Mondiaux de Doha - Nafissatou Thiam: «À l’image de ma saison»
Mise sous pression dès l’épreuve initiale par une étincelante Katarina Johnson-Thompson, Nafissatou Thiam a décroché la médaille d’argent aux Mondiaux d’athlétisme. Mais sa douleur au coude a refait surface, l’empêchant de s’exprimer pleinement au lancer du javelot.
Publié le 04-10-2019 à 02h11
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C'est fini. Nafissatou Thiam peut laisser derrière elle une année très compliquée. Ce jeudi, dans la touffeur qatarienne, elle a bouclé sa campagne sur une nouvelle médaille internationale. La septième déjà, à vingt-cinq ans. Cette fois, elle a, pourtant, dû se contenter de l'argent. «En soi, ce n'est pas mal de faire deuxième aux Championnats du monde», glisse-t-il, encore relativement fraîche malgré la succession d'émotions qui a rythmé une journée beaucoup plus difficile que la veille.
Cette fois, donc, elle ne montera pas sur la plus haute marche du podium d’un heptathlon. Une première depuis trois ans. Cette situation, elle s’y était préparée mentalement, mais aurait bien aimé pouvoir l’éviter. Elle savait que, un jour, une rivale la ferait tomber de son piédestal. Katarina Johnson-Thompson fut celle-là. Et si les deux amies sont restées au coude à coude durant la moitié du parcours, l’Anglaise a écrasé la seconde de sa classe. Au final, plus de trois cents points les séparent (NDLR: 6981 pour KJT, 6677 pour Thiam). C’est beaucoup. Mais, au moment de revenir sur ce résultat, c’est plus l’état de son coude qui inquiétait la Namuroise.
«C’est difficile de terminer encore dans la douleur»
Nafi, comment résumeriez-vous cet heptathlon?
J’étais très contente de ma première journée, la meilleure réalisée dans un championnat. À la longueur, mes sauts étaient bons, mais je n’avais pas la planche. C’est comme ça. Parfois, on a de la chance. Parfois, pas du tout. À Rio, je prends mon impulsion à la perfection, au centimètre près. Ici, en revanche, je reste à trente centimètres. Je ne nourris pas trop de regrets. Parce que, après la longueur, je savais que ce serait presque impossible d’aller chercher la première place.
Quel est votre état d’esprit maintenant?
(Elle tente de retenir ses larmes). C’est difficile de terminer encore dans la douleur. C’était comme à Talence. Après le deuxième essai au javelot, je n’arrivais plus à plier le coude comme je le voulais.
Avez-vous déjà senti cette douleur à votre première tentative?
Non, elle est apparue au deuxième essai. J’ai eu besoin de rentrer au vestiaire quelques minutes pour rester seule et reprendre mes esprits. C’est ça qui me mine, pas le résultat sportif. En fait, ces championnats sont à l’image de ma saison. J’ai dû me battre du début à la fin.
«Je suis fière d’être allée au bout»
Finalement, que signifie cette médaille d’argent pour vous?
Cela reste une médaille dans un championnat du monde de très haut niveau. Katarina a été incroyable. Pour la battre, il aurait fallu que fasse un tout gros score. Elle obtient quand même un total tout proche de mon record personnel. J’avais un bon niveau, mais pas suffisant pour l’emporter.
Finalement, le scénario fut un peu le même qu’à Berlin, jusqu’à la longueur. Et puis, il y a eu mon coude. C’est ça qui me pèse mentalement.
Que pensez-vous de la performance de KJT? Vous attendiez-vous à ce qu’elle maintienne à une telle solidité du début à la fin?
Je connais son immense potentiel. Après, je n’attendais rien de personne. Déjà pour moi, je ne sais pas à quoi m’attendre lorsque démarre la compétition... Là, je suis surtout fière d’être allée au bout de cette saison, de ce championnat parce que ne fut vraiment pas évident.