« Moins d’engouement pour notre sport »

Nicolas Boussifet a distribué le jeu d’équipes namuroises pendant un quart de siècle. Son avis sur l’état du volley en 2015.

« Moins d’engouement pour notre sport »
image2.JPG ©Namur Volley

Nicolas, on suppose que, d’un point de vue personnel, cette année a été marquée par l’arrêt de ta carrière, à Namur Volley, fin de saison dernière. Peux-tu nous rappeler les grandes étapes de ton parcours?

J’ai commencé à Yvoir, où j’ai fait toutes mes classes de jeunes, avant d’évoluer en P3 et en P1. En 1997, je suis passé dans les rangs de Malonne. C’est là que j’ai connu la Nationale 3, une descente en P1, suivie de deux montées pour aboutir en N2. Je me suis lié à Namur Volley en 2006, et j’y suis toujours actif, au sein du comité. Le plus grand moment restera évidemment notre accession en N1, avec David Hittelet comme coach. Nous y sommes restés trois ans, mais c’était très difficile, sportivement parlant. Nous y avons subi de nombreuses “ dégelées ” et avons fini par basculer, lors du défunt championnat. Mais cette expérience reste un super-souvenir.

Plusieurs autres formations namuroises ont été rétrogradées, dans les séries nationales. Alors que seul Walhain a réussi à grimper d’un échelon, en décrochant le titre en N1 messieurs. Comment l’expliques-tu?

Un des problèmes est que nous ne sommes pas capables de rémunérer les joueurs. Et, à un certain niveau, cela compte. Ces derniers ont donc tendance à rejoindre les grosses écuries, qui peuvent se permettre de dédommager certains frais, de déplacements par exemple.

Le volley namurois se porte-t-il mieux au niveau provincial?

Il y a de bonnes équipes, mais pour avoir encore donné l’un ou l’autre coup de main à la P1 du club au cours de ce premier tour, je peux dire que le niveau a vachement régressé ces dernières années. On le remarque d’ailleurs généralement au comportement des équipes, une fois qu’elles arrivent au stade national de la compétition. Elles ont souvent bien du mal à s’y maintenir.

Quelles en sont les causes, selon toi?

Je pense qu’à la base, il y a beaucoup moins d’engouement pour notre discipline, qui n’est déjà pas la plus médiatisée. Cela devient très difficile de trouver des joueurs, y compris des jeunes. On n’arrive pas à rivaliser avec le foot et le basket, sans compter le hockey, le sport qui monte actuellement, chez nous. Le volley est assez exigeant, au niveau technique surtout, et demande donc pas mal de concessions en termes de temps et de rigueur à chaque entraînement. Et puis, pour former des jeunes, ce qui est devenu primordial, il faut aussi trouver des gens compétents, disponibles et dotés des diplômes requis, pour les encadrer. Ce n’est pas toujours simple non plus.

Les bons résultats récoltés ces derniers temps par les équipes nationales et les Namurois ayant atteint un certain niveau, ne suffisent donc pas pour servir de locomotives?

Oui, les sélections belges ont signé de bonnes performances, mais l’organisation de ces compétitions est tellement complexe que, même moi, j’ai du mal à m’y retrouver. Il y a tout de même de belles réussites individuelles, c’est vrai. Comme celles de Valérie El Houssine, toujours active aux États-Unis, et de Flore Evrard, une jeune formée chez nous et qui a été vice-championne de Belgique avec les Dauphines de Charleroi. Chez les messieurs, je pourrais citer Damien Evrard, qui nous a quittés pour occuper le poste de libero avec Walhain, en Ligue B.

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