"Nous n’allons pas changer notre manière de courir"
John Lelangue espère plus de réussite en 2022 et a confiance pour le maintien de son équipe dans le World Tour en 2023.
Publié le 18-01-2022 à 06h00
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Dans les couloirs de l’imposant hôtel SH Villa Gadea, à Altea, en Espagne, avec ses magnifiques vues sur la Méditerranée, le rire très communicatif de Philippe Gilbert résonne régulièrement. L’importance du coureur liégeois reste intacte dans l’effectif de Lotto-Soudal qui prépare activement la saison qui arrive. Avec, selon l’avis de nombreux coureurs, un nouvel enthousiasme dans les rangs de la formation belge.
John Lelangue se réjouit de l’état d’esprit de ses troupes et affiche sa confiance pour cette nouvelle saison; mais aussi pour trouver un nouveau cosponsor (Soudal rejoindra Quick-Step en 2023).
"Nous allons toujours nous appuyer sur nos leaders comme Caleb Ewan – un des meilleurs sprinters du monde – et sur notre noyau de jeunes qui grandit chaque année", explique-t-il. "Nous restons fidèles à notre ADN : les sprints, les courses d'un jour et le développement des jeunes. On se concentre sur ces points-là, mais aussi sur la bravoure, soit cette volonté de faire la course. Nous préférons tenter des choses plutôt que de placer quatre coureurs dans le Top 20, notamment par rapport aux points World Tour."
Tourné vers les sprints et les victoires d’étapes
C’est un sujet qui revient dans de nombreuses conversations cette saison puisque le classement interéquipes du World Tour va être déterminant pour les licences de ce statut en 2023.
"Je ne suis pas inquiet, je suis persuadé que les points suffiront en fin de la saison", poursuit le manager de Lotto-Soudal, qui a terminé quatrième équipe belge en 2021 derrière Quick-Step-Alpha Vynil, Alpecin-Fenix et Intermarché-Wanty Gobert. "Nous n'allons pas modifier notre manière de courir juste en fonction de ce système de points. Il avantage les spécialistes du classement général des épreuves par étapes. Mais nous n'avons pas ce profil-là. Notre équipe est tournée vers les sprints, les victoires d'étape, qui ne permettent pas de récolter beaucoup de points. Notre année 2019 avait été très bonne avec quatre victoires d'étapes sur le Tour et deux au Giro. Mais nous n'avions pas beaucoup de points en fin d'année. On peut en prendre plus à Nokere qu'en remportant cinq étapes de l'UAE Tour… Mais je ne dis pas qu'il faut changer ce système. On ne le sous-estime pas."
Il questionne: "Qu'est-ce qui est plus valorisant? Gagner des courses ou finir septième du classement interéquipes du World Tour? Qui sait quelle équipe a terminé troisième du World Tour 2021? Cela n'a pas de valeur aux yeux du public. Pour moi, gagner des courses reste le plus important."
«2021 malchanceux»
Tout en se projetant sur la nouvelle saison, John Lelangue est également revenu sur l'exercice écoulé. "Notre année 2021 a été malchanceuse. Nous avons perdu Caleb Ewan au Tour d'Italie sur blessure alors qu'il aurait pu viser d'autres victoires d'étape. Au moins deux ou trois. Nous l'avons aussi perdu avant même le premier sprint du Tour de France avec sa chute."
Le malheur ne s'est pas arrêté là. "Nous avons eu d'autres blessés, d'autres pépins. Mais au final, nous avons douze victoires. Huit dans le World Tour, deux en Pro Series et deux en catégorie 1. Si on regarde les équipes devant nous au classement World Tour, certaines d'entre elles n'ont que huit ou neuf victoires mais sans succès au niveau du World Tour…"
Ewan, Gilbert, Campenaerts and Co.
Outre Caleb Ewan, quels sont les coureurs attendus cette année? "Philippe Gilbert! Pour sa dernière année, il va faire une belle saison. Il ne va pas terminer sans beaux résultats. Et il a un rôle très important dans l'équipe. Quand il parle, tout le monde l'écoute. Nous avons aussi Andreas Kron ou Tim Wellens, qui sort d'une année compliquée, mais j'espère le voir. Tout comme nous pourrons compter sur la belle lancée de Brent Van Moer ou Florian Vermeersch."
Ce n’est pas tout.
"On n'oublie pas Victor Campenaerts, qui revient chez nous", pointe Lelangue. "J'attends beaucoup de sa nouvelle façon de courir sur les classiques. Quand il n'était concentré que sur les contre-la-montre, je trouvais qu'il passait à côté de belles possibilités."
Il souligne aussi l'envie de voir de nombreux jeunes continuer à grandir et percer. "Pourquoi pas Arnaud De Lie? Ce n'est pas un coureur banal. Il va avoir un bon programme. C'est un gagneur. Il a toujours gagné depuis qu'il est enfant, quand il faisait du VTT. Il sait que le pas est grand mais il faut lui laisser des ambitions personnelles. Il va découvrir des classiques comme le Tour des Flandres, on ne va pas lui mettre de pression, et il pourra avoir des opportunités sur des épreuves comme le Samyn, Nokere…. Je ne dis pas que cela va marcher, mais je pense qu'il va prendre des points."