Van Aert, une préparation chahutée en vue du Tour
L’Anversois n’a pas connu une préparation idéale avant le Tour et se présente au départ du National avec quelques interrogations.
Publié le 18-06-2021 à 21h24
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À une semaine exactement du grand départ du Tour de France, la condition actuelle de Wout Van Aert reste un grand point d’interrogation. Pour lui comme pour tous les observateurs. Sa dernière course remonte à l’Amstel Gold Race, le 18 avril dernier. À l’époque, le Belge s’était imposé pour quelques millimètres devant Tom Pidcock, pour clôturer une campagne de classiques qui l’a également vu triompher à Gand-Wevelgem.
Depuis lors, plus de trace de Wout Van Aert dans le peloton. Si l’équipe Jumbo-Visma est adepte des entraînements (en altitude) plutôt que des courses pour préparer ses grands objectifs (Roglic n’a par exemple plus couru depuis Liège-Bastogne-Liège), le Belge a lui connu une préparation perturbée, qui l’a contraint à entamer une course-poursuite pour arriver dans la meilleure forme possible au départ de la Grande Boucle le 26 juin prochain.
C’est donc sans grandes ambitions, si ce n’est de se rassurer, que le Belge sera au départ du championnat de Belgique dimanche, deux mois après sa dernière course.
Une appendicite qui chamboule tout
Après l'Amstel Gold Race, Wout Van Aert s'est octroyé une semaine complète sans enfourcher son vélo pour profiter de sa famille, avant de reprendre l'entraînement tranquillement. Van Aert espérait ensuite se préparer au Tour de France, d'abord via un stage à la Sierra Nevada, ensuite en disputant le Dauphiné. Pour reconstruire sa condition en vue de ce premier stage, Van Aert avait fui le printemps morose de Belgique, pour aller s'entraîner une semaine à Gérone en Catalogne en compagnie de sa femme Sarah et de leur enfant de quatre mois, Georges. «Mais après trois jours d'entraînement, je me sentais très fatigué et deux jours plus tard, j'ai commencé à avoir mal au ventre», expliquait le coureur de Herentals. Le diagnostic était posé : une appendicite. Rentré d'urgence en Belgique pour finalement se faire opérer le 7 mai dernier, Van Aert voyait tous ses plans d'entraînement jetés à la poubelle.
Après l'opération, le double vainqueur d'étapes sur le Tour 2020 a été contraint d'observer une période de repos complet d'une semaine. «Et quand il a ensuite pu reprendre le vélo, on ne pouvait pas encore appeler cela de l'entraînement», racontait cette semaine le Chef de la Performance de l'équipe Jumbo-Visma, Mathieu Heijboer dans les colonnes du Het Laatste Nieuws. «Quatre semaines après l'Amstel, je devais reconstruire ma condition de zéro. On peut comparer cela à une trêve hivernale», racontait quant à lui Van Aert fin mai.
Dès lors une participation au Dauphiné était inenvisageable. À la place, l'Anversois a décalé son stage à la Sierra Nevada : «Nous étions avec l'ensemble de la sélection du Tour de France et j'étais de loin le moins en forme», déclarait-il.
Après ce premier stage en altitude, et pour compenser sa non-participation au Dauphiné début juin, Van Aert a effectué un nouveau stage en altitude de 14 jours, à Tignes, qui s'est achevé ce vendredi. Ce qui explique qu'il n'a pas défendu son titre, remporté finalement par Yves Lampaert, sur le contre-la-montre, mercredi. Un choix évident selon Heijboer : «En participant au championnat de Belgique du chrono, il aurait dû quitter Tignes 5 jours plus tôt. Nous avons conclu que c'était plus important d'effectuer des entraînements en vue du Tour de France et des Jeux olympiques.»
Avec quelle forme au Tour?
La question tourmente l'équipe Jumbo-Visma : quelle sera sa forme au Tour. «Pour nous aussi, c'est compliqué à dire, estime Heijboer. C'est la première semaine du Tour de France qui nous dira si la course-poursuite a été réussie.»
Une première semaine de la Grande Boucle sur laquelle Van Aert avait fait du maillot jaune un objectif avec plusieurs arrivées difficiles, notamment à Landerneau et Mûr-de-Bretagne, et un chrono à Laval le 5e jour.
«Je crains que ce ne soit plus réaliste», regrettait Van Aert fin mai en stage à la Sierra Nevada.
Depuis lors, l'Anversois a travaillé très dur pour rattraper son retard de condition et espérer jouer un rôle important dans la première semaine : «C'est un grand talent et il fait des progrès rapides. Il n'a pas eu une préparation idéale et je ne vais lui mettre aucune pression mais il sera d'une grande valeur pour l'équipe», déclarait récemment le directeur sportif Merijn Zeeman.
C’est donc avec un gros point d’interrogation autour de sa forme que Van Aert va endosser son premier dossard en deux mois au championnat de Belgique. Une course particulière où il ne pourra compter sur le soutien que d’un seul équipier, mais qui va surtout lui servir d’ultime préparation pour tenter ce qui semblait encore impossible il y a trois semaines : être le premier Belge depuis Greg Van Avermaet en 2018 à porter le maillot jaune sur le Grande Boucle.
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