IMAGES | Ces lieux mythiques du sport à travers le monde: l’ascension redoutable et fiévreuse de l’Alpe d’Huez
Nombreux sont les cols intimement liés à l’histoire des grandes courses cyclistes. Parmi eux, l’ascension finale de l’Alpe d’Huez est devenue un véritable mythe de l’histoire du Tour de France, avec son inimitable virage numéro 7 acquis à la cause batave en toile de fond.
Publié le 26-07-2017 à 12h00
Le Galibier, le Tourmalet, la Madeleine, le Glandon, Peyresourde, l'Aubisque, le Mont-Ventoux… ils sont nombreux les cols alpins, pyrénéens et autres à avoir écrit quelques-unes des plus belles pages de l'histoire du cyclisme en général et du Tour de France en particulier.
Mais s'il ne devait en rester qu'un, théâtre à ciel ouvert incarnant le mythe du Tour de France, il s'agirait sans doute de la montée vers l'Alpe-d'Huez, où la station de ski culmine à 1860 mètres d'altitude.

Empruntant une route départementale (RD211) longue de 13,8 kilomètres et 21 lacets, le peloton a pour la première fois de l'histoire escaladé les 1 090 mètres de dénivelé à une moyenne de 7,9% en 1952.
Coppi, Hinault, Pantani et les autres
S'il ne s'agit pas de la montée la plus dure jamais empruntée par les coureurs du Tour de France, l'Alpe d'Huez a conquis une place particulière dans le cœur des suiveurs, en raison, notamment, des passages réguliers de la caravane du Tour (28 passages et 29 arrivées d'étape), du caractère souvent décisif de l'étape qui s'y arrête (à 21 reprises, le coureur terminant l'étape en jaune a remporté le Tour), ou encore du palmarès impressionnant couronnant cette montée infernale.
En effet, outre Fausto Coppi, premier vainqueur en 1952, de nombreux coureurs majeurs de l'histoire du Tour ont inscrit leur nom au palmarès: Joaquim Agostinho (1979), Luis Herrera (1984), Bernard Hinault (1986), Gianni Bugno (1990, 1991), Marco Pantani (1995, 1997), Lance Armstrong (2001, 2004 – effacé des tablettes à la suite du scandale de dopage) ou encore Frank Schleck (2006).

À ce jour, c’est le Français Thibaut Pinot qui est le 24e et dernier coureur à avoir franchi en tête la ligne de l’Alpe.
Le virage numéro 7: «de nederlandse bocht»
Mais surtout, les grimpeurs hollandais ont fait de cette ascension leur spécialité à la fin des années 70, avec les victoires retentissantes de Joop Zoetemelk (1976, 1979), Hennie Kuiper (1977, 1978) ou encore Peter Winnen (1981, 1983). Ainsi, sur les neuf premières arrivées au sommet de l'Alpe, six fois le vainqueur était néerlandais.

Du coup, la montée de l'Alpe d'Huez s'est rapidement muée en un fief de prédilection pour les suiveurs hollandais du Tour, déferlant sur le virage numéro 7 de la montée menant les coureurs du Bourg-d'Oisan vers la station alpestre, telle un tsunami «oranje».

Les succès de Steven Rooks (1988) et Gert-Jan Theunisse (1989 – dernier vainqueur hollandais à ce jour) ont fini d’asseoir à la fin des années quatre-vingts la réputation de l’Alpe côté batave, offrant dès lors l’une des plus chaudes et des plus incroyables ambiances au bord des routes du cyclisme pro.
Duels mythiques et autres anecdotes
Mais si les suiveurs hollandais sont donc massivement regroupés autour du virage numéro 7 de l'ascension, de très nombreux autres supporters venus des quatre coins de l'Europe s'amoncellent lors de chaque passage de la caravane pour encourager leurs favoris, rendant cette escalade unique en son genre.

Il faut dire que cette ascension a connu quelques-uns des plus grands duels de l'histoire récente du Tour, quelques surprises aussi, coups de bluff et autres incidents étonnants.
Ainsi, des générations entières se souviennent de la lutte entre Thévenet et Kuiper en 1977, de l’image forte de Hinaut et LeMond passant la ligne main dans la main en 1986, du mano a mano entre Fignon et LeMond en 1989, du coup de canon de Pantani (avec la montée la plus rapide de l’histoire en 36 minutes 40 secondes) en 1995, de la chute de Guérini dans le dernier kilomètre mais qui remportera quand même l’étape en 1999 ou encore du coup de bluff d’Armstrong en 2001.
Tous ces grands moments sportifs, ajoutés à la fièvre qui s’empare des 300 000 spectateurs en moyenne, ont fait de la montée finale vers l’Alpe d’Huez l’ascension la plus mythique du Tour de France.
