Le regard d'Alex Teklak: « On avait besoin de la force tranquille de De Bruyne »
Kevin De Bruyne a apporté toute sa sérénité aux Diables, selon notre consultant Alex Teklak.
Publié le 18-06-2021 à 06h38
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1. Tout ce que fait De Bruyne est juste «Forcément, De Bruyne a tout changé. Comment? En apportant ce liant qui a manqué chez ceux qui ont commencé et qui ont subi la loi des Danois, leur intensité. Je ne sais pas si beaucoup auraient pu tenir le choc face à une telle furia, incessante. Même Lukaku a été en difficulté. En débutant, rien ne dit que De Bruyne n'aurait pas été non plus en souffrance vu la qualité du pressing adverse. Après, il a amené sa qualité technique : tout ce qu'il fait est constamment juste. L'égalisation où il mène le mouvement du début à la fin le démontre. Au-delà de sa qualité technique, il a aussi apporté son flegme, son calme et sa sérénité. Et les Diables avaient besoin d'une telle force tranquille.»
2. Lukaku, comme Martinez, ne s'est jamais affolé «Même moins bon, Lukaku a fait la différence. Parce que même s'il est moins bien, il reste une menace qui n'a besoin que de prendre la profondeur pour être dangereux. Qui, alors, va le rattraper? Ce match prouve sa confiance : il n'a jamais douté. Une preuve de maturité. Et son évolution se traduit aussi par son travail sur le deuxième but où il fait tout avec une justesse technique remarquable dans le bon tempo. C'était parfait. Lors de cette fameuse dixième minute, on l'a aussi vu au bord des larmes. Mais il ne s'est jamais affolé. Comme Martinez. Alors, oui, forcément, avec de tels remplaçants, c'est plus simple. Mais ses changements ont été progressifs, nourris par sa réflexion.»
3. Un Eden en club et un en sélection«Il y a un Eden Hazard en club et un en sélection. Il suffit de voir sa légèreté dans ses prises de balle. Il est très décontracté, cool, sans pression parce qu'il sait qu'il peut faire la différence avec ses contrôles soyeux. En fait, il y a beaucoup de certitudes dans son jeu avec cette passe décisive sur le deuxième but. Il est sur le très bon chemin, il a vraiment amené de la fraîcheur au jeu et ses qualités de conservation ont fait du bien, permettant de gagner des fautes en apportant de la sérénité.»
4. Witsel? Incroyable de caractère «Il fallait le faire ce que Witsel a fait après autant de temps. Il m'a surpris. Épaté. Chapeau. Il a été incroyable de caractère et pouvoir compter sur un tel joueur est une richesse incroyable pour Martinez. Il est entré pour une question de profil parce que si Dendoncker est sorti, Tielemans aussi aurait pu être remplacé. Ce duo n'a jamais réussi à résoudre le souci de positionnement d'Hojbjerg.»
5. Le Danemark, incarnation de l'équipe qui joue avec le cœur«Collectivement, l'équipe n'était pas en place pour défendre. Et donc pas pour attaquer. Parce qu'elle a laissé beaucoup trop d'espaces entre les lignes, devenant vulnérable. Il n'y avait pas de structure défensive durant toute la première mi-temps, aucun bloc. Le tout face à une équipe qui a transformé l'émotion liée à Eriksen en énergie. Pour être l'incarnation d'une équipe qui a joué avec le cœur. C'était un football total, à l'émotion, beau à voir. Qui nous a mis en danger avec son énergie et qui aurait pu nous être fatal avec un soupçon de lucidité. Mais jamais les Danois n'ont temporisé, avec des vagues et des vagues.»
6. Denayer, un pari osé et perdant«Il y avait une volonté chez les Diables de ne pas se dénaturer et de jouer sous pression. Soit. Cela peut fonctionner à condition de ne pas se tromper comme Denayer l'a fait. Son erreur a conditionné tout le reste de son match et le lancer à la place de Boyata bon contre la Russie était un pari osé qui a été perdant. À l'heure du bilan, il ne faut pas oublier les grandes difficultés connues qui pourraient donner des idées à d'autres. Parce que ce match a été une bonne leçon…»
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