Kevin Borlée, le relais dans la peau
Il est sans conteste le leader de ces Tornados. Mouiller le maillot, Kevin Borlée sait le faire. Depuis le début de sa carrière, il n’a jamais voulu choisir entre l’effort individuel et le partage collectif.
- Publié le 02-03-2018 à 06h00
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«À aucun moment, je n’ai songé renoncer au relais. Parce que dans chaque championnat, il arrive après le 400m.» Et parce que Kevin Borlée l’a dans la peau.
Il a couru toutes les finales
Depuis l'apparition des Tornados en 2008 à Pékin, le jumeau de Jonathan a couru toutes les finales. Et l'Euro de Zürich en 2014 constitue le dernier rendez-vous où il ne prit pas le témoin en dernier relayeur. «Ce poste de finisseur est sans doute celui qui procure le plus d'émotions, sourit-il. Parce que tu n'as plus qu'à lâcher les chevaux afin de franchir la ligne d'arrivée le plus tôt possible. Et quand cela se passe bien, c'est toi que l'on voit. Tu profites du travail ingrat fait auparavant par tes équipiers.»
Reste que ce n'est pas un hasard si celui qui vient de fêter ses trente ans est à la fois capitaine de cette équipe et son finisseur. Il est capable de se surpasser comme personne. «Je n'ai pas de secret, coupe-t-il. Mentalement, un relais offre plus de liberté qu'une course individuelle. Tu ne passes pas ton temps à penser à la tactique. Quand je prends le témoin, je songe juste à rester dans le sillage de celui qui me précède et à le passer au bon moment ou à rester devant.» Dit comme ça, cela semble si facile. Pourtant, ce statut de dernier relayeur s'accompagne d'une forte pression. «Au début, je la ressentais. Avec les années, j'ai appris à m'en servir comme une force.»
S'il veut s'ouvrir les portes d'une vingtième finale avec le relais, le champion d'Europe 2010 du 400m ne pourra pas se ménager en série. Il assure que son manque de course (NDLR: il n'a fait qu'un 400m cet hiver) ne constitue pas un problème. «J'ai quand même couru en 46.41 il y a une semaine à Gand. C'est que la forme est là.» Les Tornados peuvent, donc, compter sur leur locomotive. Comme toujours.