Remco Evenepoel reprend déjà sa marche en avant
Une attaque a suffi à Remco Evenepoel pour gagner l’étape initiale et prendre le large au classement général.
- Publié le 03-02-2022 à 07h59
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Un jour, un suiveur averti nous avait soufflé à l’oreille qu’il fallait arrêter de parler de prodige, d’insister sur le côté phénoménal des exploits de Remco Evenepoel parce qu’il avait encore tout l’avenir devant lui.
Mais c’est justement pour ça qu’il n’est pas un coureur comme un autre. Ce lundi, pour sa première course de l’année, il a encore offert un récital. Il disait se méfier du bloc Movistar, qui arrivait en forme de Majorque? Il n’en a fait qu’une bouchée. La vérité, c’est que le jeune Brabançon a, une nouvelle fois, étalé toute sa classe lors de cette première journée du Tour de Valence. Sur une accélération, une seule, il a lâché tout le monde et montré, comme il le dit, qu’il est "de retour à un très haut niveau". Et un Remco à un très haut niveau, ça fait des dégâts.
Seuls Roglic et Pogacar ont fait mieux
Ce matin, il devance Aleksandr Vlasov, son plus proche rival, de dix-neuf secondes. Et il s’affiche, plus que jamais, comme le grand favori à la victoire finale, dimanche à Valence. Ce qui ferait de lui le successeur de… Eddy Merckx, dernier Belge lauréat, en 1969, de la course levantine. Les esprits chagrins avanceront qu’il ne s’agit pas d’une course WorldTour, que Tadej Pogacar, Primoz Roglic ou l’infortuné Egan Bernal ne sont pas là. Une statistique intéressante permet de confirmer la rareté de ce que réussit le citoyen de Schepdaal. Depuis 2020, il a passé 24% des jours de courses par étapes auxquelles il a participé avec le maillot de leader sur les épaules. Seuls les deux Slovènes ont fait mieux (Roglic, 42% et Pogacar, 26).
Ce mercredi, dans un pays qui lui réussit bien (NDLR: il a déjà gagné la Clasica San Sebastian et le Tour du Pays basque), Evenepoel a planté le décor. Et montré qu'avec une préparation hivernale complète, il est sans doute capable de bien de plus de choses que l'an dernier. En ouvrant le compteur du Wolfpack, il est aussi devenu le quatrième Belge à gagner une course en 2022 après Tim Wellens, Amaury Capiot et Arnaud De Lie.
À 22 ans à peine, il compte déjà 23 succès chez les pros. Ça aussi, c’est assez rare pour être souligné. "En hiver, j’ai fait les bons choix, me suis entraîné comme il le fallait, sans exagérer et j’ai tourné pour de bon le dos aux problèmes du passé. Sans faire trop de fitness, j’ai aussi pris un peu de masse musculaire, ce qui me permet d’être plus explosif, je pense." Et d’être plus fort que jamais en 2022? On s’emballe peut-être mais…