Christian Coleman balaye la concurrence mais pas les doutes
L’Américain a survolé le 100m dans un climat tendu. «Je n’ai rien fait de mal», martèle-t-il.
Publié le 30-09-2019 à 06h44
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Cette fois, Christian Coleman n’a pas manqué le rendez-vous fixé par ses contrôleurs. Samedi, devant une assistance famélique (8 000 spectateurs à peine), ils ont pu vérifier que le bolide américain est bien le meilleur sprinter actuel.
Deux ans après s’être intercalé entre Justin Gatlin et Usain Bolt sur le podium de Londres, le natif d’Atlanta s’est hissé sur la plus haute marche avec autorité. Dans la fournaise qatarienne, il a coupé la ligne en 9.76, améliorant son record personnel de trois centièmes (9.78 au Mémorial Van Damme 2018) après avoir déjà survolé les demi-finales (9.88). À 23 ans, l’élève de Tim Hall est désormais le sixième performeur de tous les temps sur la ligne droite. Douze mois après son sacre planétaire sur 60 mètres en salle et le record du monde de la distance, il a assumé son statut de grand favori. Mais il n’a pas – loin de là – dissipé les suspicions nées de trois défauts de localisation en douze mois, une infraction qui aurait pu lui coûter deux ans de suspension.
«Je n’ai rien fait de mal, c’est pour ça que j’ai pu courir ici, a-t-il asséné à son arrivée en conférence de presse, deux heures après son succès. Je suis juste un jeune homme noir vivant mon rêve. Certains ont essayé de faire fuiter de fausses informations pour nuire à ma réputation. Je n’ai pas raté trois contrôles, comme d’aucuns le prétendent. Je ne pense pas être négligent, mais personne n’est parfait. Tout le monde commet d’erreurs, comme moi en oubliant de mettre à jour mes whereabouts.»
Une conclusion qui n’effacera pas les doutes au sujet de celui qui a devancé, pour l’occasion, le vétéran Gatlin. Celui-là même qui traîne avec lui un lourd passé, une double suspension, d’un an en 2001 et de quatre en 2006.