Medvedev au fond du trou: "Que ferait Novak?"
Le Russe joue autant avec la balle qu’avec les mots. Et n’a pas peur des sifflets du public.
Publié le 27-01-2022 à 06h57
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Daniil Medvedev est un showman unique. Avec sa raquette, il a développé un style de jeu bien à lui. Absolument inimitable et très efficace. Après ses victoires, il prolonge le plaisir en trouvant le sens de la formule derrière un micro.
Le Russe aime s’amuser. Il ne s’encombre pas des filtres et de la diplomatie poussée à outrance. Il reste naturel. Naturel et savoureux.
Alors, quand il s’est retrouvé face à Jim Courier pour offrir quelques mots à un public de la Rod Laver Arena conquis par les 4 h 42 de show, il n’a pas eu peur de parler de celui dont on ne doit pas prononcer le nom. En effet, un peu perdu sur le court durant les deux premiers sets face au jeune Canadien Felix Auger-Aliassime, il s’est mis dans la peau de l’ennemi sportif n° 1 à Melbourne en 2022.
"Je ne savais pas vraiment quoi faire, explique Daniil Medvedev. Je ne sais pas si les gens vont aimer ça, mais je me suis demandé : que ferait Novak (Djokovic) ? Et j’ai décidé de le faire travailler. S’il voulait gagner ce match, il faudrait qu’il aille le chercher, point après point."
Le souvenir de Djoko est donc venu en aide à Daniil qui l’a finalement emporté 6-7 (4), 3-6, 7-6 (2), 7-5, 6-4, sauvant au passage une balle de match.
Le public n’a pas aimé cette référence à celui qui était encore le chouchou des lieux il y a un mois. Les sifflets ont accompagné les mots de Medvedev. Une scène qui en dit long sur l’accueil que Novak aurait reçu si son visa ne lui avait pas été retiré une deuxième fois.
Medvedev a alors joué avec le public comme un animateur de talk-show. "Ou Rafa (Nadal) ou Roger (Federer)."
Il recevait de beaux applaudissements. Medvedev avait déjà taquiné le public australien qui avait dépassé les limites lors de son affrontement avec Nick Kyrgios. À proximité d’un micro, il avait également qualifié d’ennuyant le jeu de Maxime Cressy.
Un champion qui soulève les plus grands titres peut également être un homme qui dit ce qu’il pense.
En demi face à Tsitsipas
Là où le n°2 mondial impressionne le plus, c’est dans son rôle de joueur impassible. Embarqué dans la tempête Félix, il n’a été qu’à un point de l’élimination pure et simple. Avec calme et flegme.
"Pas autant que vous le pensez. Dans des matches comme celui-ci, vous êtes tendu et plein de pensées vous traversent la tête. En perdant le deuxième set, j’avais zéro confiance et Felix jouait de manière insensée."
Par la seule force de son esprit, il a remis son baromètre confiance dans le vert pour refaire son retard point après point. La marque des plus grands. Il aura besoin de retrouver ses sensations de l’US Open pour franchir le cap des demi-finales où il sera opposé à Stefanos Tsitsipas.
"J’espère bien récupérer et être prêt pour ma demie. Stefanos est un grand joueur. Il faudra que je sois à mon meilleur pour le battre. Dans l’ensemble, je me sens en confiance. Évidemment, je ne sais pas comment réagira mon corps au réveil. J’espère bien récupérer et être prêt pour ma demie."
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