Les tatouages de Michy, le grantatakan et le slipomètre: «Massilia Foot System» dit tout sur l’OM
L’Olympique de Marseille est un club légendaire qui fascine. Certains l’aiment au-delà de toute raison, d’autres adorent le détester. «Massilia Foot System» raconte le quotidien de ce club mythique.
- Publié le 26-04-2019 à 14h53
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Michel Henry, journaliste indépendant après trente ans au quotidien Libération, a enquêté sur le fonctionnement de l’Olympique de Marseille pendant une année complète.
Du rachat du club par l’Américain Frank McCourt, à la finale de la Ligue Europa, en passant par l’attente du «grantatakan» et les états d’âmes des supporters, le système «Massilia Foot» est expliqué en long et en large à travers un récit de 237 pages.
La ferveur de la ville phocéenne, les critiques des chroniqueurs René Malleville et Blaah le chameau ou encore les déboires des Yankee Nord (groupe de fans) sont racontés en détail par le journaliste au travers des témoignages de supporters, de journalistes, d'anciens dirigeants et même d'hommes politiques.
Les non initiés auront parfois dû mal à s’y retrouver dans ce livre qui raconte en profondeur les coulisses de l’OM. Mais Michel Henry, de sa plume aiguisée, permet aux fans marseillais, aux habitants de la ville phocéenne ou aux simples étrangers, d’en apprendre un paquet sur tout ce qui se trame autour du club qui a remporté la première Ligue des Champions moderne de l’histoire en 1993.
Humour piquant et critiques acerbes rythment un bouquin où se mêlent reprises de volées, bonne mère et billets verts. Au fil de la lecture, on saisit mieux pourquoi «à chaque victoire de l’OM, Marseille s’enflamme; à chaque défaite, la cité déprime».
Les 237 pages sont écrites avec un poil de subjectivité qui sent bon la partialité de la cité phocéenne. À jamais les premiers… dans l’excès, serait-on tenté d’écrire.
Les faux tatouages de Michy Batshuayi
Tout au long de son enquête, Michel Henry se balade dans les rues de Marseille. Un jour, dans le quartier Saint-Julien, il débarque chez Massilia Ink. Le tatoueur Nano lui apprend alors que plusieurs joueurs ont l’habitude de venir chez lui, dont un certain Michy Batshuayi.
À l’époque où il jouait à l’OM, l’attaquant des Diables rouges s’est rendu quelques fois dans cette échoppe de tatouage. «Il ne fait que des faux, qui durent quinze jours», déclare Nano.
Une anecdote peu connue à propos du Bruxellois.


Le slipomètre, un instrument «100% marseillais»
A la page 99, Michel Henry détaille une des expressions utilisées par Blaah le chameau: «On vous rappelle que le slipomètre est cet instrument de haute technologie et de conception 100% marseillaise que la planète foot nous envie. Nourri au big data mouliné par des algorithmes secrets, il mesure à la nanoseconde près l’humeur du supporter, laquelle est sujette à des bonds aussi élastométriques que le scénario d’un match à rebondissements».
La saga du «grantatakan» et la métaphore avec Depardieu
Dans son histoire, l’OM a connu des attaquants de classe mondiale: Jean-Pierre Papin, Didier Drogba ou encore Mamadou Niang, Mais depuis l’arrivée de Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud, à la tête de Marseille, le club cherche à tout prix à retrouver un «grantatakan».
Dans Massilia Foot System, Michel Henry rappelle qu’en 2017, les dirigeants avaient promis un incroyable grantatakan avant de se rabattre sur un deuxième choix: Konstantinos Mitroglou.
Il dépeint alors l’arrivée de Mario Balotelli, comme suit: «Il est capable d’illuminer un match de trois actions géniales puis d’en disparaître pendant 80 minutes. L’engager, c’est comme prendre Gérard Depardieu en star d’un film, sans savoir s’il se réveillera chaque matin pour tourner les scènes prévues».


Titre: Massilia Foot System – Marseille au rythme de l’OM
Parution: 16 janvier 2019
Editeur: Marabout
Prix: 17,90 euros
Auteur: Michel Henry
Taille: 237 pages, 14x21 cm
Disponible en ligne et à la Fnac