US OPEN | Djokovic: "Ne me demandez rien sur l'histoire"
Novak Djokovic en a marre de parler de Laver, Federer et Nadal. Il se concentre sur sa demi-finale contre Zverev et l’instant présent.
- Publié le 09-09-2021 à 18h26
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Vingt-huit, 27, 26,… 2. Il ne reste plus que deux matches à Novak Djokovic pour signer le double exploit de dépasser les 20 titres du Grand Chelem de Roger Federer et Rafael Nadal, mais aussi d’égaler le Grand Chelem calendaire de Rod Laver.
Federer, Nadal, Laver, autant de légendes qui sont comparées à Djoko. Le Serbe court derrière ces parallélismes avec ces mythes vivants. Il s’en nourrit pour les dépasser et occuper la première place. Son obsession quotidienne. Contrairement à ces trois monstres, il écrit son histoire cette semaine. Novak Djokovic s’est qualifié pour les demi-finales en battant Matteo Berrettini de manière autoritaire. «J’ai livré mes trois meilleurs sets de la quinzaine», a confirmé le N.1 mondial qui a pris la mauvaise habitude de céder la première manche avant de passer la seconde.
S’il soulève le trophée à Flushing Meadows, Nole sera le meilleur de tous les temps. Sur un plan sportif, le débat n’aura plus lieu.
Mais, nous ne sommes pas encore dimanche. Si chaque succès le rapproche du rêve sportif de sa vie, il lui reste encore deux matches. L’homme qui se bat pour vivre dans l’instant présent est sans cesse poussé à regarder le passé ou à se projeter dans l’avenir. Ces voyages dans le temps l’agacent de plus en plus.
«Ne me demandez rien sur l’histoire, je ne veux pas y penser», lâchait-il au micro posé sur le court. Le protégé de Goran Ivanisevic ne veut plus gaspiller d’énergie en exposant à une énième reprise son ressenti par rapport à cette situation historique. Ce qu’il vit est un privilège. Il en a conscience. Ce qu’il vit est aussi un calvaire.
«J’en ai eu assez de répondre à ça. Je l’ai dit des millions de fois. Bien sûr, je suis au courant de l’histoire. Bien sûr, cela me motive. On me pose sans cesse des questions à ce sujet ces derniers temps. Si je commence à trop y penser et à en parler, cela me pèse mentalement. Je suis dans une position très unique. J’en suis très reconnaissant. Ce qui fonctionne pour moi, c’est d’aller à l’essentiel.»
Dès le tirage au sort du tableau il y a deux semaines, Novak Djokovic avançait dans les allées de Flushing Meadows avec une cible dans le dos. Cela s’est vu dans ses matchs. Ses adversaires rêvaient tous d’être le responsable de son échec. Un peu comme Soderling l’a été avec Rafael Nadal à Roland-Garros en 2009. Nishikori, Brooksby et Berrettini ont, tous les trois, tout donné pour prendre la première manche, mais ils n’avaient plus les moyens de tenir cette cadence infernale.
Calme et sang froid
Malgré la perte de 4 sets, Nole a toujours gardé son calme et son sang-froid. Son plan de jeu est clair. Chaque minute passée sur le terrain le rend de plus en plus injouable.
«Je connais mes forces et je m’y tiens. J’ai travaillé pendant des années pour n’avoir aucun défaut dans mon jeu, analyse-t-il. Tout le monde a une faiblesse. Il y a toujours quelque chose que vous pouvez améliorer. Je vais avoir le jeu le plus complet possible pour m’ajuster à chaque surface. Je peux varier mon style de jeu. Je peux adapter ma tactique à chaque match. J’ai toujours travaillé les autres éléments aussi, comme ma préparation physique. Ma force, mon agilité, ma souplesse, ma vitesse… Je garde tout à un bon niveau pour pouvoir utiliser l’élément dont j’ai besoin sur chaque point.»
Une machine avec un cerveau, ce qui l’empêche de tomber en panne même s’il reste quelques ratés vu que la perfection n’existe pas.
Le 30 juillet, vers 19 h, Novak Djokovic avait montré ses limites humaines à Tokyo. Ecrasé tant par la pression que par les frappes d’Alexander Zverev, le Serbe avait jeté sa raquette en tribune avant de la fracasser. S’en suivait une défaite 6-1, 3-6, 1-6. Le Serbe s’excusait pour son attitude qu’il ne parvient pas toujours à contrôler.
L’ombre de Tokyo planera sur le court Arthur Ashe. L’Allemand pourrait être le premier à remporter une balle de match en Grand Chelem contre Djokovic depuis Rafael Nadal à Roland-Garros en 2020.