Route du Rhum: «Ce n’est pas l’Everest mais un col HC»

Un peu comme le Dakar, la Route du Rhum est l’une des rares compétitions mettant aux prises des pros et des amateurs éclairés.

Route du Rhum: «Ce n’est pas l’Everest mais un col HC»
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Entrepreneur anversois de 50 ans, Michel Kleinjans fait partie de ces derniers. Ce qui ne veut pas dire qu’il part en croisière touristique. «J’ai essayé de le faire cet été avec ma femme sur ce bateau, mais ce ne fut pas un grand succès. Car rien n’est concédé au confort sur ce genre de voilier. C’est très brutal même…».

Et à vrai dire, notre compatriote n'apprécia pas vraiment non plus car s'il aime «les beaux paysages en mer toujours aussi impressionnants même après trente ans à sillonner les eaux du globe», Michel Kleinjans est aussi un compétiteur. Chevronné doit-on ajouter au vu de sa carte de visite: participations à la Whitbread – l'actuelle Volvo Ocean Race –, victoire de catégorie à la Transat anglaise 1992, et lors de la Route du Rhum 2006 et on en passe jusqu'à un récent succès au tour des Îles britanniques en guise d'apéro au Rhum. Un skipper expérimenté donc et aussi ambitieux.

«Mon " Visit Brussels.be " est l'un des plus performants de la classe, il est équipé de nouvelles voiles et j'ai acquis un logiciel dernier cri en matière de routage/météo. Et le marin que je suis est aussi affûté: pour la première fois de ma vie, j'ai même fait du fitness! Traverser l'océan n'est pas un tour du monde et l'Everest de la voile reste donc le Vendée Globe (tour du monde en solo sans escale) à mes yeux, mais ma transat est aussi un col «hors catégorie» comme on dit au Tour de France. Car la concurrence sera rude dans la Class 40 (43 bateaux dans la catégorie!). Il y a certains noms connus (Roussel, de Pavant, etc..) et il faudra tenir physiquement la distance durant deux semaines et demie à trois semaines. Mais je serais déçu si je n'intégrais pas le Top10. Je vois environ 15 engagés pouvant jouer la victoire… moi y compris. Vis-à-vis des pros, j'ai le désavantage de naviguer moins souvent vu mes activités professionnelles mais par rapport à eux, j'ai l'avantage de n'avoir aucune pression », concède Kleinjans qui a hâte d'en découdre depuis un moment déjà. Même si les premiers jours sont souvent secoués.

«Pas grave: cela ne me dérange pas. J’aime la baston. Pour moi, c’est l’attraction! J’aurais horreur d’un départ postposé pour mauvaise météo. Libre à chacun de se mettre à l’abri… C’est aussi cette partie aventure qui m’attire. Mais évidemment j’apprécie aussi les moments plus calmes, quand on peut dormir enfin par périodes un peu plus longues (quelques dizaines de minutes) ou… écouter un peu de musique. Avec les appels quasi quotidiens à mes proches, c’est mon seul luxe à bord. Ça peut aussi rebooster un moral. C’est important quand on est seul ».

Enfin, comme en 2010, Gilles Buekenhout, architecte belge installé depuis 1996 à Pornichet (Loire-Atlantique) sera aussi au départ sur Nootka, petit trimaran jaune Multi50 (15,24m) qui en sera à son 5e «Rhum» après avoir notamment participé aux mains de Mike Birch en 1998. Son ambition? «Faire mieux que mes 19 jours de 2010. J'espère arriver en 17 ou 18 jours».

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