Le rêve de Muse Murtezi avec le Kosovo
Le Hutois de 32 ans revient sur son incroyable semaine vécue avec l’équipe nationale du Kosovo de futsal. Il a affronté l’Albanie et pris une autre dimension. Entre rêve et réalité.
Publié le 10-03-2022 à 20h25
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C’est un rêve. Un rêve que n’importe quel joueur de foot et de futsal aimerait vivre. Ce rêve, le Hutois Muse Murtezi l’a réalisé il y a quelques jours. Appelé par la fédération du Kosovo, il a évolué pour la première fois de sa belle carrière sous les couleurs de l’équipe nationale de futsal. Un moment magique qui restera à jamais gravé dans sa mémoire.
Muse, vous êtes rentré il y a quelques jours à peine de votre périple au Kosovo où vous avez affronté l’Albanie dans le cadre d’un prestigieux tournoi amical. C’était comment là-bas sur place?
C’était juste magique. J’ai vécu quelque chose de fou. Au départ, je pensais être sélectionné par l’Albanie qui a une fédération et une équipe nationale différente. Je pense que j’étais dans les petits papiers du coach albanais, mais je n’ai rien vu venir, quand, sur… messenger, le coach du Kosovo, Beni Simitçiu, que j’avais déjà rencontré avant qu’il ne le devienne, a pris langue avec moi. Il est à la fois le coach du Sparta Prague et du Kosovo. Cela a alors été fort vite. Mais je n’en ai parlé à personne car je voulais laisser la surprise.
Vous avez été sélectionné pour prendre part au tournoi Adem Jashari, du nom de ce héros de la guerre du Kosovo auquel on consacre désormais une compétition, c’est ça?
Oui, au départ, on devait affronter l’Albanie et la Macédoine. Mais juste avant le début du tournoi, les Macédoniens ont décliné. Le Kosovo a donc été directement qualifié pour la finale. Qu’on a gagnée face à l’Albanie 6-3 à Pristina, la capitale. C’était un événement car c’était la première victoire de mon pays chez lui pour son premier match.
Vous pensiez pourtant ne pas jouer…
En vérité, je ne m’étais rien mis dans la tête. Je faisais partie de la sélection des 14 joueurs sur place et j’étais un des rares étrangers de la sélection avec un joueur qui joue en Italie, un autre en Suisse et un dernier en Allemagne. Je m’attendais à prendre place sur le banc sans râler car être là, c’est déjà très bien. On ferme sa bouche dans ces cas-là. Mais un événement, la veille du match, a tout changé.
Lequel?
La veille du match, j’ai, sans le vouloir bien sûr, cassé le nez de notre capitaine Azem Brahimi dans un contact fortuit. Le jour du match, le coach m’a alors demandé si j’étais prêt à jouer et à prendre du temps de jeu. Je lui ai évidemment dit oui. Je suis ainsi rentré dans la deuxième tournante et ai joué entre 6 et 10 minutes sur 40. C’est beaucoup.
Et alors, le niveau, ça donne quoi?
C’est fort, très fort. C’est au moins aussi fort que les meilleures équipes ici. Et quand je vois le niveau de notre équipe, je pense sincèrement qu’elle est plus forte que l’équipe nationale belge actuelle. J’ai joué avec la crème de la crème et des mecs qui, toutes les semaines, joue la Ligue des Champions ou des matchs internationaux. Mais le coach m’a mis derrière et m’a demandé de jouer simplement. C’est ce que j’ai fait, sans prendre trop de risque. Ce qui fait qu’une fois qu’on a mené au score, on n’a pas stressé pour l’emporter.
Et la suite, c’est la Coupe du monde 2024 en Bulgarie et les qualifications qui arrivent là, non?
En effet. Honnêtement, je dois encore avoir le passeport du Kossovo pour être en mesure d’être qualifié afin de jouer ces matchs-là. Mais ça va aller. On est dans une poule avec la Bulgarie, l’Arménie et l’Écosse. Les deux premiers passent. C’est dans nos cordes eu égard au talent qu’on a dans nos troupes.
Jouer votre premier match en équipe nationale avec le Kosovo face à l’Albanie où vous auriez pu jouer, c’est spécial. Il n’y a pas eu de tension?
Non, du tout. J’ai des amis aussi en face. Il n’y a pas d’animosité entre les deux pays. Au Kosovo, les gars sont super gentils et m’ont accueilli de manière incroyable. Certains joueurs albanais étaient déçus de ne pas me voir jouer avec eux. Mais je suis ravi d’avoir fêté ma première sélection avec le Kosovo. Je n’oublierai jamais ce moment.