine, meilleur buteur français au Mondial.
Surtout, Mbappé a servi Giroud, et inversement, sur les deux premiers buts, pour valider un succès globalement mérité. L’absence de Karim Benzema, Ballon d’or tout de même, ne semble plus être un débat, la force offensive des Bleus paraissant variée.
Mbappé et Giroud s’entendent et se trouvent facilement, mais Dembélé parvient aussi à apporter sa vitesse et constitue une menace permanente. Avec le repositionnement de Griezmann, à la fois guide et meneur un cran plus bas, le bloc paraît homogène, sans être trop déséquilibré.
La France a marqué neuf buts en quatre rencontres, une belle moyenne à entretenir quand la route va s’élever un peu plus à partir de la fin de semaine. Si le match contre la Pologne a pu apparaître, par moments, comme un quatrième match de poule, plutôt que comme un huitième de finale, il a tout de même fallu un arrêt décisif de Lloris, des deux genoux, sur une frappe de Zelinski.
La France avait le contrôle, mais pouvait aussi laisser cette impression de facilité, qui peut jouer des tours. Ce tournant de la 38e minute a-t-il été déterminant dans la suite de la construction du match ? Cela a été un sérieux rappel à l’ordre, que les joueurs ont admis après la rencontre, à l’image d’Adrien Rabiot. "On s’est remobilisé, pour rester solidaire."
Six minutes plus tard, Giroud a ouvert le score, ce qui a eu pour conséquence d’ouvrir un peu plus le jeu pour des Bleus qui raffolent des espaces. Et qui de mieux que Kylian Mbappé pour mettre un peu la pagaille.
Neuf buts en onze matchs de Coupe du monde
L’attaquant du Paris-SG, avec sa vitesse balle au pied, a été le premier danger. Élu joueur du match, il a dit son soulagement d’être qualifié, mais il n’a pas voulu entendre parler du titre de meilleur buteur du tournoi – il en est à cinq réalisations. "Je suis ici pour gagner le trophée de champion", a-t-il martelé alors qu’il prenait la parole pour la première fois depuis le début de la Coupe du monde.
Jusqu’ici, il avait été préservé par la cellule communication de la fédération française, pour le laisser se concentrer sur son premier grand objectif de la saison. Quitte à payer une amende, infligée par la FIFA, puisqu’il ne s’était pas présenté en conférence de presse après le match contre l’Australie, qu’il avait fini avec le trophée de meilleur joueur, déjà.
"J’ai appris que la fédération allait être mise à l’amende, mais je m’engage à la payer, a assuré le numéro 10. Il ne faut pas que la fédération paie pour une décision personnelle. Ce n’est pas contre les journalistes, mon souhait de ne pas m’exprimer. Je veux juste être concentré à 100% sur ce que j’ai à faire."
"Kylian préfère parler sur le terrain, a commenté, pour sa part, Didier Deschamps, qui a relativisé la performance de son joueur. Il n’a pas joué son meilleur match, pendant une heure, il le sait. Mais il a montré qu’il est capable de changer un match sur un mouvement. Je ne suis pas objectif, car je suis son entraîneur, mais il est le meilleur attaquant au monde en ce moment."
Sa manière de rentrer dans le rectangle, pour armer sa frappe, sur les deux buts, rappelle aussi sa facilité à finir les actions, ou à les entamer pour les finir lui-même, comme sur le troisième but. "C’est un joueur spécial, il l’a encore montré, note Jules Koundé. Il est capable de marquer dans les moments importants, et en plus il travaille pour le groupe."
Et l’inverse est vrai aussi, s’amuse Rabiot. "On charbonne derrière lui et il fait le boulot devant", apprécie le joueur de la Juventus, toujours impressionné par la capacité de son équipier à se créer des occasions.
Olivier Giroud, son compère de l’attaque, et désormais complice, expliquait: "Il continue à impressionner, et c’est bien pour lui qu’il continue son ascension". En 2018, les deux joueurs paraissaient peu complémentaires. En 2021, avant l’Euro, une remarque de Giroud à l’égard de Mbappé avait laissé planer un gros malaise. En 2022, leur cohabitation paraît plus efficace que jamais.
"Par rapport à 2018, ils ne jouent pas tout à fait à la même place", a aussi fait remarquer Deschamps. Et c’est tout bénéfice pour la France.