"David Ferrer m’a donnéquelques conseils "

Son état de santé

Depuis plusieurs semaines, le Liégeois travaille d’arrache-pied pour se refaire une santé et pouvoir jouer sans aucune retenue ou aucune douleur à son genou.

"Cela se passe bien pour le moment. Je suis en plein milieu de la préparation pour la saison prochaine et l’Australian Open. J’attendais un petit peu pour donner de mes nouvelles. Parfois, quand on commence la préparation, il peut y avoir des hauts et des bas. Je voulais être certain que mon genou soit solide. Cela ne servait à rien de dire rapidement que tout était OK pour une semaine plus tard devoir confier le contraire. Cela fait trois semaines que mon travail est plus intensif. Mon genou tient bien. Je suis quasiment à fond physiquement, dans mes entraînements et mes déplacements. C’était l’objectif et la raison pour laquelle j’ai pris le temps de bien me soigner. Pour ne plus vivre avec des douleurs. Pour le moment, c’est le cas et je suis très content. Au niveau de la préparation, on avance petit à petit, on a encore un mois avant de partir pour l’Australie. Tout est super positif pour le moment."

Des doutes?

Obligé de suivre la fin de la saison 2021 depuis son fauteuil, le natif de Rocourt n’a pas broyé du noir en pensant à l’entame de l’année 2022.

"Je n’ai pas eu de doutes pour l’Open d’Australie car on avait le temps et on a pris le temps de bien me soigner. On a travaillé étape par étape pour que cela aille mieux, de semaine en semaine. Je n’ai pas mal pris cette coupure car je devais me soigner, je n’avais pas le choix. Avec l’expérience j’ai abordé cela positivement. Ce n’est jamais amusant d’arrêter sa saison plus tôt mais si derrière c’est pour aller mieux, il faut bien le prendre. Et puis j’aime encore bien travailler sur le fond, m’investir dans une préparation, voir quel plan on met en place pour revenir plus fort. Au début, c’était dur, je ne le cache pas. Mais une fois qu’on est dans le rythme, on enchaîne et on est quasiment en décembre. C’est passé vite finalement."

Quel travail?

Revenu sur les courts avec son entraîneur, Germain Gigounon, David Goffin a cassé sa routine tout en prenant des conseils chez un ancien joueur qui a connu le Top 3 mondial tout en participant à une finale de Roland-Garros et remporté trois fois la Coupe Davis.

"Je suis déjà parti dix jours à Valence, en Espagne, pour m’entraîner et je vais y retourner mercredi pour une même période. Je me suis entraîné avec David Ferrer qui m’a donné quelques conseils. Je l’avais déjà rencontré quelques fois et on avait discuté quand il était sur Monaco avec Zverev. David est une personne gentille et humble. Quand je cherchais un endroit pour m’entraîner et que je l’ai contacté, il nous a directement ouvert les portes de clubs, d’organisations. J’ai aussi tapé avec lui et il tape encore très bien. Prendre des conseils d’un ancien top-joueur, cela fait toujours plaisir et c’est important. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment qu’il voyage avec moi. On n’a pas parlé de cela et je ne sais même pas s’il serait intéressé. Je voulais avoir un avis sur ce qu’il pense et comment il me voit. À Valence, j’ai travaillé avec des joueurs comme Roberto Bautista-Agut, Pablo Andujar,… On organisait des séances avec les Espagnols qui sont sur place. J’ai vraiment bien aimé."

Quelle reprise?

David Goffin ne va pas attendre le début de l’année 2022 pour se jauger après sa préparation. Comme annoncé il y a plusieurs semaines, le Liégeois participera en décembre (14 au 17) à l’Open de Caen. Un tournoi exhibition où on retrouvera aussi Ugo Humbert et Lucas Pouille.

"Il tombait bien dans ma préparation. C’est un chouette événement auquel j’ai déjà participé il y a cinq ou six ans. Je vais pouvoir me tester en indoor en fin de préparation, avant le départ pour l’Australie. En ce qui concerne l’Australie, je ne sais pas encore où je vais reprendre mais ce ne sera pas à l’ATP Cup car avec mon classement actuel, je ne qualifie pas la Belgique. La compétition me manque, cela commence à faire long. Mais j’ai encore besoin de préparation même si je progresse."

Sa saison 2021

Éliminé au premier tour à l’Australian Open, Roland-Garros et l’US Open mais aussi absent du combo Wimbledon-Jeux olympiques à cause d’une blessure à la cheville, David Goffin, qui a quand même remporté le tournoi de Montpellier, a connu une saison 2021 compliquée. Une saison où il a dû plus penser à son état de santé qu’à son tennis.

"Cela a toujours été une course. Vite me remettre d’une blessure aux ischios car Roland-Garros arrivait, vite me remettre de la cheville car la saison sur gazon arrivait puis mon genou continuait à me faire mal. Parfois, il faut prendre le temps de se soigner et là je ne l’ai pas pris. Je courais toujours pour revenir dans le coup suite à une blessure ou une douleur. Je passais plus par des soins que par du travail entre les tournois. C’est pour cela que j’ai dit stop et qu’on a recommencé à zéro, pour bien remuscler mon corps et me protéger. En 2021, je devais toujours faire attention. Cela devenait du rafistolage."

Quid pour 2022?

Après deux dernières années difficiles à cause du Covid-19 et des problèmes physiques, notre compatriote touche du bois pour être épargné par la malchance dans les mois qui viennent.

"En 2022, je voudrais vivre une année complète sans blessures et retrouver mon meilleur niveau. Retrouver de la spontanéité dans mon jeu. Si physiquement je ne ressens plus aucune douleur, cela m’aidera. L’objectif sera de monter en puissance pour remonter au classement. J’ai envie d’encore réaliser de belles choses sur le circuit. Je ne sais pas si mon calendrier sera plus light. Cela dépendra de mon début de saison, voir comment je me sens, si physiquement cela tient. On discutera de cela avec l’équipe au moment venu."

Et la motivation?

Malgré les derniers mois où il a trouvé plus de raisons de s’épanouir en dehors que sur les courts, David Goffin garde, à bientôt 31 ans, le même feu sacré pour sa passion: le tennis.

"La motivation est la même que dans le passé mais les objectifs sont peut-être différents. Quand on a 20 ans, on ne sait pas trop dans quoi on se lance, on ne calcule pas. On fait preuve d’insouciance. Maintenant, à mon âge, on se connaît mieux physiquement, on sait ce qui nous correspond, ce dont on n’a plus envie. La détermination est la même mais en se connaissant mieux. Après 30 ans, on peut encore passer un cap et réaliser de beaux résultats. Si j’ai pris le temps de me soigner cette année, c’est pour me relancer. Pour quatre-cinq ans, c’est l’objectif. Mais on fera un bilan à la fin de chaque saison. Si j’ai renforcé mon genou, c’est pour plusieurs années, pas pour six mois."

La Coupe Davis

Absent des deux dernières sorties de l'équipe belge, en Hongrie et contre la Bolivie, le Liégeois ne sait pas encore s'il sera présent en mars (4 et 5) lors du match de barrage qui permettrait, en cas de victoire, à notre pays de se qualifier pour la phase finale de la Coupe Davis 2022. "On va en discuter avec Johan Van Herck. Je ne suis jamais contre le fait de jouer pour la Belgique. On verra comment je me sens. On connaît déjà les dates en mars. L'envie de jouer pour la Belgique est présente. Quand je regardais la Coupe Davis cette semaine, cela donnait envie. Si on peut se qualifier avec la Belgique pour la prochaine phase finale en 2022, ce serait vraiment sympa."

Le circuit 2021

De l’intérieur puis d’un peu plus loin, David Goffin a suivi l’évolution du circuit masculin en 2021. En dehors de la suprématie de Novak Djokovic, celui qui est passé pro en 2009 a été marqué par d’autres prestations.

"Daniil Medvedev a encore passé un cap en remportant un Grand Chelem. On savait qu’il était proche d’une telle performance après plusieurs finales. Sascha Zverev est aussi entré dans une autre dimension avec de belles victoires comme celles aux Jeux olympiques et au Masters. Casper Ruud a fait un grand pas en avant avec ses nombreux succès en tournois mais aussi une constance qui lui a permis de terminer dans le Top 10. Tout comme Hubert Hurkacz. En plus d’eux, il ne faut pas oublier Jannik Sinner et Felix Auger-Aliassime. Il y a pas mal de jeunes et de moyennement jeunes qui se sont révélés. Il y a de nombreux prétendants pour réaliser de belles choses. D’autant plus que Roger Federer n’est pas là pour le moment, que Novak Djokovic, on ne sait pas s’il va aller en Australie et que Rafael Nadal revient de blessure. On va retrouver un circuit avec de nombreux prétendants. Avec mes qualités, je peux encore faire de belles choses. Ce n’était pas facile avant et ce sera toujours le cas. C’est à moi de relever les défis qui se présenteront à moi."