Coupe de Belgique: un grand soir pour Meux
Meux est prêt pour le grand soir sur le synthétique de Saint-Trond. Plaisir avant tout, c’est le maître mot du vestiaire namurois..
Publié le 09-11-2022 à 06h00
Le grand soir est arrivé pour le "petit" club de Meux (commune de La Bruyère, aux portes de Namur). Avec moins de 2 000 habitants, c’est la moitié du village qui migrera vers le Stayen pour assister à l’un des moments les plus forts de l’histoire du matricule 4454. Un engouement sans précédent qui récompense le club, dans son ensemble, pour le travail accompli par le comité depuis de nombreuses années. Les bénévoles ont fait leur job en préparant tout pour que les sympathisants des Verts puissent profiter au maximum de cet événement. La balle est maintenant dans le camp des joueurs, impatients d’en découdre. "On espère surtout être à la hauteur de l’événement, insiste le joueur Clément Moors. On veut tous se sublimer, sans pression, pour que tout le monde soit fier de nous." À l’instar de Ciryl Rosy qui a défié le Cercle et le Standard en 2019, l’attaquant de 33 ans sait de quoi il parle. Avec Walhain, il a eu la chance de disputer le même genre de match, en 2015, au Sporting de Charleroi (défaite 3-0). "Si j’ai un message à faire passer à mes coéquipiers, c’est avant tout de profiter, ajoute l’instituteur. Pour certains, l’opportunité de jouer contre des pros ne se produira qu’une fois dans leur carrière. On ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait. Pour des footballeurs amateurs comme nous, on peut parler d’apothéose."
Pour Clem, ce match à Charleroi reste dans le Top 3 de ses souvenirs footballistiques. "Ici, on va jouer devant plus de mille supporters de notre club, c’est un truc de fou ! Au fond de moi, j’ai le petit espoir de réaliser l’exploit, comme Rebecq l’avait réussi contre le Cercle. Mais la différence, c’est que Saint-Trond, 7e de Pro League, est bien plus costaud que le Bruges d’il y a trois ans. Mais qui sait, si tous les ingrédients sont réunis et que l’adversaire nous snobe ?"
Éclaircie dans la grisaille
Comme l’ensemble du vestiaire meutois, Clément reconnaît que l’atmosphère est assez lourde pour le moment (suite aux derniers résultats). Cette parenthèse en Coupe doit servir de bouffée d’oxygène. "Par rapport aux saisons précédentes, on est dans le doute. Ce moment ensemble, en communion avec nos supporters, va peut-être nous relancer. En novembre, c’est parfois moins motivant de venir s’entraîner, il fait froid et noir très tôt. Ici, c’est l’éclaircie dans la grisaille, du bonheur à l’état pur."
Pour cette grande première contre des pros, le jeune défenseur Axel Rouffignon sent l’excitation monter. "Je ne suis pas stressé, j’ai vraiment hâte d’être ce soir. Je connais un peu St-Trond, sans plus. On a regardé une partie de leur dernier match samedi avant le derby contre Namur. Je donnerai tout."
« 1 000, c’est énorme ! »
Ancien pro au Standard, à Mons ou à Ostende, Laurent Gomez n’a jamais joué avec une équipe première dans ce qu’on appelait l’enfer du Stayen. "Mais avec les U21 du Standard ou l’équipe nationale, bien", souligne le coach meutois, lui aussi scotché par l’engouement des supporters. "Mille Meutois, c’est juste énorme, confirme-t-il. Personne ne s’attendait à ça. Cela reflète les années de travail d’un club qui n’a jamais fait de vagues." Pour le T1, ce match tombe plutôt bien. "Après la défaite contre Namur, on va pouvoir s’oxygéner un peu, profiter sans complexe et communier avec nos supporters. On va souffrir mais on doit prendre du plaisir pour sortir fiers de cette rencontre. Car très honnêtement, plaisir et valeur du club seront les maîtres mots de cette soirée historique." Et advienne que pourra, quitte à ce que tout un village tombe dans les pommes… trudonnaires.