Guillaume Gillet et Steve Darcis ouvrent le plus grand centre de padel de Wallonie : "Jouer pour l'équipe nationale, c'est envisageable"
Guillaume Gillet et Steve Darcis ont décidé de s’associer pour ouvrir le plus grand centre de padel de Wallonie, à Saint-Georges-sur-Meuse. L’ouverture a eu lieu hier matin.
Publié le 22-12-2021 à 07h19
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Si vous comptez vous rendre au Planet Padel, ne suivez pas votre GPS. La route la plus rapide est défoncée. Mais on accède facilement à ce grand bâtiment sorti de terre en 18 mois par le village de Saint-Georges-sur-Meuse, à dix minutes de Liège et à une demi-heure de Namur. C’est là que Guillaume Gillet et Steve Darcis nous attendent. Le footballeur de Charleroi et l’ancien tennisman (ex-38e à l’ATP) ont investi pour ouvrir le plus grand centre de Wallonie (neuf terrains agréés pour les compétitions internationales, dont un "central" bicolore unique en Belgique) dans ce sport, petit frère du tennis et du squash, qui explose chez nous ces dernières années. Une belle occasion de réunir ces deux grands amis, nés il y a 37 ans dans la même clinique de Liège à quatre jours d’écart.
Depuis quand êtes-vous potes?
Gillet : "Via le tennis, on a des amis en commun. Et comme Steve adore Anderlecht, il est venu donner plusieurs coups d'envoi. Ça s'est fait naturellement."
Darcis :"C'était même avant ça, en 2006 ou 2007 quand tu étais encore à Gand. J'étais venu voir un de tes matchs avec un ami commun et ton cousin. Puis tu es venu me voir à Roland-Garros et on a accroché."
Comment l’idée d’investir ensemble dans un club de padel vous est venue?
Gillet :"Je m'en souviens comme si c'était hier. Au tout début du premier confinement, quand on ne savait pas encore ce qui nous attendait. J'avais cette idée d'ouvrir un centre de padel parce que j'avais joué quelques fois et que j'avais accroché. J'ai pris mon répertoire et la première personne à qui je pense en parlant padel/tennis, c'est Darcis : "J'ai une idée, j'ai envie d'ouvrir un centre de padel." Il me répond : "Incroyable que tu me dises ça. J'y ai pensé aussi et j'ai déjà pris des informations. On m'a proposé plusieurs projets." On a donc décidé de se mettre en commun. Mon cousin nous a amené ce projet à Saint-Georges."
Darcis : "C'est Maxime (Diedericks, un entrepreneur liégeois) qui a trouvé l'endroit. Il était déjà en contact avec Jérôme (Peeters, un des meilleurs joueurs de padel en Belgique). On s'est tous mis ensemble et on a vu que ça pourrait aller assez vite."
Investir de l’argent, ce n’est pas dangereux dans une amitié?
Darcis :"Non, parce qu'on est convaincus par le projet. On est quatre actionnaires à parts égales et on s'entend tous bien. Le seul souci, c'est l'agenda. Nous réunir n'est pas simple."
Comment avez-vous découvert le padel?
Darcis : "J'avais joué il y a longtemps lors de stages en Espagne (NDLR : la discipline a été inventée au Mexique mais a grandi en Espagne). J'y ai vite pris goût, c'est addictif. Il y a un peu plus de dix ans, une connaissance m'a demandé d'investir dans le padel en Belgique, quand c'était encore inconnu chez nous. Je n'avais pas l'argent à ce moment-là. Quand je vois le phénomène que c'est devenu, je me dis que j'aurais déjà dix clubs en Belgique si j'avais pu le faire (rires)."
Gillet :"J'ai joué à un bon niveau au tennis quand j'étais petit, mais j'ai perdu les bases. Avec le padel, ça gomme les lacunes. On prend vite du plaisir. Ce que j'adore, c'est la convivialité. On est quatre et on passe un bon moment."
Vous avez joué ensemble?
Darcis :"Une seule fois."
Gillet :"C'est super facile de jouer à côté de Steve. Je prépare tout le point et lui le termine (rires)."
Steve, vous n’avez jamais voulu tenter votre chance sur le circuit pro de padel?
Darcis :"Non, mais, avec le club ici qui ouvre, je vais plus jouer. Je vais peut-être faire un tournoi ou deux. Mais pas au point de faire une deuxième carrière pro. J'ai trop de travail à côté."
Si vous gagnez un tournoi et que l’équipe nationale belge de padel vous sélectionne, que décidera «Mister Coupe Davis»?
Darcis :"Je l'envisagerai. Ça dure une semaine, ça pourrait être faisable. Si je joue un peu, je pense que j'aurai ma place en équipe nationale."
Gillet :"Moi aussi, si on m'appelle, j'y vais (rires)."
Le padel sera-t-il un jour sport olympique?
Gillet :"Franchement, je ne comprends pas que ça ne soit pas encore le cas. C'est un phénomène mondial. C'est le sport montant partout et ça finira par arriver, j'espère pour les JO de 2028."
Steve, ça ne vous tenterait pas, une troisième Olympiade avec une raquette de padel en 2028?
Darcis :"Pourquoi pas? Pour l'instant, la place est prenable en Belgique."
Gillet :"Bon, j'ai sept ans pour me mettre au niveau. Si je bosse au quotidien, à fond, je suis sûr qu'il y a moyen. (Il secoue Darcis) On va aller aux JO, mon gars! J'adore vraiment le tennis et tous les sports de raquette."
Vous êtes fan de Roger Federer.
Gillet :"Oui, je l'adore."
Darcis :"Moi aussi. C'est un grand champion, super humble. C'est le seul adversaire de ma vie où je me suis senti comme un bébé. J'ai joué contre tout le monde et il y a toujours eu match. Contre Roger, s'il est dans un bon jour, tu n'as aucune occasion, rien. Il te fait sentir par son talent à quel point il est plus fort que toi. Quand je l'ai affronté en night session au deuxième tour de l'US Open (en 2015), j'avais pris une leçon (6-1, 6-2, 6-1). Tu as l'impression de ne plus savoir jouer au tennis."
Gillet : "Pour moi, c'est le sportif ultime. Je rêverais de le rencontrer et de discuter avec lui. C'est la classe incarnée. Quand j'ai appris que Steve l'appréciait aussi, ça m'a conforté dans mon idée. S'il est aussi aimé par des gens de l'intérieur, c'est qu'il est vraiment top."
Vous n’avez jamais tenté de rencontrer Federer via Steve?
Gillet :"Steve m'a donné quelques accès aux coulisses, mais je ne l'ai pas croisé. À Roland-Garros, j'ai déjà pu aller manger au restaurant réservé aux joueurs. Ma femme essayait de faire une photo en douce de Nadal. Il l'a repérée et il lui a gentiment proposé de faire une vraie belle photo. C'est chouette de découvrir les coulisses d'un autre univers. Quand Steve venait à Anderlecht, j'essayais de lui montrer aussi des trucs sympas."
Vous parlez encore d’Anderlecht depuis que Guillaume n’y joue plus?
Darcis :"Je ne suis plus du tout le foot, ça ne m'intéresse plus. Je n'arrive plus à m'identifier. T'as onze joueurs qui changent chaque saison et ça m'énerve. Cela doit faire trois-quatre ans que je n'ai plus regardé un match de foot."
Gillet :"En tant qu'amoureux d'Anderlecht, je comprends que Steve s'y soit un peu perdu depuis quelques années. Moi-même, j'ai du mal à suivre. Ce n'est plus le Sporting que j'ai connu. Il faut se faire à cette idée-là et ce n'est pas facile."
Darcis :"Je ne suis pas un grand fan de la politique du club. Mais peut-être que ça reviendra un jour."
Gillet :"Quand je serai l'entraîneur d'Anderlecht, tu reviendras."
Vous êtes liégeois et amoureux du RSCA, mais vous avez tous les deux joué au Standard.
Gillet :"C'est vrai, tu as joué chez eux aussi? On ne s'est pas croisés vu qu'on a le même âge? J'étais en Minimes là-bas."
Darcis :"Non, je devais être plus fort que toi et déjà surclassé (rires). J'ai quitté le Standard à 11 ans."
Gillet : "Ah oui, je suis arrivé à 12 ans."
Darcis : "J'ai dû faire un choix entre le tennis et le foot. Mon coach au Standard avait rappelé ma mère l'année d'après pour voir si je ne voulais pas revenir. Mais j'étais déjà en internat à Mons et j'ai foncé dans le tennis."