Igor Mintogo, révélation de Mons-Hainaut, joue les ambassadeurs
Le jeune arrière est notamment le shooteur le plus efficace de la Ligue.
Publié le 12-03-2021 à 07h49
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Souvent, lorsqu’il s’agit d’interviewer de jeunes joueurs, deux sentiments prédominent: l’enthousiasme parfois (trop) débordant ou la crispation de se mesurer à la presse. Igor Mintogo est une exception. À 21 ans, le jeune joueur de Mons dégage une maturité déconcertante.
Formé à Braine-le-Comte, il a rejoint la formation boraine pour la première fois à ses treize ans. C'est ensuite à Lille qu'il a poursuivi son apprentissage, avant de revenir à la mons.arena l'été passé. «On m'a proposé de venir à Lille après un camp, souligne le principal concerné. En termes de sport, la France est plus développée que la Belgique. Il suffit de constater le nombre de joueurs français qui évoluent au plus haut niveau par rapport aux Belges. C'était idéal de poursuivre mon apprentissage à Lille avant de devenir professionnel. L'opportunité s'est présentée avec Mons pour évoluer en première division. Pour débuter ma carrière pro, c'était le meilleur choix. Je continue à travailler pour que cela ne s'arrête pas là. J'ai aussi un rôle d'ambassadeur à jouer pour les jeunes du club.»
Cette saison, l'arrière montois est ce qui se fait de mieux au tir en périphérie. Son taux de 75% de réussite à trois points est une réelle force dans le camp des Renards. D'autant plus qu'elle vient d'un rookie. «À la base, je ne suis pas un pur shooteur. J'ai aujourd'hui ce rôle du jeune qui se bat en défense et qui peut apporter quelque chose à trois points. Il faut trouver un moyen de se rendre utile à l'équipe.»
Diplômé en biologie
Rêvant de devenir un joueur de basket professionnel, depuis son plus jeune âge, Mintogo a donc vu son rêve devenir une réalité. S'il n'avait pu s'adonner à sa passion comme il le fait actuellement, sa voie était toute tracée. «J'aurais pu devenir ingénieur. J'étais bon à l'école dans le domaine scientifique. Sans le basket, j'aurais pu continuer. Quand je suis parti en France, j'ai poursuivi mes études dans cela, avec une spécialisation en biologie. Une fois mon diplôme obtenu, je pouvais poursuivre et intégrer une bonne école d'ingénieur mais le basket a toujours été ma priorité. Mais on ne sait jamais comment une carrière peut évoluer, il faut toujours avoir une roue de secours.»
Mamba forever
C'est une évidence, le meilleur artilleur de la Ligue a la tête sur les épaules. Loin des désirs de NBA, d'Euroligue ou équipe nationale, il vit sa passion au jour le jour, sans s'emballer. Cela lui réussit plutôt bien à l'heure actuelle. «Je ne veux pas parler d'objectifs trop élevés. Ce n'est pas un manque d'ambition, je préfère gravir les échelons étape par étape. Ma première volonté est de confirmer et continuer à me développer. Je ne veux pas me contenter de mon statut de shooteur. Mais il y a du travail. Il ne faut jamais se surestimer dans la vie.»
Sa mentalité conquérante et son désir de travail, Mintogo les a en partie développés en regardant son idole de toujours, Kobe Bryant, véritable icône de la balle orange. «Je dois vous avouer que c'est une inspiration pour le basket et au niveau de la mentalité à adopter. Je lis en ce moment sa biographie, c'est instructif. Lors de sa disparition, j'avais la sensation d'avoir perdu un proche. C'était bouleversant. Quelques jours après son décès, j'ai porté le numéro 8 pour lui rendre hommage. C'est la seule fois que je n'ai pas porté mon N.9 fétiche.»
Outre l'adoration de Mamba, le talent de Mons a eu la chance de rencontrer une autre légende de la grande ligue: LeBron James. «Grâce à un camp Ian Mahinmi (NDLR: joueur français évoluant en NBA) organisé à Lille, j'ai pu voyager aux États-Unis avec Mahinmi grâce au prix de meilleur potentiel. Je suis allé le voir jouer contre Detroit et Cleveland, lorsque James y jouait encore. L'avoir rencontré (photo) est un grand souvenir.»