Caleb Ewan, meilleur remède contre la gueule de bois de Lotto-Soudal
L’Australien a remporté son quatrième succès sur la route du Tour. De quoi rendre le sourire à la formation Lotto-Soudal, meurtrie.
Publié le 01-09-2020 à 06h06
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La Citadelle surplombe Sisteron, sa vieille ville avec ses andrones. En plein centre du chef-lieu du canton des Alpes-de-Haute-Provence, un sprinter de poche a une nouvelle fois prouvé sa faculté à sortir de sa boîte tel une fusée. Caleb Ewan, pourtant pas amené dans des conditions idéales, a mis tout le monde d'accord lors du sprint massif, remportant son quatrième bouquet de vainqueur sur les routes du Tour. Son mètre soixante-cinq et ses soixante-sept kilos l'ont aidé à passer dans un trou de souris, longeant les barricades, avant de filer vers le succès. «J'étais trop loin à la flamme rouge, reconnaît l'Australien. Je me suis un peu relevé pour me placer dans la bonne roue. J'ai dû prendre quelques risques, notamment en passant très près de la barrière. J'avais de bonnes jambes, il fallait que je concrétise cette sensation en résultat.»
Si la victoire du Sydnéen lui offre forcément une satisfaction personnelle, elle pourra être savourée par la formation Lotto-Soudal dans sa globalité. Du moins, ce qu'il en reste, depuis l'abandon de Philippe Gilbert et la mise hors course de John Degenkolb. Sans omettre le forfait de dernière minute de Tim Wellens, tombé à l'entraînement et obligé de dire non à sa quatrième Grande Boucle. L'équipe belge est tout à coup passée de l'ombre à la lumière, hier en fin d'après-midi. «Nous avons pris une claque énorme avec la perte de Philippe (Gilbert) et John (Degenkolb). Ils sont très importants pour moi, cela a été difficile à accepter de les voir rentrer à la maison. Désormais, nous sommes à six et il faut s'adapter. Avec cette victoire, l'équipe va pouvoir être un peu plus relax.»
À la chasse aux étapes, point
Dans l'état actuel des choses, le petit Australien semble être l'homme le plus rapide du peloton, sur ce genre d'arrivée. D'autant plus qu'Arnaud Démare n'est guère présent sur les routes de l'Hexagone. Toutefois, Ewan n'a pas du tout l'objectif de ramener le maillot vert à Paris, préférant se consacrer aux victoires d'étapes. «Force est de constater que je me rapproche du maillot vert mais je n'y pense pas vraiment. Pour y songer, j'aurais dû réaliser une belle prestation lors de l'étape initiale, ce qui n'a pas été le cas (NDLR: il a terminé 19e à Nice).»
Il lui reste, en vérité, au moins six étapes pour s’illustrer dans un sprint, à moins que les baroudeurs ou les conditions climatiques ne viennent déjouer les pronostics. Lorsqu’on pense aux baroudeurs, l’un de nos compatriotes vient directement à l’esprit: l’homme à la barbe et au rythme régulier, Thomas De Gendt. Certes, le Flandrien souffre du dos mais son désir de s’extirper du peloton ne le quittera jamais. Il l’a souvent précisé, il préfère ne pas frotter et la meilleure solution est donc de rouler à l’avant. On le verra donc prochainement parmi les animateurs de la course. Plusieurs étapes peuvent correspondre à son profil dans sa quête d’une cinquième victoire sur les grands Tours: deux au Tour de France, au Chalet-Reynard et à Saint-Étienne, une au Giro au sommet du Stelvio, excusez du peu, et une à la Vuelta du côté de Gijon.
Quant aux autres pensionnaires de la structure chère à John Lelangue, ils auront à cœur de jouer leur rôle d’équipier: Jasper De Buyst, comme rampe de lancement d’Ewan, Roger Kluge, pour le précéder. Frédérik Frison mettra ses qualités de rouleur à profit de l’équipe. Le jeune, Steff Cras, également touché par les chutes lors de la première étape et aujourd’hui à plus de quarante minutes de Julian Alaphilippe au général poursuivra son apprentissage.