Bernal retrouve le peloton et le sourire
Le vainqueur du Tour de France 2019 a renoué avec la compétition, quatre mois et demi après avoir quitté le Tour à la dérive.
Publié le 03-02-2021 à 20h14
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Il a franchi la ligne d’arrivée à Bellegarde l’esprit léger dans l’anonymat du peloton (115e à 2 secondes du vainqueur). Presque soulagé d’avoir roulé comme il l’entendait. L’image d’un Egan Bernal serein, souriant avec ses équipiers, tranchait avec celle d’un coureur en larmes sur les pentes du Grand Colombier. Entre l’abandon du Colombien au soir de la 16e étape du Tour de France et ce mercredi, quatre mois et demi se sont écoulés.
Un laps de temps que le vainqueur de la Grande Boucle 2019 a mis à profit pour tenter de redevenir le brillant grimpeur que l’on connaît. Depuis qu’on l’avait quitté totalement à la dérive dans les Alpes, le coureur d’Ineos a d’abord pansé ses plaies. Mentales et physiques. Il a mis les bouchées doubles en salle de musculation afin de renforcer ce dos qui le faisait souffrir depuis si longtemps à cause d’une jambe gauche un peu plus courte que la droite. Il est, ensuite, remonté sur le vélo. Chez lui en Colombie. Où il n’a pas fait dans la demi-mesure. Comme l’ont montré ses données sur Strava, il s’est entraîné à des doses massives. La célèbre application a, ainsi, révélé que s’il n’a roulé «que» 888 bornes en novembre, il a mangé les kilomètres les deux mois suivants.
274 bornes le 31 décembre
En décembre, il a effectué 26 sorties en 31 jours, pour un total de 3 000 kilomètres et 96 heures passées sur le vélo. Tout cela pour un dénivelé positif de 35 000 mètres! Le dernier jour de l’année, il a même poussé sa volonté de bien faire jusqu’à s’offrir une sortie de 274 bornes et 2 845 mètres de dénivelé à 38 km/h de moyenne.
Et durant le premier mois de 2021, il a continué sur sa lancée: 3 009 km parcourus, pour 43 000 mètres de dénivelé positif. Du coup, on le croit volontiers quand il assure à La Gazzetta dello Sport qu'il va «beaucoup mieux. L'important pour être compétitif au plus haut niveau est d'avoir retrouvé des bonnes sensations.»
Durant toute l’épreuve cévenole, Bernal entend montrer son envie. Mais c’est plus tard, à Paris-Nice ou à Tirreno-Adriatico, qu’il sera vraiment attendu.