Jacky Durand positif à l'EPO sur le Tour 1998: «C'était un jeu de massacre»
Cité parmi les coureurs positifs à l'EPO sur le Tour de France 1998, Jacky Durand ne s'est pas démonté. Il confirme les faits, tente d'expliquer des faits qui, selon lui, étaient quasi généralisés à l'époque et appelle à éviter les amalgames avec la génération actuelle.
Publié le 24-07-2013 à 11h55
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La commission d'enquête du Sénat français sur l'efficacité de la lutte contre le dopage dévoile ce mercredi son rapport. Des noms de cyclistes dopés à l'EPO lors du Tour de France 1998 devraient être dévoilés. Le journal Le Monde en révélait dès mardi soir. Parmi eux, les trois premiers de cette Grande Boucle marquée par l'affaire Festina: Marco Pantani, Jan Ullrich et Bobby Julich. Mais aussi le maillot vert Erik Zabel et les Français Laurent Desbiens, porteur du maillot jaune durant deux journées, et Jacky Durand, vainqueur de la 8e étape à Montauban juste après l'exclusion de Richard Virenque et ses équipiers:
Au contraire de Laurent Jalabert qui a continué à nier les faits révélés juste avant le départ de la dernière Grande Boucle, Durand, lui, a directement fait face.L'ancien coureur de l'équipe Casino sur ce Tour 98 s'est fendu d'une lettre ouverte sur le site d'Eurosport, la chaîne pour qui il est, et restera, consultant.
"J’assume mes actes", écrit Jacky Durand pour qui "personne n’est dupe. La presse, les suiveurs, les spectateurs et coureurs actuels connaissaient les pratiques ancestrales en ce qui concerne l’EPO."
"Les Français s'y sont mis plus tard et ont cessé plus tôt"
Il explique comment le peloton en est arrivé à ces dérives. Selon lui, ils ne pouvaient faire autrement que de se doper pour faire des résultats: "Pour vivre votre passion, participer et réussir sur le Tour de France, vous franchissez le pas. Il fallait "saler la soupe" comme disent les anciens, et ce, à contrecœur." Et d'après lui, "les Français ont commencé tardivement et cessé le plus souvent plus rapidement que la concurrence."
"A l'époque, nous, les coureurs, avions tiré la sonnette d’alarme afin que ces pratiques cessent", affirme-t-il encore. "A la fin des années 90, c'était un jeu de massacre, le peloton était engagé dans une fuite en avant permanente. On ne savait plus comment en sortir."
"Notre sport est bien plus propre aujourd'hui"
Et d'après le coureur qui a raccroché en 2004, les temps ont changé. "La nouvelle génération ne doit pas payer nos conneries du passé. (...) Notre sport est bien plus propre aujourd'hui, je veux que les gens le comprennent."
Enfin, concernant le rapport sénatorial, il attend bien plus que "des noms jetés en pâture": "Je n’espère désormais qu’une chose: que le Sénat apporte de véritables propositions en ce qui concerne les réformes antidopage. Sinon, toutes ces déclarations n’auront pour autre effet que de décrédibiliser notre sport, qui a fait sa révolution en matière de lutte antidopage avant la majorité des autres fédérations."