IMAGES | Ces lieux mythiques du sport à travers le monde: l’atmosphère brûlante du Nick Galis Hall de Salonique

Dans la mythologie grecque antique, Arès est le dieu de la Guerre, de la Brutalité et de la Destruction: une effigie dont se sont inspirés les Thessaloniciens pour créer le plus vieux club de basket de la ville dans un Nick Galis Hall où règne une atmosphère brûlante.

Romain VEYS

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Toutes les deux semaines à peu près, l'Alexandreio Melathron de Thessalonique (connu aussi sous le nom de Nick Galis Hall) se transforme en véritable champs de bataille à l'occasion des matches du club local de basket-ball, le puissant «Aris» (nom donné en référence au dieu de la Guerre).

Les «Autokratoras» (littéralement: «ceux qui exercent le pouvoir absolu»), comme on les surnomme là-bas, font partie des sportifs les plus populaires de toute la péninsule hellénique, un pays où le basket supplante souvent le foot au rang de sport de prédilection.

Les nouveaux «hoplites»

Dignes héritiers des hoplites, soldats d'élite composant l'antique phalange victorieuse des Perses à Marathon ou ayant participé aux conquêtes d'Alexandre le Grand, les joueurs du Aris sont craints dans toutes les salles du pays, voire d'Europe. Mais s'il y a bien un endroit que les adversaires des «Empereurs» redoutent particulièrement, c'est bien le parquet du Nick Galis Hall, où plus de 5 000 fanatiques jaune et noir scandent les chants partisans dignes des plus macabres voceros.

C’est sous le leadership de deux joueurs, Nikos Galis – qui a donc donné son nom à la salle – et Panagiotis Giannakis, que Aris s’est véritablement mué dans les années 80 et au début des nineties en fer de lance du basket grec, tant sur la scène nationale que dans les coupes européennes, où le club de Thessalonique, tout comme le Panathinaïkos, l’Olympiakos ou le P.A.O.K., brillent régulièrement.

Une rivalité historique

S'il est un adversaire que le supporter du Aris hait plus que tout, c'est bien le grand rival éternel qu'est le P.A.O.K. (Panthessalonikeios Athlitikós Ómilos Constantinoupoliton, que l'on peut traduire en français par: «Association sportive thessalonicienne des Constantinopolitains»), l'autre club de la ville, fondé six ans après Aris par des réfugiés turcs.

Si les derbys en Grèce sont toujours très chauds, qu’il s’agisse d’ailleurs de foot ou de basket, celui entre Aris et P.A.O.K. supplante régulièrement tous les autres.

L'acoustique spéciale des salles obscures grecques, en particulier du Nick Galis Hall, offrent en effet au spectateur une atmosphère surchauffée terriblement impressionnante, mêlant l'odeur du soufre issu des feux de Bengale craqués aux quatre coins de la salle à celle de la transpiration de 5 000 fans en furie entassés dans les gradins et entrés en transe de longs moments déjà avant le début de chaque rencontre.

Mais cette rivalité ne s'arrête pas au basket. Comme il est de coutume en Grèce, la plupart des équipes de basket professionnelles appartiennent à des clubs omnisports, au sein desquels on retrouve différentes disciplines, pouvant aller du football à la natation en passant par le volley-ball.

Au-delà du parquet

Or, il est également de coutume au pays des anciens dieux antiques qu'étaient Zeus, Apollon ou Arès de supporter l'ensemble des équipes membres du club, passant inlassablement des gradins du parquet aux tribunes du stade en passant par les bords du bassin.

 Les supporters de Aris félicitent la section foot de leur club après la qualification pour la finale de la coupe nationale à Kavala, en 2009.
Les supporters de Aris félicitent la section foot de leur club après la qualification pour la finale de la coupe nationale à Kavala, en 2009. ©Imago/REPORTERS

Et si l’équipe de football est aujourd’hui à la recherche de son meilleur niveau, ce n’est pas un hasard si son stade, le Stadio Kleanthis Vikelidis, est surnommé «la Bombonera d’Europe» en référence au stade bouillonnant de Buenos Aires.

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