Michy Batshuayi - Hans Vanaken: les buteurs de la deuxième équipe des Diables rouges
Michy Batshuayi et Hans Vanaken ont marqué des buts, et des points, samedi, contre l’Irlande.
Publié le 28-03-2022 à 06h17
Il y a Romelu Lukaku, le meilleur buteur, et de loin, avec ses 68 réalisations. Eden Hazard, et ses 33 buts, puis Kevin De Bruyne, et ses 23 roses, ou encore Dries Mertens, et ses 21 goals.
Ces quatre-là sont absents du rassemblement de mars, et ils représentent plus de la moitié des buts marqués par la Belgique.
Les matchs en Irlande et contre le Burkina Faso devaient aussi permettre de trouver d’autres solutions offensives, pour prendre le relais. À Dublin, les deux buteurs du soir ont dégainé au bon moment.
L’un, Michy Batshuayi, pour rappeler qu’il était toujours capable de frapper, même après un mutisme d’une année et six matchs. L’autre, Hans Vanaken, pour confirmer qu’il a pris une nouvelle dimension dans cette équipe, avec un repositionnement qui lui convient mieux, derrière l’attaquant.
Batshuayi n’a pas perdu son talent
En un an, il peut s’en passer, des choses. Notamment relancer un débat au sujet de la doublure de Romelu Lukaku.
Michy Batshuayi est toujours apparu comme le numéro deux, sans discussion. Mais il ne marquait plus avec les Diables rouges, depuis son ouverture du score contre la Biélorussie (8-0), le 30 mars 2021. Il entretenait, il y a un an, sa moyenne hallucinante d’un but toutes les 70 minutes en Diable et confortait son statut de supersub.
Mais pendant près de 365 jours, donc, et 245 minutes, il n’a pas trouvé le chemin des filets. Il est monté quatre fois au jeu, a été titularisé deux fois, mais rien n’y a fait. Tout ce qu’il a récolté, c’est un carton jaune en Biélorussie, pour le match retour.
Alors, quand au bout de douze petites minutes il a envoyé une frappe parfaite, en première intention, dans le but de Kelleher, les souvenirs du passé sont remontés à la surface. Michy Batshuayi n’a pas perdu son sens du but, ni son talent. C’était son premier essai du match, quasiment sa première vraie prise de balle. Et cela a fini au fond.
Sur l’ensemble de la rencontre, il a frappé quatre fois au but, soit plus que toute l’équipe belge réunie (les autres frappes ont été l’œuvre de Dendoncker, Vanaken et Foket).
Batshuayi reste un attaquant, qui veut d’abord se mettre en position de marquer avant de penser au reste. En première période, à la suite d’un décalage côté droit, il aurait pu servir De Ketelaere, au point de penalty, mais il a raté sa chance. Le Brugeois le lui a fait savoir, Michy n’a rien dit.
C’est la réserve qui accompagne toujours les prestations de l’attaquant du Besiktas: son travail collectif n’est pas aussi efficace que ses stats individuelles.
Avec Lukaku ou Benteke, la Belgique possède un avant capable de garder le ballon, pour faire remonter le bloc, ou qui pense à bien servir un équipier mieux placé.
Batshuayi est plus égoïste, mais c’est sa force. Il n’a réalisé que seize passes sur l’ensemble du match, mais il a toujours voulu être un danger balle au pied.
Cela lui permet d’en être, désormais, à une moyenne d’un but marqué toutes les 80 minutes. Cela reste une moyenne remarquable, pour un joueur qui entretient un autre paradoxe.
Peu utilisé en club, et donc pas un buteur régulier, il répondait toujours présent avec les Diables rouges. Cette saison, il joue plus souvent au Besiktas, et il n’a plus marqué autant en championnat depuis sa deuxième saison à Marseille (12 buts).
Samedi, il a marqué son premier but de la saison pour l’équipe nationale. Il n’est pas certain qu’il jouera ce mardi contre le Burkina Faso – il a été remplacé à la 83e minute, se plaignant d’un coup à la tête –, mais il sera intéressant de voir où il se situera en Ligue des nations, au mois de juin.
Vanaken a pris une nouvelle dimension
Depuis un an, Hans Vanaken semble avoir pris une nouvelle dimension, en sélection. Le 30 mars 2021, il avait planté un doublé contre la Biélorussie (8-0), le deuxième but pour le break, puis le huitième pour la galerie.
Le Brugeois avait été installé aux côtés de Praet, ce soir-là, mais une inconnue subsistait sur sa capacité à élever son niveau à l’international. Il était effacé, pas toujours dans le bon tempo.
L’Euro avait confirmé qu’il n’était pas encore un joueur qui compte, et il avait passé plus de temps en tribune (quatre des cinq rencontres) que sur la pelouse (une minute contre la Finlande).
Puis l’après-Euro s’est construit, sans De Bruyne, ni Doku, blessés, et il fallait trouver des remplaçants. Septembre est apparu comme un tournant dans la carrière en Diable du Soulier d’or 2018 et 2019.
Cela a commencé en Estonie, avec un but et une passe décisive, puis contre la République tchèque, avec deux passes décisives et surtout un positionnement différent.
Installé plus haut, derrière l’attaquant, dans la poche, comme dit Roberto Martinez, Vanaken apparaît plus dangereux, et plus efficace.
Son sens du jeu, et du déplacement, offre des possibilités plus variées, et un autre profil, d’une certaine manière. En Irlande, samedi, il a parfaitement décalé Batshuayi sur l’ouverture du score, puis il a su être efficace, en comptant sur la chance aussi, pour donner l’avantage à 1-2, à la suite d’une reprise de la tête d’un corner de Thorgan Hazard.
Il est sorti du match de Dublin avec le sentiment d’une prestation réussie, et des statistiques qui commencent à prendre un peu d’épaisseur (voir par ailleurs).
Il avait Charles De Ketelaere à côté de lui; il est apparu plus en jambes que son jeune équipier brugeois. Il n’a manqué que trois passes (59/62), dans un secteur où la pression est plus importante qu’en défense, par exemple.
La seule ombre au tableau est sa passivité, ou son manque de répondant, dans certains duels. Parfois surpris, face à la pression irlandaise, il a pu perdre l’un ou l’autre ballon, comme cette action, en début de deuxième mi-temps, quand il perd un duel à la suite d’une relance de Leander Dendoncker. Il n’y a pas eu de but dans la foulée, parce que Jason Denayer avait dû sauver devant la ligne.