IMAGES | Ces lieux mythiques du sport à travers le monde: le bitume fumant de l’ovale infernal d’Indianapolis
Théâtre de la soif de vitesse de l’homme depuis 1909, l’Indianapolis Motor Speedway occupe une place à part dans le cœur des amateurs de bolides et de courses automobiles, accueillant chaque année les légendaires «500 miles».
Publié le 19-07-2017 à 12h00
Le gros bourg de Speedway (IN) porte bien son nom. Aujourd'hui enclavée dans la mégapole d'Indianapolis, cette ville d'environ 10 000 habitants abrite l'un des plus vieux et des plus célèbres circuits de courses automobiles.
Depuis son inauguration en 1909, l’Indianapolis Motor Speedway, surnommé «The Brickyard», a vécu de nombreux grands moments de l’histoire d’un sport qui, aux côtés d’exploits forgés par les héros que sont devenus Johnny Aitken, A.J. Foyt, Al Unser (Sr.) ou plus récemment Alexander Rossi, compte également quelques-uns des plus célèbres drames de la course automobile.

Avec ceux de Monaco et du Mans, il compose la «triple couronne»
, qui désigne les trois plus prestigieuses épreuves au calendrier du sport automobile.
Seul le Britannique Graham Hill a réussi à s’imposer sur ces trois circuits différents
: en 1966 sur le circuit d’Indianapolis, en 1963, 64, 65, 68 et 69 sur le circuit de Monaco et en 1972 sur le circuit du Mans.
Des magiciens du bitume
À l’origine, le circuit ovale de 2,5 miles (4,022 km) était recouvert entièrement de briques, couleur rouge: un revêtement hors-du-commun qui a vu se dérouler durant de longues années le «greatest spectacle in racing» à partir de 1911.
Ce n'est que trente ans plus tard que le circuit est bitumé, à l'exception d'une partie de la ligne droite longeant les stands. Le circuit conserve cette particularité aujourd'hui encore puisque, depuis 1961 et le bitumage de cette dernière section, une étroite bande d'1 yard (0,91 m) longeant la ligne d'arrivée reste visible: le «Yard of Bricks».

Il est d’ailleurs devenu traditionnel pour le vainqueur de l’épreuve d’embrasser cette ligne de brique rouge, non sans avoir englouti au préalable quelques gorgées de… lait, celui-ci remplaçant le champagne habituellement offert au champion depuis que Louis Meyer instaura bien malgré lui cette autre tradition de la course en 1936.

Sur ce circuit les emmenant vers l'Oz de la course automobile, les pilotes domptent ainsi chaque année leurs machines infernales à près de 400 km/h pour les moins farouches durant 200 tours avalés à une vitesse vertigineuse.
Tels des avions de chasse naviguant en escadrille, les bolides se frôlent constamment, obligeant leurs dompteurs à faire montre de sang-froid autant que de talent de pilotage. «Les turbulences sont énormes à proximité des autres voitures. C'est presque comme piloter un avion de chasse», expliquait Simon Pagenaud, champion français d'IndyCar – le nom donné aux monoplaces prenant part au championnat américain dont les 500 miles sont l'apogée -, dans les colonnes du Monde. «Le cœur bat très vite, il faut analyser finement le comportement de la voiture.»
Une légende faite d’exploits et de sacrifices
Mais la légende des 500 miles d'Indianapolis s'est également construite autour de nombreux drames de la course. Pilotes le plus souvent, mécaniciens à de rares occasions, parfois spectateurs situés au mauvais moment, au mauvais endroit, ils sont 57 à avoir perdu la vie en un peu plus d'un siècle de cette course infernale.
Dernier décès en date au cours de cette épreuve mythique, celui en 1996 de Scott Brayton lors des essais a inspiré un trophée portant le nom du pilote américain décédé à l’âge de 37 ans et récompensant le concurrent ayant fait montre de la plus grande ténacité.
Mais si le circuit n'a plus connu de décès depuis 20 ans, les accidents, toujours terriblement spectaculaires, restent fréquents, comme lors de la dernière édition où le Français Sébastien Bourdais, lors des essais, et le Néo-Zélandais Scott Dixon, durant la course, se sont payés une énorme frayeur.
Mais chaque année, devant les dizaines de milliers de spectateurs, les pilotes reprennent le chemin de l’anneau fumant de Speedway, bien décidé à contribuer à la légendaire histoire des 500 miles d’Indianapolis.