« Je vise encore un ticket européen »
Le président du RSCA, Wouter Vandenhaute, s’est exprimé après avoir licencié son entraîneur Felice Mazzù ce lundi. Il a passé en revue plusieurs aspects de la profonde crise de son club.
Publié le 25-10-2022 à 06h00
:focal(4123x2757:4133x2747)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/STQWFXIYPJENJJLL42ELWWPRRY.jpg)
Wouter Vandenhaute (60 ans) ne parle pas souvent aux médias, mais ce lundi, jour du licenciement de l’entraîneur Felice Mazzù, et au lendemain du match de la honte à Sclessin, le président du RSCA a pris ses responsabilités.
Le C4 de Felice Mazzù: « Pas de sa faute »
Hier matin, dans l’hôtel Martins Red à Tubize, Vandenhaute a fait savoir à Mazzù qu’il était limogé. "J’ai dû virer Felice Mazzù, dit-il. Notre entretien s’est déroulé dans une ambiance assez amicale. Il était déçu mais il reste un de nos proches. C’est difficile d’écarter un entraîneur qui a un parcours comme le sien et qui a été élu Entraîneur de l’année. Je maintiens que les raisons de le désigner comme coach justifiaient notre choix. Vincent (Kompany) avait développé un style de jeu qui correspondait à l’ADN de la maison. Mais on avait trop de hauts et de bas, on avait du mal à aligner des résultats. Les play-off 1, on les a atteints de justesse, et on a mal joué en finale de la Coupe. Avec Mazzù, on a opté pour un coach d’expérience qui sait obtenir des résultats. Mais la mayonnaise n’a pas pris et ce n’est pas la faute de Felice. Ou pas seulement sa faute. Un tas de points faibles de ces deux dernières saisons ont refait leur apparition, et de façon encore plus prononcée."
Veldman, T1 ad interim: « Ne pas le brûler »
Le successeur temporaire sera – comme attendu, Robin Veldman, l’actuel coach des U23.
Vandenhaute a souligné que c’est une solution pour les prochaines semaines. "Robin devra vider les têtes des joueurs, leur rendre la confiance et donner un nouvel élan au groupe. Mais on va à la recherche d’un nouvel entraîneur. Robin est venu de l’Ajax il y a un an et demi, on ne veut pas le brûler. Il est un des piliers de la reconstruction du club. On a besoin de ses compétences à long terme. Après son interim, il recevra plus que probablement une autre position responsable dans le club."
Le nouveau T1: « Je n’exclus pas un inconnu »
Plusieurs noms circulent – la piste de Hernan Losada a notamment été examinée, sans plus – mais Vandenhaute veut prendre son temps.
"Je ne veux pas me fixer de date. Je n’exclus pas qu’on choisisse un nom inconnu. Pour la perception et pour les médias, cela aurait été formidable qu’on annonce un grand nom. Je ne suis pas contre, mais la vraie vedette doit être le club, pas une seule personne. Nmecha, Zirkzee, Kouamé et Gomez sont arrivés ici en étant inconnus et sont devenus des vedettes à Anderlecht. Je constate qu’il y a beaucoup de candidatures. C’était déjà le cas avant ce lundi et c’est encore plus le cas depuis ce lundi."
Sa responsabilité: « Je comprends les questions »
Vandenhaute a commencé son discours avec cette phrase : "On est en pleine crise. C’est le bon moment pour toute la famille d’Anderlecht de se regarder dans le miroir." Donc y compris la direction. Vandenhaute : "Cela fait 38 ans que je travaille et que je fais des erreurs tous les jours. Mais j’essaie de les corriger. Je comprends qu’on se pose des questions à mon sujet. Le jour où on ne se posera plus de questions, on sera sur la bonne voie. Mon ambition est de ramener Anderlecht là où le club doit se trouver. Je suis plus motivé que jamais."
Fredberg, nouveau DT ? « On a senti qu’il fallait se restructurer »
En pleine journée de crise, le nom d’un nouveau directeur technique est apparu dans les médias danois. Il s’agit de Jesper Fredberg de Viborg. Son arrivée probable devra alléger les tâches du CEO Peter Verbeke. Fredberg aura sans doute son mot à dire dans la désignation du nouvel entraîneur. Vandenhaute : "Jesper a beaucoup de qualités. Je lis dans la presse danoise que c’est déjà sûr qu’il vient à Anderlecht. Je ne peux rien dire à ce sujet. Mais il est clair qu’on doit renforcer notre compartiment sportif. Peter Verbeke est out avec une infection virale qui l’a plus affaibli qu’on ne le pensait initialement. Mais le mois passé, déjà, on se rendait compte du fait que notre façon de travailler était intenable et qu’on devait se restructurer. Entre-temps, j’ai repris quelques tâches de Peter, mais il est exclu que gère seul le club."
Les ambitions: « Tout reste possible »
Anderlecht est plus proche de la relégation que des places européennes mais Vandenhaute refuse de diminuer ses ambitions: "Les joueurs ont la clé. Ils savent nous sortir de la crise à court terme en réalisant de bons résultats. Cela nous permettrait de souffler. Ce groupe doit être capable de faire mieux que ce qu’il montre. Et je ne parle même pas du match au Standard, parce que ce n’était pas un match. Je ne veux pas parler de saison de transition. Mes prédécesseurs Constant et Roger Vanden Stock se sont toujours qualifiés pour la Coupe d’Europe, je veux la même chose. Que ce soit via la Coupe de Belgique ou le championnat. Je déteste perdre et je ne veux donc pas perdre une saison."
Conclusion: « Un changement de culture »
Vu la 12e place actuelle, Vandenhaute plaide pour de l’humilité au sein du club. Dans cette optique, il a fait une déclaration étonnante: "Le défi est de réaliser un changement de culture dans notre club. Anderlecht a toujours été une équipe de vedettes. Le Sporting pouvait toujours se permettre de faire plus que les autres mais ces temps sont révolus et ne reviendront plus. Chaque jour, on se doit de mouiller le maillot, que ce soit sur le terrain ou en dehors."
Les hooligans: « On se sent impuissants »
Vu les scènes déplorables à Sclessin, Vandenhaute n’a pas pu éviter le sujet du hooliganisme à Anderlecht.
"Je comprends la frustration des supporters mais je condamne fermement le comportement d’une minorité des fans. Je suis gêné au nom d’Anderlecht. Cela nous pousse encore plus loin dans la crise. Nous acceptons sportivement la sanction de 50 000 € qui nous a été infligée par Lorin Parys (NdlR: CEO de la Pro League). Mais nous sommes impuissants dans notre lutte contre les hooligans. J’ai connu le drame du Heysel en tant que journaliste. Et j’ai connu l’époque où Michel Verschueren allait dans le bloc des supporters pour les calmer. Je crois qu’il se retourne dans sa tombe. Nos clubs sont mieux organisés qu’à l’époque du drame du Heysel mais les hooligans sont plus organisés que la police. On a besoin des autorités pour résoudre ce problème."