Rebellin, une vie et une mort à vélo
Le coureur italien Davide Rebellin est décédé mercredi après avoir été renversé par un camion. Il avait 51 ans.
Publié le 30-11-2022 à 19h14
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C’est le genre de nouvelle qui vous plombe. C’est le genre d’article que vous n’avez pas envie d’écrire. Toute la communauté cycliste était sous le choc, ce mercredi, à l’annonce du décès accidentel de Davide Rebellin.
Après avoir mis un terme à sa carrière en octobre dernier à l’âge de… 51 ans, l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, de l’Amstel Gold Race ou de la Flèche Wallonne n’avait rien perdu de son amour du vélo. Il continuait à pédaler. Pour le plaisir. "Je ne pense pas que j’arrêterai un jour de pratiquer ce sport. Pédaler fait partie de moi, c’est ma vie", nous avait-il expliqué dans une interview, quand sa volonté de rester dans le peloton, à plus de 40 ans, étonnait déjà, à l’époque. Mais le destin, tragique, en a décidé autrement.
Davide Rebellin a été mortellement renversé par un camion, ce mercredi, en Vénétie (Italie), dans un rond-point, alors qu’il pédalait. Il a consacré sa vie au vélo et il est mort, trop tôt, sur sa bicyclette qu’il chérissait tant.
EPO, résilience et ardennaises
Personnage atypique, discret, humble et respectueux, l’Italien était un coureur d’une grande politesse. Véritable passionné, il n’a jamais jeté l’éponge. Quand il a subi une double fracture tibia péroné, à 50 ans, il s’est battu pour revenir (il s’est encore classé 19e du Tour des Appenins cette année et 11e de l’Adriatica Ionica Race). Ou quand il a été rattrapé par un contrôle positif à l’EPO et suspendu deux ans après sa médaille d’argent aux Jeux olympiques de Pékin en 2008. "Après cet épisode, toutes les portes étaient fermées pour moi, je n’ai pu rouler que dans des petites équipes", a-t-il plusieurs fois répété.
Né en été 1971, il avait débuté chez les pros en 1992, chez GB-MG Magnifico, avant de passer par Polti, la Française des Jeux, Liguigas et Gerolsteiner. Ensuite, après son contrôle positif, il a rebondi dans de nombreuses petites formations, dont Sovac-Natura4Ever, l’équipe du Wallon Geoffrey Coupé. "Je suis heureux de pouvoir continuer à rouler en course, à un bon niveau, grâce à cette équipe, nous avait-il raconté sur le Tour de Belgique 2018, qu’il disputait avec cette formation. Je me sens encore à niveau pour faire de beaux résultats. Nous avons un beau programme. Mais j’aimerais vraiment pouvoir disputer à nouveau les classiques ardennaises. Même si je sais que cela va être compliqué…" Cette porte ne s’est en effet jamais rouverte pour l’ancien triple lauréat de la Flèche wallonne, qui avait réalisé le triplé Amstel-Flèche-Liège en 2004. Son palmarès d’une soixantaine de victoires compte des succès au classement général de Paris-Nice ou de Tirreno-Adriatico.
Philippe Gilbert très touché
Rebellin était encore le week-end dernier à Monaco, sur le critérium remporté par Philippe Gilbert. "Nous faisions notre dernière course pro et tu es parti rejoindre les étoiles, a commenté l’ancien coureur liégeois, très touché par la nouvelle, lui qui s’est souvent entraîné avec Davide Rebellin. Je suis très triste, tu vas nous manquer amico."
Ce tragique accident, mortel, s’ajoute à une longue liste de cyclistes, pros ou non, connus ou pas, décédés sur les routes et doit remettre l’accent sur la sécurité routière pour les usagers faibles.