Route du Rhum: ça rappelle le temps d’Alain Colas
Transat en solitairede référence, la Route du Rhum réussit le grand écart entre pros et amateurs, bateaux rikikis ou extrêmes.
Publié le 29-10-2014 à 07h33
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Il va y en avoir du monde sur l’eau d’ici quelques jours! Tandis que les engagés à la Volvo Ocean Race, tour du monde à la voile en équipages et avec escales parti le 11 octobre d’Alicante, naviguent dans l’hémisphère sud vers Le Cap, terme de la 1re étape (qu’ils devraient atteindre d’ici quelques jours), une autre légendaire course au large s’apprête à larguer les amarres, dimanche sur le coup de 14h00.
Organisée tous les quatre ans depuis 1978, entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), la Route du Rhum est devenue la transatlantique en solitaire de référence. Et cette 10e édition a tous les ingrédients pour écrire une nouvelle page d’anthologie à commencer par un plateau exceptionnel. Fait de 91 marins solitaires au gros cœur, professionnels ou amateurs éclairés, et de monocoques ou multicoques de toutes tailles, allant d’environ 12 mètres à des dimensions extrêmes.
Il y a quatre ans, certains avaient ainsi crié au fou quand le Français Franck Cammas avait relevé le défi du Rhum sur Groupama 3, un trimaran de 31,50 mètres, plutôt conçu pour un équipage de dix personnes. Non seulement le skipper parvenait à rallier les Antilles sans encombre mais il remportait l’épreuve! Sans toutefois battre le record de vitesse établi en 2006 par Lionel Lemonchois en 7 jours et 17 heures. Pour 3 542 milles nautiques soit environ 6 560 km!
Si Groupama 3 revient sous les couleurs d’un autre sponsor (Banque Populaire), cette fois skippé par un Loïck Peyron désireux d’enfin ajouter cette épreuve à son fabuleux palmarès, la folie des grandeurs s’est accentuée puisqu’on trouve carrément au départ un trimaran de 40 mètres (Spindrift 2 de Yann Guichard)! Bon d’accord, ce n’est pas le célébrissime monocoque Club Méditerranée de… 72 mètres (!) mené par Alain Colas sur la Transat anglaise 1976, mais jamais la course n’avait accueilli de multicoque aussi gigantesque. Un fameux pari physique quand on sait les efforts à fournir, évidemment seul, lors des différentes manœuvres (changements de direction, de voiles qu’il faut aussi porter, ranger, etc.). La moindre inattention, la moindre erreur et c’est le chavirage.
Or, avec l’hostilité du golfe de Gascogne en plein novembre, un mal de mer les premiers jours, une fatigue vite accumulée vu un sommeil très aléatoire (par périodes de quelques minutes seulement parfois), le «Rhum» s’annonce corsé. Et il faudra du punch pour mériter de déguster son… punch.