"Ce serait une erreur de vouloir oublier Tokyo"
Cynthia Bolingo a entamé son année 2022 avec une qualification mondiale, samedi en Allemagne.
Publié le 14-02-2022 à 06h04
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Pour sa rentrée, sept mois après sa dernière compétition et des JO malheureusement réduits à néant, Cynthia Bolingo s’est classée troisième du 400 m, ce samedi à Dortmund, derrière la Polonaise Justyna Swiety-Ersetic (52.10) et la Cubaine Roxana Gomez (52.60). Son chrono (52.61) suffit pourtant largement à son bonheur: la voilà déjà qualifiée pour les Mondiaux en salle de Belgrade.
Dans quel état d’esprit étiez-vous au départ de cette première course de l’année?
Je n’étais pas sereine, il y avait du stress! Cette course, je ne savais pas trop comment l’aborder après mes soucis aux tendons d’Achille qui m’ont fait rater quelques entraînements. Mais je savais qu’elle allait aussi m’aider à me mettre en confiance. Et la confiance, cela se construit! Il fallait avant tout que je me concentre sur ce que j’avais déjà mis en place à l’entraînement, sans penser à ce que je n’avais pas pu peaufiner. Au final, je sais que je peux m’améliorer mais, étant donné qu’une saison est faite d’étapes, je m’autorise à être satisfaite de cette première course, du moins dans sa globalité, et bien sûr de ma qualification.
Votre rentrée 2022 a, en effet, été retardée. Vous êtes-vous dit que le sort s’acharnait?
Non, je n’ai plus ce côté fataliste. Avec ma petite expérience, je sais aujourd’hui que cela fait partie de la vie d’une athlète de haut niveau. Avec ma coach, Carole, on n’a pas du tout paniqué. J’ai accepté mon sort, je ne l’ai pas mal vécu. Il faut simplement écouter son corps, prendre le repos qui est nécessaire. C’est sûr que j’ai eu ma dose d’entraînements alternatifs et que la natation et le vélo, ce n’est pas ce que je préfère (rires). Mais si je dois passer par là, je le fais. Ce n’était qu’un contretemps.
Votre performance, ainsi que celle de Camille Laus (52.90), est de bon augure aussi pour les Belgian Cheetahs.
Oui, c’est sûr, on revient toutes sur la bonne voie. Il s’agira de nos premiers championnats du monde en salle. Après avoir manqué l’Euro de Torun, l’an dernier, ce sera une bonne expérience à prendre et un bon exercice notamment au niveau de la gestion du stress. Sur le plan personnel, ce ne sera pas un objectif en soi mais une étape importante pour le reste de la saison et en particulier les championnats du monde à Eugene.
L’épisode sombre des Jeux de Tokyo est-il définitivement derrière vous?
Vous savez, je n’ai pas envie d’oublier ce qu’il s’est passé. J’ai tenté de le faire au début mais ce serait une erreur de vouloir oublier sous prétexte que les Jeux ne se sont pas déroulés comme espéré et que c’était une période noire. Il faut que j’en tire toutes les leçons et que cela m’aide à avancer en tant qu’athlète. Cette histoire fait désormais partie de ma carrière.