Il fallait sacrifier Djokovic…
Venu à Melbourne pour tenter de devenir le plus grand joueur de tous les temps en remportant un 21e titre du Grand Chelem, Novak Djokovic a quitté l’Australie sans disputer le moindre match, à tout le moins sur le plan sportif…
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Publié le 17-01-2022 à 06h31
On ne peut pas gagner à chaque fois, même Novak Djokovic le sait. Venu à Melbourne pour tenter de devenir le plus grand joueur de tous les temps en remportant un 21e titre du Grand Chelem, il a quitté l’Australie sans disputer le moindre match, à tout le moins sur le plan sportif… Sur le plan judiciaire, le champion s’est livré à une énorme bataille, qui restera dans les mémoires, contre le gouvernement australien, bien décidé à faire respecter sa politique sanitaire parmi les plus strictes au monde… en ne laissant pas le nonuple vainqueur de l’Open d’Australie, non-vacciné, pénétrer son territoire pour y défendre son rang.
Pour rappel, le Serbe espérait bénéficier d’une exemption pour entrer dans le pays grâce au fait qu’il avait contracté le Covid en décembre, selon ses déclarations. Au lieu de cela, il avait été bloqué dès son arrivée en Australie le 5 janvier et placé en rétention.
Après une première victoire face à un premier juge, qui avait ordonné qu’on libère le joueur de 34 ans du centre de rétention où il avait été placé après la première annulation de son visa, le numéro 1 mondial a cette fois perdu face aux trois juges de la Cour fédérale, qui ont rejeté à l’unanimité son recours contre la deuxième annulation de son visa. Escorté dans les couloirs de l’aéroport de Melbourne par la police, "Djoko" a bel et bien quitté l’Australie. C’est la fin d’une série, à moins que ce ne soit que la première saison – il faudra voir l’éventuelle riposte du camp serbe dont le manque à gagner est colossal – qui aura tenu la planète en haleine durant onze jours et dont le scénario pourrait donner des idées à Netflix… Il faut dire que l’affaire a largement dépassé le cadre du sport. Et le gouvernement australien n’a pas voulu lâcher, d’autant moins à l’approche d’élections.
Dans ses conclusions déposées devant la Cour fédérale, le ministre de l'Immigration, celui-là même qui a utilisé son pouvoir discrétionnaire en vue d'à nouveau annuler le visa du Serbe, a été jusqu'à estimer que sa présence en Australie était "susceptible de représenter un risque sanitaire", encourageait "le sentiment anti-vaccination". Le Premier ministre avait déclaré que ses compatriotes "ont fait de nombreux sacrifices pendant cette pandémie, et souhaitent à juste titre que le résultat de ces sacrifices soit protégé". Dans ce contexte, le gouvernement a estimé qu'il fallait sacrifier Djokovic.
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