La D1 masculine reprend ce vendredi: «C’est la moins pire des solutions»
Alors que la Belgique subit de plein fouet la deuxième vague de l’épidémie au Covid-19, la majorité des clubs a décidé d’entamer le championnat 2020-2021. Mais devant faire face au huis clos, les clubs tiendront-ils le coup financièrement?
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- Publié le 05-11-2020 à 17h24
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Dans quel était d’esprit entamez-vous ce championnat?
Marie De Clerck: c'est un double sentiment. Le staff et les joueurs sont contents que ça commence, mais les dirigeants se rendent compte de la complexité de la tâche.
Gabriel Jean: C'est exactement ça. À Charleroi, nous n'avons aucune aide publique, aucun subside, et notre modèle économique est basé sur les sponsors, l'hospitality, le public et les multiples événements organisés au Dôme. Or, tout est à l'arrêt depuis 8 mois. Reprendre le championnat est une prise de risque considérable.
Christophe Muytjens: Liège ne peut pas se permettre de jouer à huis clos. Les repas VIP constituent une belle source de rentrées. Reprendre de la sorte, c'est suicidaire. Dès lors, nous avons décidé de ne jouer aucun match en novembre et décembre. Nous allons mettre nos joueurs et le staff au chômage par période.
Guy Muya: Si ça dure 1, 2, 3, 4 mois ou plus, nos abonnés vont-ils demander à être remboursés? Et nos partenaires vont-ils verser ce qu'ils avaient promis? En même temps, il faut bien relancer le produit. C'est la moins pire des solutions.
Après coup, on se dit qu’on aurait dû commencer début octobre avec un public restreint
Thierry Wilquin: Depuis 8 mois, l'inquiétude est immense, et il est compliqué de se projeter au-delà du jour suivant. Les joueurs sont aussi remplis d'incertitudes, mais à un certain moment, il faut avancer, montrer qu'on existe. Le début de championnat avait déjà été postposé d'un mois. Après coup, on peut penser qu'on aurait dû commencer début octobre avec un public restreint. Ça nous aurait au moins permis de déjà jouer 3 ou 4 matches. Aujourd'hui, on envoie néanmoins un signal positif, et les gens en ont besoin en cette période.
André Dekandelaer: Ce qui est certain, c'est que la préparation sportive a été chahutée avec des rencontres amicales reportées pour cause de Covid. En ce qui concerne nos finances, des subsides ne nous ont pas été versés, car ils sont conditionnés à l'organisation de certaines activités (NDLR: pour la promotion du basket notamment). Lesquelles n'ont pas pu être mises sur pied. Si nous ne recevons pas d'aide publique, et notamment du gouvernement fédéral, pour traverser cette crise, ça s'annonce compliqué. Pour limiter les coûts, et parce qu'il faut s'attendre à des reports de match dans les prochains mois, nous envisageons de placer nos joueurs en chômage économique à mi-temps. Tous les clubs y réfléchissent.
Reprendre en plein milieu de la deuxième vague, avec des joueurs certes testés, n’est-ce quand même pas délicat?
Thierry Wilquin:Le côté éthique, ça nous trotte dans la tête, oui. Mais je ne pense pas que nous manquions de respect vis-à-vis du corps médical, ou de qui que ce soit.
Marie De Clerck: À Ostende, les joueurs et le staff sont conscients qu'il faut un minimum de contacts. Ils suivent bien les règles, et nous n'avons eu aucun cas positif. On en est assez fier.
André Dekandelaer: Tous les clubs font ce qu'ils doivent faire, mais comme me le rappelle ma fille qui travaille en milieu hospitalier dans une unité Covid, il existe un paramètre malchance. Il ne faudrait pas culpabiliser les clubs qui sont touchés.
Guy Muya.: Nous avons connu notre premier cas la semaine dernière. A-t-il été contaminé lors de notre déplacement européen en Lituanie? Lietkabelis a aujourd'hui 11 joueurs infectés.
Christophe Muytjens.: N'est-ce quand même pas indécent de commencer le championnat alors que les hôpitaux débordent et que les pertes d'emploi sont nombreuses?
Le basket, ce n’est pas du curling, c’est une discipline à hauts risques
Quadruple vainqueur de l’Euroligue, le Sicilien Ettore Messina vient de publier une lettre ouverte pour que les compétitions européennes soient arrêtées afin de donner la priorité aux championnats nationaux. Votre avis?
Gabriel Jean: Le basket, ce n'est pas du curling. C'est une discipline à hauts risques. Même si le protocole sanitaire est strict, les déplacements européens multiplient ces risques. Les stopper permettrait de limiter la casse au niveau national.
Thierry Wilquin: Mons ne doit commencer son parcours européen qu'en janvier, mais ça me paraît être une saine demande.