ANALYSE | Ça va mieux avec les super-héros des Diables rouges
Les Diables ont affiché deux visages face aux Danois. La qualification est là, les questions aussi.
Publié le 18-06-2021 à 06h00
:focal(507x384:517x374)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GOZ3OMTRC5HKFHXGTDJL6UUMLQ.jpg)
La Belgique va, dès à présent, se diviser en deux catégories. Ceux qui trouveront inquiétant d’avoir dû être sauvé par les montées de Kevin De Bruyne, Eden Hazard et Axel Witsel après une première période catastrophique. Et ceux qui s’estimeront soulagés de revoir ces trois joueurs brillants dans l’équipe pour la suite du tournoi qui s’étirera, au moins, jusqu’en huitième de finale après le succès de jeudi soir à Copenhague.
Il est difficile de choisir un camp. Le contexte du match de jeudi était peut-être trop particulier pour tirer des conclusions définitives. Les Danois jouaient à treize, avec onze Vikings transcendés, un public de folie et Christian Eriksen dont l’esprit porte tout le pays depuis son malaise cardiaque. L’addition offrait une équipe qui jouait au rythme de Lars Ulrich, le batteur danois du groupe Metallica. En face, les onze Belges donnaient l’impression d’être restés au temps du huis clos.
Le résultat? Des Diables plus dominés encore que contre le Brésil au Mondial 2018 et dont on voyait tous les défauts. L’âge de la défense et la jeunesse du milieu. Si ça avait été les Brésiliens, le match aurait été terminé à la pause. Malgré leur bonne volonté, les Danois ont parfois manqué d’adresse pour profiter de la plus mauvaise Belgique depuis longtemps. Il a fallu l’aide d’un Denayer qui a repris l’Euro jeudi comme il l’avait terminé en 2016 contre le pays de Galles : très mal. Sa passe loupée dans l’axe au bout de nonante secondes a permis à Poulsen de faire exploser le stade. Et elle a aussi renforcé les doutes sur le choix de Martinez d’écarter Boyata malgré sa prestation XXL face à Dzyuba cinq jours plus tôt.
Mais voilà, pendant que les Danois jouaient à treize, la Belgique alignait deux équipes. Celle de la première période et celle avec les super-héros. Quand on fait entrer Superman KDB, Batman Eden et Spiderman Axel, il faut être sacrément costaud de l’autre côté pour répondre. Surtout quand Thor Romelu retrouve subitement ses sensations en s’écartant du marquage d’un Kjaer énorme au Parken Stadium. Un assist de De Bruyne pour Hazard (Thorgan) puis un but de De Bruyne sur une passe décisive d’Hazard (Eden) ont renversé la rencontre et ouvert la porte des huitièmes. Service royal devant le Roi Philippe.
S’emballer outre mesure serait tout de même déplacé. La (petite) sirène d’alarme qui a retenti toute la première période dans le camp belge a repris en fin de rencontre quand les Danois ont poussé au courage. Avec une latte mais pas de but. Une bonne nouvelle pour le moral de notre défense et pour notre ordinateur qui n’avait pas apprécié la douche de bière sur le but de Poulsen. La qualification est là mais il reste des questions. Ce ne sont pas les Finlandais, courageux mais limités, qui nous aideront à répondre lundi. Un point suffira pour assurer la première place mais le vrai tournoi commencera après, histoire de nous éclairer définitivement sur ces Diables. En attendant, choisissez votre camp.