Renaud Jamoul: «Un moment crucial»
Dès demain, en Croatie, le copilote hannutois disputera le premier rallye en WRC de sa saison. Avec quelle approche? Entretien.
Publié le 20-04-2021 à 17h00
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Pas de doute, le Rallye de Croatie laissera un souvenir impérissable à Renaud Jamoul. À l'occasion de la troisième manche du championnat du monde des rallyes, le Hannutois va effectuer ses premiers kilomètres en WRC avec le Français Adrien Fourmaux (Ford Fiesta WRC). «Un moment crucial dans notre carrière», annonce-t-il.
Entre les tests et les reconnaissances du côté de Zagreb, Renaud nous a fait part de son état d’esprit.
Renaud, comment vous sentez-vous à 24h du départ?
Chanceux. En 2016, j’avais déjà eu l’occasion de faire un premier rallye en WRC avec Quentin Gilbert et le team Citroën Total Abu Dhabi, mais le contexte était complètement différent. Il s’agissait d’un cadeau remporté en WRC 2 dans un challenge interne Citroën. Rien de plus. Ici, c’est une promotion au sein du Team M-Sport. L’objectif est de construire l’avenir. Dans ces conditions, on peut parler d’une première plutôt que d’un retour dans la catégorie reine.
Après bientôt 18 ans de carrière, c’est un nouveau rêve qui se réalise?
J’ai effectivement espéré atteindre ce niveau pendant plusieurs saisons. Sans succès… jusqu’à maintenant! En tant que compétiteur, j’ai toutefois envie d’aller encore plus haut: répéter cette aventure plusieurs fois cette année comme prévu, disputer un championnat complet, se battre pour des victoires et puis le titre.
Les ambitions ne manquent pas à long terme. Mais qu’attendez-vous de ce week-end?
Notre but sera de se mesurer aux derniers pilotes arrivés en WRC: Greensmith, Katsuta et Loubet. Et puis, on tentera progressivement de réduire l’écart avec les meilleurs sans commettre d’erreur.
Vous serez donc en mode apprentissage.
On sait que ce n’est pas un one-shot. On n’a pas la pression de devoir prouver immédiatement quelque chose. D’autres rallyes nous attendent.
Mais une sortie serait mal venue…
Clairement. On est à un moment crucial de notre carrière. Une nouvelle génération de voitures arrive l’an prochain et il y aura très certainement du mouvement dans les équipes. On veut se placer parmi les premiers choix, d’autant que M-Sport est souvent dans le coup après les changements de réglementation. Pour cela, il faut se donner le temps, progresser. Trouver la limite d’une WRC est loin d’être évident tant la différence est grande avec une R5.
Vous l’avez d’ailleurs testée le week-end passé. Quelles sensations?
On se sent comme à la maison: à l’aise. On a pu rouler le samedi sur le sec et une demi-journée dimanche sous la pluie. Intéressant pour redécouvrir la voiture que l’on a plus utilisée depuis le rallye de San Marin en octobre. Ces essais nous ont aussi permis de travailler sur les réglages. On sait qu’il y a encore beaucoup à apprendre, mais la prise en main était très bonne. On est assez confiant avant le départ.