Notre pays veut-il des médailles ?
Quelques heures avant que Lionel Cox ne soit (logiquement) le porte-drapeau de la délégation belge lors de la cérémonie de clôture, Eddy De Smedt, le chef de mission et Pierre-Olivier Beckers, le président du COIB ont fait un court état des lieux de Londres 2012 :
Publié le 13-08-2012 à 07h00
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«Nous espérions que nos athlètes prestent à leur meilleur niveau: nous avons eu pas mal de meilleures performances personnelles et des records de Belgique, analyse Eddy De Smedt. Nous espérions atteindre 50% de top 8 (soit un diplôme olympique). Nous en sommes à 35%. Mais la sélection avait été élargie à de jeunes athlètes en recherche d’expérience en vue de Rio en 2016. Nous visions mieux qu’à Pékin (2 médailles), on en a trois».
Le détail oblige néanmoins à préciser qu’ «on» avait ramené de l’or de Chine (Tia Hellebaut), métal qui fait défaut ici.
«C’est vrai. Mais on a vu avec Evi Van Acker (voile) comment la différence entre une médaille d’or et une 4e place pouvait être infime parfois. Pour le même prix, elle ne monte pas sur le podium, ou au contraire décroche l’or. Certains de nos athlètes (Van Alphen...), sont passés tout près du podium. Ce qui me fait dire que viser 6 médailles n’était pas illusoire».
Et le boss de la délégation d’avouer qu’il comptait sur l’athlétisme, le tennis, l’équitation, le cyclisme, voire sur Brian Ryckeman pour d’éventuelles médailles. En vain...
« On a les talents, pas les moyens »
Pierre-Olivier Beckers, de son côté, s’est dit «satisfait», estimant que la délégation belge pouvait rentrer au pays «la tête haute». «Notamment au vu des moyens mis à disposition des sportifs – notamment par les pouvoirs publics– par rapport à d’autres pays . La Belgique doit se poser une seule question: est-ce important pour elle, sa fierté, son image, son épanouissement, la santé de sa jeunesse, d’aller chercher plus de médailles dans les grands championnats et aux JO? Si la réponse est oui, et pour moi elle doit l’être, alors il faut attaquer le problème de façon plus rigoureuse. Investir dans certains sports. Pour vous donner un ordre de comparaison: le seul taekwondo britannique a un budget de 5 millions£ (6,3 millions€), soit le budget total du COIB. Les pouvoirs publics doivent faire un choix. Mais peut aussi y gagner: plus de sportifs, ce sont moins de frais de soins de santé etc. Les talents existent, mais il leur faut des infrastructures, des coaches professionnels. Il y a eu du chemin parcouru depuis Pékin: il y a une coordination entre acteurs du sport. Mais la route est encore longue. Et Rio, c’est... demain».