Mujangi Bia: "La situation de Virton colle un peu à la mienne"
L’ailier Geoffrey Mujangi Bia, après deux ans et quatre mois sans compétition, a repris du service à Virton.
Publié le 30-01-2022 à 11h36
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C’est, sinon la grosse surprise, à tout le moins le pari le plus osé de ce mercato en D1 B. Ce retour aux affaires d’un Geoffrey Mujangi Bia hors circuit depuis près de deux ans a fait du bruit en Gaume et bien au-delà. L’ancien joueur du Standard et de Charleroi, deux fois sélectionné chez les Diables (lors de la Kirin Cup disputée au Japon en 2009), n’avait plus disputé la moindre rencontre officielle depuis le 19 septembre 2019, sous les couleurs du Maccabi Petah Tikva, en D1 israélienne. Samedi, à Deinze, il est resté sur le banc durant 90 minutes, mais on devrait sans doute le voir à l’œuvre dimanche, face au RWDM.
Geoffrey, après autant de temps sans compétition, comment vous sentez-vous?
Bien. Depuis août, je m’entraîne quotidiennement avec les Free Pro Players (NDLR: les joueurs sans contrat) à Lokeren. Une séance de 2 h par jour et on a régulièrement disputé des matches amicaux.
Il doit vous manquer un peu de rythme tout de même?
Il me faudra un petit peu de temps, bien sûr, même si j’ai joué chacun de ces matches amicaux comme s’il s’agissait d’une finale.
Pablo Correa vous voit, dans un premier temps, comme un joker de luxe. Vous partagez cet avis?
Ce n’est pas illogique. Après, on peut vous accorder le statut qu’on veut, le plus important, c’est la vérité du terrain. De pouvoir montrer que vous pouvez enchaîner les matches.
Sans club depuis un certain temps, vous avez, dans une précédente interview, confié avoir reçu des offres mais que vous n’étiez pas disposé à accepter n’importe quoi. Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre Virton alors?
C’est un club qui a besoin de se relancer et quelque part, cela colle un peu à ma propre situation. C’est un beau défi.
Plus de deux ans sans compétition (NDLR: il était en conflit avec Tikva pour des salaires non versés), on imagine que cela a été dur?
Bien sûr. Le foot, c’est ma passion depuis que j’ai six ans. J’ai pu compter sur le soutien de mes proches, mais il est clair qu’il y a eu des moments très compliqués.
Et le fait de ne pas recevoir d’offres intéressantes, c’était dur à vivre aussi?
Je peux comprendre les réticences des clubs vu mon manque de compétition, mais très honnêtement, lors des entraînements, des matches amicaux qu’on jouait avec les Free Pro Players, j’étais bien, au-dessus du lot même, et j’avais du mal à comprendre que certains étaient sollicités et pas moi.
Vous pensez que vos démêlés judiciaires ont pu freiner pas mal de clubs?
Ça, je n’ai pas envie d’en parler. Je veux me concentrer sur le foot.
Aucun sentiment de revanche
En débarquant à Virton, vous voulez prouver que certains ont peut-être eu tort de vous oublier?
Non. Je ne nourris aucun sentiment de revanche. Je n’ai rien à prouver, je sais ce dont je suis capable. Je veux juste faire mon maximum pour satisfaire mon nouvel employeur.
Vous avez 32 ans et avez déclaré précédemment que vous espériez vivre encore trois belles saisons dans le foot. Et après, c’est fini?
Non, non. Il faut nuancer. C’est vrai que ce serait bien d’être au niveau au moins trois ans encore, mais la vie réserve des surprises et je pense qu’il faut surtout penser à profiter de chaque jour qui passe. On verra si ça dure un, deux, trois ans ou plus. Tant que le corps et la tête suivent.
Et après, vous pourriez jouer à des niveaux moins élevés?
J’ai eu des offres en ce sens récemment. Mais je sentais que ce n’était pas encore le moment. Mais plus tard, peut-être. Quoi qu’il arrive, je pense que je resterai encore longtemps dans le foot parce que j’aime trop ça. Cela pourrait même être dans le futsal.
Et retrouver l’élite, vous y pensez encore?
Ce n’est pas exclu. Le foot, c’est simple en fait: si vous accomplissez du bon travail, vous en êtes généralement récompensé.