Le foot, la passion commune des victimes du drame du carnaval de Strépy
Ils étaient entraineur, bénévole, steward ou ancien délégué. Leur vie, c’était aussi le foot.
Publié le 21-03-2022 à 15h58
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Samedi soir, à l’entrée du Tivoli de La Louvière, deux heures avant le gros match RAAL-RUTB, Fred d’Andrea nous avait accueillis avec enthousiasme comme il le faisait à chaque fois. Avant d’aller rejoindre le kop des supporters qu’il encadrait en tant que steward, floqué de son traditionnel n°17 sur son gilet orange.
"Fred, c’était un passionné de la RAAL depuis tellement d’années. Avec son épouse Sandra, il faisait tous les déplacements aussi comme steward. Entre lui et les supporters, il y avait d’ailleurs un respect mutuel", confie la gorge nouée, Eric Huet, responsable sécurité à La Louvière. "On lui rendra hommage avec eux et les clubs. Il faisait ça avec tellement de cœur, il vivait pour le foot, pour la RAAL, pour le folklore. C’était mon bras droit dans le stewarding."
"Laure était toujours la première à aider"
A quelques kilomètres de là, Laure était elle aussi fidèle au Tondreau pour le derby montois Symphorinois-RAEC Mons. D’ordinaire, elle tenait la buvette en T2.
"Mais comme c’était Symphorinois qui recevait samedi, elle était plutôt venue aider en VIP", précise Gillian Hermand du RAEC Mons mais qui l’avait déjà connu au FC Havré là où son compagnon, blessé dimanche, était encore entraineur il y a peu. "C’était une femme en or. Elle appelait toujours les gens chouchou ou m’chou, ce n’était que du positif. Elle était toujours la première à aider les autres. Que ce soit à Havré ou à Mons, on est tous touchés et tristes tellement c’était une femme formidable. Elle avait l’ADN du club. Avec les supporters, des hommages lui seront rendus tant elle le mérite."
"Frédéric était fier de l'école des jeunes de Manage"
Victime de ce drame, Salvatore Imperiale, que tous appelaient Coach Salvatore, était un fan de la RAAL et du Napoli. Il avait aussi été coach et délégué. Tout comme Frédéric Cicero. Responsable des jeunes à Manage, l’une des plus grosses écoles de jeunes du Hainaut, il devait passer à Binche pour endosser de nouvelles responsabilités.
"Samedi à 21h, on s’échangeait encore des sms", souffle Jean-Louis d’Acchille, ancien joueur du Sporting de Charleroi qui entraine Binche et qui l’a côtoyé à Manage et à l’US Centre auparavant. "J’ai plein de souvenirs avec lui. C’était une personne entière. Il disait toujours les choses mais c’était toujours positif. Il avait toujours le sourire. Il était très pointilleux dans son travail."
A l’Entité Manageoise, Alex Cernero le manager avait dû mal à trouver les mots. "Tous les jours, on se parlait. Un lien fort nous liait. Il était habité d’une passion pour le foot et Manage. Il a fait grandir notre école des jeunes, il en était fier. Il avait un caractère bourru mais un énorme sourire, c’était un humour que j’appréciais. C’était quelqu’un de dévoué. S’il devait nous quitter pour Binche, c’était pour relever un nouveau défi."
Cette passion du foot était d’ailleurs reconnue au-delà de la région du Centre, l’ACFF lui ayant rendu hommage aussi, tout comme le Standard. "Avec lui, on savait que chaque événement organisé, ça se passerait bien, ça irait sur les rails, il ne fallait pas s'inquiéter", nous confiait dimanche un membre de l’ACFF, touchée.