Abdi sur la terre de ses exploits dimanche à Rotterdam : « Je ne suis pas le Bashir d’octobre »
Recordman d’Europe, mais longtemps blessé, Abdi a douté de sa présence.
Publié le 09-04-2022 à 06h00
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Cinq mois et demi après y avoir signé un formidable record d’Europe sur marathon en 2h03.36, Bashir Abdi est de retour dimanche, à Rotterdam, où il s’alignera avec celui qui est devenu son meilleur ami… Abdi Nageeye. Nul n’a oublié l’arrivée des Jeux de Tokyo où, derrière le "roi" Eliud Kipchoge, les deux athlètes ont uni leurs forces pour décrocher les médailles d’argent, pour le Néerlandais, et de bronze, pour le Belge, juste devant le Kenyan Lawrence Cherono.
Depuis lors, Bashir et Abdi ne se quittent plus, même si ce sera la première fois qu’ils courront ensemble dans cette cité portuaire où notre compatriote a réussi un véritable exploit avec la référence européenne, propriété jusque-là du Turc Ozbilen en 2h04.16 (Valence, 2019).
Bashir Abdi est, surtout, devenu en ce dimanche 24 octobre 2021 le 14e performer de tous les temps sur la distance mythique, à égalité avec l’Éthiopien Sisay Lemma (Berlin, 2019). Tous les regards seront donc fixés sur le Belge au départ de cette 41e édition, annoncée par temps nuageux, mais sec, avec un thermomètre affichant 9° sur le coup de 10h. Mais…
"Je ne suis pas le Bashir d’octobre!, tempère notre Spike d’or masculin. Ma victoire et mon record m’ont coûté beaucoup d’énergie, tout comme l’ensemble de ma saison 2021. Et mon corps m’a posé quelques soucis. J’ai ainsi souffert de deux déchirures, l’une en décembre aux adducteurs, l’autre en janvier au mollet gauche. Pour être honnête, j’ai longtemps douté de ma présence ce dimanche et ce fut une décision délicate à prendre."
Lors de sa revalidation, Abdi a dû adapter tous ses entraînements, même lorsqu’il est parti en Éthiopie pour un stage de cinq semaines avec son ami Nageeye.
"Je n’ai pas pu m’entraîner comme je l’aurais voulu. J’ai alterné les séances, veillant surtout à retrouver une bonne santé. Et c’est ainsi que je me présente au départ. Je ne prends pas de risque, mais je crains que ma condition physique actuelle ne me permette pas d’évoluer au plus haut niveau. Cette épreuve sera un bon test pour voir où j’en suis réellement, avant d’envisager mes futurs objectifs."
«Entre nous, il y a un fort lien d’amitié»
Après le bronze olympique l’an dernier, à Tokyo, Bashir Abdi se verrait bien monter sur le podium mondial en juillet, à Eugene. Et pourquoi pas avec Abdi Nageeye?
"Nous nous entendons bien. Entre nous, il y a un fort lien d’amitié. Notre collaboration nous profite ainsi à l’un comme à l’autre. Si je peux l’aider à réussir une performance, je n’hésiterai pas."
Cette saine émulation ne peut qu’aider les deux athlètes d’origine somalienne, tous deux âgés de 33 ans, à prester au plus haut niveau face aux redoutables Africains, dont le Kenyan Marius Kipserem, deuxième l’an dernier, lors de ce marathon à Rotterdam, en 2h04.04 et qui rêve bien entendu de revanche face à la fameuse alliance belgo-néerlandaise…