"Je ne me sens plus comme un Espoir"

De Ketelaere ne s’était pas encore entraîné avec le groupe au moment de se présenter devant les micros. La séance de ce lundi n’avait toutefois pas vocation à démontrer qui était le plus en forme parmi les jeunes joueurs ambitieux présents dans le groupe.

Les choses sérieuses commencent ce mardi pour De Ketelaere et ses contemporains. Tous n’ont qu’un objectif : profiter de l’absence des cadors pour grappiller des minutes de jeu.

Peut-il utiliser ce rassemblement pour montrer sa vraie valeur?

L'attaquant du Club Bruges a directement donné le ton. Il n'est pas du genre à cacher son envie de jouer. "Avec les absences, mes chances de prendre du temps de jeu augmentent, affirme-t-il. Je ne peux pas dire que ce sera le cas mais j'espère être titulaire pour au moins un des deux matchs."

Si De Ketelaere tient un tel discours, c'est qu'il sait de quoi il est capable. Auteur de son premier but depuis sa légère blessure et son test positif au Covid-19, le Brugeois monte en puissance. À l'image de son équipe. "Je ne traînais pas l'envie de marquer absolument. Elle ne me trottait pas en tête. Je suis surtout content de pouvoir profiter sur le terrain et d'enfin jouer libéré. Je n'étais pas au top. Maintenant que je vais mieux, le plaisir est de retour."

Peut-il avoir la même importance qu’à Bruges?

Il confie avoir une énorme envie de jouer. Quand il passe du Club Bruges aux Diables, son temps de jeu diminue drastiquement. Il a pu commencer le dernier match face au pays de Galles dans une rencontre sans enjeu mais il sait que sa place est sur le banc quand les cadres sont présents. "Je ne dois pas essayer d'être un leader ici, affirme-t-il. Mon objectif doit être de montrer ce dont je suis capable. C'est une opportunité unique en vue de la Coupe du monde au Qatar. Le coach me suit en club et sait ce que je peux apporter."

Au point que Roberto Martinez a décidé de priver Jacky Mathijssen de ses services pour le match des Diablotins face au Danemark.

Un choix posé par le sélectionneur national depuis le mois d'octobre. "Je n'étais déjà plus chez les espoirs ces derniers mois (NdlR : son dernier match remonte à début septembre). Je ne me sens plus vraiment comme un Espoir vu que je n'ai plus évolué avec eux depuis un moment. Je reste toutefois un jeune joueur et je ne dis pas que je ne jouerai plus jamais avec les Diablotins."

Est-il le remplaçant de Romelu Lukaku?

De Ketelaere jouera. Mais la question latente est : à quelle position? "Mon jeuaévolué cette saison au Club, dit le Brugeois. Je me suis orienté vers une position plus offensive. "

Dans le système de Shreuder, De Ketelaere évolue dans un duo; avec Adamyan lors du dernier match, à la pointe de l’attaque. Une place qui n’est pas vouée à évoluer vu le rendement des Blauw en Zwart ces dernières semaines.

Il est donc légitime de se demander si De Ketelaere est capable de se muer en véritable numéro 9 des Diables. Il a joué à ce poste face aux Gallois alors que Martinez semblait davantage le pousser à endosser un rôle derrière l’attaquant de pointe.

Le joueur lui-même n’est pas certain de la position à laquelle il se développera à l’avenir et clame ne pas avoir de préférence.

"Je peux aussi davantage jouer dans l'entrejeu s'il le faut. Je me sens capable d'évoluer en pointe autant qu'en tant que soutien d'attaque. Si vous m'aviez posé la question il y a quelques mois, je vous aurais dit que je préférais jouer autour de l'attaquant mais je me vois désormais aussi en pointe. "

L’avenir des Diables doit-il se construire autour de lui?

Pour beaucoup d’observateurs, la nouvelle génération doit se construire autour de ses phénomènes. Avec Youri Tielemans en patron au milieu et Jérémy Doku et Charles De Ketelaere devant lui.

Les deux premiers cités se retrouvent facilement dans le 3-4-3 de Roberto Martinez. Pour que De Ketelaere s’épanouisse chez les Diables, un changement pourrait être nécessaire. À l’heure actuelle, il est encore trop léger pour évoluer seul en pointe à la Lukaku. Et pourtant, c’est à ce poste que la Belgique aura le plus besoin de lui.

Martinez l’a compris en l’alignant devant dans un 3-5-2 face aux pays de Galles. Un signe avant-coureur de la prise de pouvoir de De Ketelaere au poste le plus avancé dans les années à venir.