Blessé au mollet, Grégory Poisquet met un terme à sa carrière footballistique
Voilà, c’est fini pour le portier régional qui aura marqué notre foot comme peu avant lui. Il arrête les frais dès à présent.
Publié le 29-03-2022 à 18h26
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Clap de fin pour une légende. Cela pourrait être le titre de l’épilogue du film dont Grégory Poisquet fut l’acteur principal pendant 19 ans en équipe première. À bientôt 37 ans, celui qui a écrit les plus belles pages de l’histoire d’Amay prend congé du football, lui qui souffre actuellement d’une déchirure au mollet. Son parcours suscite juste le respect. Discussions à bâtons rompus avec un monstre de notre foot provincial.
Grégory Poisquet, c’est donc sûr: vous arrêtez le football avec effet immédiat?
Oui, ma décision est irréversible. Je souffre d’une déchirure au mollet et ma saison est d’ores et déjà terminée. J’adore toujours le foot et je n’ai pas le sentiment d’avoir fait le tour de la question. Simplement, ma famille va s’agrandir dans les prochains mois en juin précisément et je veux passer plus de temps avec elle. J’ai déjà eu le sentiment, avec mon premier enfant qui a trois ans, de ne pas lui avoir consacré assez de temps par le passé à cause du foot. Et ça, je ne veux plus le vivre.
Une vie sans foot, ça va faire bizarre non quand, comme vous, on lui a tout donné ou en tout cas beaucoup?
Oui, c’est clair qu’il va y avoir un manque. Mais dans l’immédiat, c’est mieux ainsi. J’ai toujours eu envie de faire les choses correctement. Et si c’est pour ne pas venir m’entraîner, je ne vois pas comment continuer. Je prends la bonne décision en mon âme et conscience.
Juprelle, Fexhe-Slins, Melen, Liège, Montegnée, Visé, Verviers, Huy, Amay et Waremme depuis 2020. Des tas de matchs et de beaux moments. Avec le recul, êtes-vous content de votre carrière?
Oui, je pense que je peux être fier. Tant sur le terrain qu’en dehors, j’ai vécu des moments un peu fous, tellement forts. J’ai aussi rencontré de belles personnes. Le bilan est globalement positif même si je regrette l’une ou l’autre chose, sans cracher dans la soupe.
Laquelle par exemple?
Bah, je regrette certains choix. J’aurais par exemple dû quitter Amay plus tôt. A ce moment-là, j’avais l’une ou l’autre proposition, comme Warnant par exemple. Mais je suis quelqu’un de fidèle et je me sentais bien à la Gravière où j’ai vécu des choses superbes même si la fin me reste encore en travers de la gorge. J’aurais aimé une autre sortie eu égard à ce que j’ai donné et mis dans le club. Mais fort heureusement, Waremme m’a relancé par la suite.
Dans votre belle carrière, si vous ne deviez retenir qu’un seul souvenir, quel serait-il?
C’est un match de Coupe de Belgique avec Verviers contre le grand Anderlecht. On était à la rue en début de saison avec un 0/21, puis on joue Hasselt et on signe un 22/24 avec cette rencontre de prestige. On n’avait été battu que 2-0 et même si j’étais resté sur le banc, j’en ai pris plein les yeux.
Et le pire souvenir?
Cette descente avec Amay de P1 en P2. Mais elle était inéluctable. On n’avait pas ce qu’il fallait pour se sauver. C’est tout. Avec pas mal d’erreurs de casting. Humainement, ce fut dur à vivre.
Quel a été le meilleur joueur avec lequel vous avez évolué?
Ouf, il y en a eu tellement. Mais j’ai un faible pour Fio Serchia que j’ai connu à Montegnée. La classe sur et en dehors du terrain. Il y avait aussi Marco Licata ou Gokhan Yilmaz, Xavier Libois et Damien Philippet.
Quel a été le meilleur coach?
Il y en a eu beaucoup aussi. Mais je pense, comme ça, à Sunday Oliseh, un tacticien dingue que j’ai eu à Verviers, Philippe Gustin, qui est devenu un ami, Lorenzo Lucania, plus jeune que moi, mais qui est très fort ou encore Vito Lancelotti, qui m’a fait croire en moi alors que j’étais cadet régional à Fexhe. Si j’ai eu ma petite carrière, c’est en partie grâce à lui.
Quelle image vous aimeriez qu’on garde de vous maintenant que tout va se finir?
Celle de quelqu’un de bien, ce n’est pas mal de nos jours. Franchement, sur le terrain, je m’en fiche en fait (rires).