Les détenus d'Ittre ont affronté d’anciennes stars du foot
L’association «La Balle aux Prisonniers» a organisé un match de mini-foot à la prison d’Ittre, avec entre autres Thomas Chatelle et Joachim Mununga.
Publié le 09-04-2018 à 10h54
C'est une visite pour le moins inhabituelle que plusieurs détenus de la prison d'Ittre ont reçue. Grâce à l'association «La Balle aux Prisonniers», ils affrontent une équipe de mini-foot improvisée, venue de l'extérieur de l'établissement. Sauf que ce mois-ci, leurs adversaires étaient plus coriaces qu'à l'accoutumée. Et pour cause! Il s'agissait d'anciens joueurs professionnels, passés par la Division 1 belge de football, en pleine reconversion. Ainsi que l'animateur de la RTBF Benjamin Deceuninck, venu occuper le poste de dernier rempart. «L'objectif, c'est de faire venir des personnes de l'extérieur, pour qu'ils rencontrent les détenus. Qu'il y ait un moment de partage et de cohésion. C'est une façon d'une part de dédiaboliser le milieu carcéral et d'autre part de préparer la réinsertion des détenus», avance Lionel Grassy, de l'organisation internationale non gouvernementale de promotion des droits de l'homme, créée en 2016. Initialement active en Afrique, l'association se développe maintenant aussi dans le plat pays.
L'idée de l'association, c'est d'utiliser le sport comme vecteur d'intégration. «Le sport véhicule des valeurs et permet aux prisonniers de retrouver l'esprit de groupe, alors que la prison les isole. Thomas Chatelle a comparé la réinsertion des détenus à la seconde vie des footballeurs, lorsqu'ils raccrochent les crampons. Je trouve ça assez juste. C'était la première fois qu'on invitait d'anciens professionnels, c'est évidemment très intéressant parce que ce sont des porte-voix. Ils pourront délivrer un message positif sur l'établissement pénitentiaire. Et puis, c'est la première fois que l'équipe invitée parvient à l'emporter», sourit Lionel Grassy.
Et le résultat, n'est pas si anodin. «Pendant le match, ils pensent à la victoire et moins à leur situation. Il n'y a jamais d'arbitre et ça se passe parfaitement bien, donc c'est chouette. Certaines personnes venant de l'extérieur sont réticentes mais proposent souvent une revanche, après le match. Il y a aussi une troisième mi-temps organisée, où les visiteurs ont parfois l'occasion de découvrir les cellules. C'est très intéressant.»