L'Ecossais Jack Hendry vu par son coéquipier Arthur Theate: « Jack détesterait jouer à côté de lui-même »

Un parcours sinueux

Avant de déposer ses valises à la Côte belge, Jack Hendry a fréquenté sept autres clubs alors qu’il vient de fêter ses 26 ans. Formé au pays du côté du Celtic, à Dundee United puis à Patrick Thistle où il a effectué ses débuts pro à 20 ans, le natif de Glasgow a rejoint l’Angleterre pour lancer sa carrière. Mais son aventure à Wigan (3 matchs en D2 anglaise) a tourné court après deux prêts peu fructueux à Milton Keynes (12 matchs en D3) et Shrewbury (6 matchs en D3).

La faute notamment à de multiples blessures. Mais qui n’étaient rien à côté de ce qu’il allait vivre après 2018 et son retour en Écosse. Retourné au Celtic, il croit pouvoir enfin éclore chez lui. Mais deux blessures au genou, dont une déchirure du ligament en février 2020, le condamnent. Heureusement, Ostende lui a ouvert les bras en juillet 2020.

«Ça me fait vraiment plaisir de le voir là-bas parce qu'il n'a pas eu une carrière facile avec ses multiples blessures, confie Arthur Theate, son partenaire en défense centrale au KVO. Le voir évoluer à ce niveau, c'est donc génial.»

Objectif Euro

Jack Hendry n'a pas vu sa venue en Belgique comme un pas en retrait. Au contraire. «Quand il est arrivé à Ostende, il a clairement dit que son objectif était d'être rappelé en sélection pour disputer l'Euro (NdlR : il a été appelé trois fois en 2018 avant de disparaître des radars du sélectionneur). Il ne l'a jamais caché même s'il savait que ce serait compliqué parce qu'Ostende n'était pas vu comme l'une des plus grosses écuries en Belgique.»

Mais ses prestations lui ont finalement permis d'être rappelé en mars dernier. «À ce moment-là, il savait qu'il irait à l'Euro parce qu'il s'y est mis en évidence, assure son coéquipier. Le jour où il a été appelé pour l'Euro, nous étions ensemble au club. Il avait la banane jusqu'aux oreilles parce que c'est une grosse fierté pour lui. Mais il s'y attendait tout de même un peu.»

Fautif sur le but de Schick

Après un bon match de préparation face aux Pays-Bas lors duquel il a même marqué (2-2), le Belgicain a fêté sa 7e sélection à l'Euro contre la République tchèque, lundi dernier. «Il m'a envoyé un message la veille du match pour prendre des nouvelles et voir si je négociais toujours un transfert, sourit le Diablotin de 21 ans convoité notamment par Rennes mais qui voit plutôt son avenir proche en Belgique. Jack m'a aussi dit qu'il était très excité pour ce premier match.»

S'il s'est mis en évidence en frappant sur la barre transversale tchèque, le défenseur écossais est aussi à la base de l'extraordinaire but de Patrick Schick. «Vu que sa première frappe a failli faire mouche, il a voulu tenter une seconde fois. Malheureusement, le ballon a été contré puis ça a abouti sur le lob de l'attaquant tchèque. C'est peut-être pour cela qu'il a été remplacé à la 67e minute.»

Un caractère «spécial»

A-t-il péché par excès de confiance face aux Tchèques? Le joueur prêté par le Celtic, mais dont l'option d'achat devrait être prochainement levée par le KVO, ne semble en tout cas pas douter de lui. «Jack, c'est quelqu'un qui est sûr de ses qualités et sûr de lui. Il aime aussi aller chercher le maximum des joueurs à côté de lui.»

«C'est un bon gars mais il est aussi très spécial, admet Arthur Theate. Et il le sait. On a eu beaucoup de discussions et de prises de tête sur le terrain lui et moi. Jack dit lui-même qu'il détesterait jouer avec quelqu'un comme lui à ses côtés (rires). Parce qu'il crie beaucoup et il donne des ordres. Mais au final, c'est quelqu'un qui m'a appris beaucoup. Nous avons trouvé une bonne complémentarité.»

Ambiance Euro au KVO

Dans le vestiaire ostendais, tout le monde s'est mis à soutenir l'Écosse. Sauf Cameron McGeehan, joueur né en Irlande du Nord mais qui a grandi en Angleterre en passant notamment par le centre de formation de Chelsea. «Jack et Cameron sont comme chien et chat dans le vestiaire. Mais ils s'entendent très bien et sont d'ailleurs souvent ensemble hors du terrain. À mon avis, ils se sont pas mal charriés avant ce match contre l'Angleterre. Dans le vestiaire, les joueurs des autres nationalités ont aussi beaucoup parlé avant le début de l'Euro pour un peu provoquer gentiment Jack.»

«En voyant Jack là-bas, je me dis en moi-même: pourquoi ce ne serait pas un jour pour moi?, confie l'ancien Standardman, qui fait partie des U21 de Jacky Mathijssen. Mais il faut rester objectif. Loin de moi l'idée de sous-estimer l'Écosse mais on ne joue pas pour le même pays et la concurrence est énorme en Belgique. J'espère évidemment que ça arrivera un jour mais chaque chose en son temps. Je viens seulement d'avoir 21 ans le mois dernier.»