Les sponsors des Diables boycottent le Qatar
Des 14 partenaires commerciaux de l’Union belge, aucun n’invite des clients ou des supporters au Mondial. Ils seront très peu à être sur place eux-mêmes.
- Publié le 21-09-2022 à 06h00
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Les 14 sponsors officiels des Diables rouges boycottent la Coupe du monde au Qatar en n’invitant personne sur place. Cette décision est évidemment motivée par la situation des droits de l’homme dans le pays organisateur, qui ne respecte pas les droits des femmes et des homosexuels, ainsi que des ouvriers employés sur les chantiers. La plupart des sponsors n’envoient même personne sur place.
C’est une tradition à chaque Coupe du monde. Les partenaires commerciaux des pays participants profitent de l’occasion pour organiser des concours pour clients ou pour créer des villages VIP sur place. Même quand le Mondial a lieu à l’autre bout du monde – comme en 2002 au Japon ou en 2014 au Brésil –, les sponsors des Diables ont saisi l’opportunité pour organiser des événements sur place.
ING Belgique, le premier
En avril, déjà, ING Belgique copiait l’exemple d’ING Pays-Bas en annonçant qu’elle ne serait pas présente au Qatar. Son porte-parole Renaud Dechamps nous a confirmé : "Nous avons décidé de ne pas envoyer les employés d’ING Belgique au tournoi et nous n’accompagnerons pas de clients ou d’autres parties prenantes à cette compétition."
L’entreprise néerlandaise de logistique GLS s’empressait d’envoyer un même communiqué et confirme son point de vue. "Nous ne serons pas présents, n’inviterons pas de clients et ne promouvons pas l’événement via des campagnes dans la presse ou sur notre site", dit Evi Coune.
Également en avril, le supermarché Carrefour faisait savoir qu’une action relative aux Diables rouges serait bien menée, "mais sans lien avec la Coupe du monde". Aujourd’hui, Siryn Stambouli y ajoute : "Nous n’organisons pas de vols pour clients, supporters ou membres du management comme cela se fait en général. On soutient les Diables en tant que sponsor officiel mais on ne soutient pas la Coupe du monde au Qatar."
AB InBev-Jupiler et Côte d’Or ont vite réagi aussi. "La stratégie marketing de Jupiler n’inclut pas l’envoi de fans au tournoi afin que nous puissions nous concentrer sur des campagnes locales", dit la porte-parole Pascaline van de Perre. Annick Verdegem lance le même message: "Côte d’Or n’allouera pas de billets aux clients ou aux consommateurs pour l’événement de la Coupe du monde et nous n’irons pas à Qatar nous-mêmes."
Entre-temps, les autres sponsors, dont la Loterie nationale, nous ont fait savoir – via leur porte-parole – qu’ils ne vont rien organiser non plus au Qatar.
Coca-Cola : "Nous n’envoyons pas de fans ou de clients au Qatar depuis la Belgique et nous concentrerons nos efforts de marketing sur des actions locales et l’activation locale de notre partenariat avec l’URBSFA et le soutien des Diables rouges, avec les fans de tout le pays."
PWC : "Nous pouvons vous confirmer que nous n’irons pas au Qatar pour la Coupe du monde, ni avec notre propre personnel, ni avec des invités."
Proximus : "Personne du management ou de nos partenaires ne sera présent au Qatar. On ne distribuera pas de places dans le cadre de concours ou de programmes de fidélité comme habituellement. Or, plusieurs activités de sponsoring seront menées en Belgique."
BMW a toujours organisé des voyages pour supporters. "Beaucoup de gens nous demandent si on ne fait rien à l’occasion de cette édition, explique Jeroen Lissens. La réponse est non. Nous avons même décidé de ne pas aller nous-mêmes. Tessa Wullaert est notre ambassadrice. Elle a fait imprimer les lettres GRL PWR (NDLR : "girlpower") sur sa voiture. On reste conséquent avec nos principes."
Uniquement sponsor des Red Flames
Connections et Herbalife ne comptaient de toute façon pas aller, même si le Mondial avait lieu ailleurs. "Parce que nous sommes sponsors des Red Flames."
Certains sponsors auront quelques membres du personnel sur place, comme Adidas. "Mais uniquement pour des raisons logistiques, vu que nous sommes équipementier des Diables rouges, dit Frank Basters, manager PR Benelux d’Adidas. Nous n’allons pas inviter des clients au Qatar, mais nous ne faisions pas cela dans le passé non plus. Et nous voulons que les travailleurs migrants soient indemnisés (voir ci-contre)."
La société de construction Besix, quant à elle, travaille sur quelques projets au Qatar et aura donc forcément du personnel au Mondial, mais n’y invite pas de clients.