Menin stoppe les frais chez les pros à cause du Covid. Peut-on craindre une telle issue pour nos clubs?
La crise sanitaire fait mal dans les clubs! En volley, c’est tout simplement un ténor qui disparaît à deux pas de chez nous…
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Publié le 27-01-2022 à 07h00
Ce lundi soir, une mauvaise nouvelle a secoué le monde du volley belge et ce au plus haut niveau. À savoir la disparition en Ligue A dès septembre prochain de l'équipe pro de Menin, à quelques kilomètres à peine de chez nous, pourtant classée cinquième actuellement. "C'est la mort dans l'âme que la décision a été prise par un comité qui a d'abord voulu prévenir les joueurs et le staff avant de communiquer l'info à l'extérieur, précise Anne Verhelst, sa présidente. La raison principale de cette décision qui nous fait mal, mais qui nous semble être la seule possible au vu des circonstances, c'est le Covid-19. Avec ses effets destructeurs. Quelques exemples parmi d'autres: une bonne vingtaine de nos bénévoles – on en comptait une soixantaine avant le début de la pandémie – nous ont quittés pour se tourner vers des activités plus centrées sur eux-mêmes, notre comité directeur est passé de neuf à cinq membres… Par contre, la gestion quotidienne d'un club pro n'a, elle, pas changé et est devenue trop lourde pour aussi peu de gens qui, je le rappelle, ont tous des activités professionnelles hors volley. Ce qui nous a décidés également, c'est que nous avons la sensation que le confinement nous a fait perdre une grande partie de notre ADN. Depuis des décennies, les comités précédents ont toujours privilégié les rapports humains. C'est aussi la volonté du comité actuel de garder cette image de club familial forgée tout au long de son ascension vers le top du volley belge. Par la force des choses, les contacts entre les joueurs et les abonnés ont été interrompus. On a très mal vécu cette situation parce qu'on a toujours voulu partager notre passion avec les supporters.
On veut aussi rester honnêtes avec nos joueurs et l’encadrement. Vu la moins grande exposition médiatique, les sponsors habituels nous ont fait savoir qu’ils allaient réduire leur soutien et le budget aurait donc été de toute façon revu fortement à la baisse. On n’a pas voulu leur faire de belles promesses et les embarquer dans une aventure qui, faute de liquidités, aurait pu s’arrêter aux deux tiers de la saison.
Si le club ne sera plus présent en ligue A, il ne disparaîtra pas pour autant. On va tout faire pour continuer à faire vivre le volley à Menin, déjà avec nos équipes de jeunes qui continueront à évoluer en provinciales et peut-être aussi à un niveau supérieur grâce à une fusion avec un des clubs de la région. Avant de contacter ceux-ci, nous avons d'abord voulu informer nos joueurs".
Attitude qui a été grandement appréciée par ces derniers ainsi que leur entraîneur, Frank Depestele. "C'est courageux de la part du comité, même si ça doit être difficile à vivre, déclare l'ancien passeur de l'équipe nationale. C'est dur pour nous aussi et pour notre public. J'ai du mal à imaginer la Ligue A sans Menin. Surtout que ces dernières saisons, on a présenté un très bon volley avec de jeunes joueurs très talentueux. J'espère que cette marque de respect va nous booster pour prester encore mieux dans les trois mois qui vont suivre".
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Voir une équipe mythique disparaître à cause des ravages financiers et humains du Covid, c’est une crainte que beaucoup de clubs partagent certainement. En Wallonie picarde, on compte cinq équipes au plus haut niveau: l’Excel Mouscron en foot, la Squadra Mouscron en futsal, l’Estu Tournai en N1 de handball et enfin le CN Tournai et les Dauphins Mouscron en water-polo. On a fait le tour des responsables pour voir si une telle issue était envisageable. Heureusement, la réponse est non! À part peut-être à l’Excel où l’apport d’un investisseur ou d’un nouveau propriétaire semble obligatoire pour ne pas tomber chez les amateurs. Mais là, le virus n’est pas la seule explication… Bref! On ne reviendra pas sur un sujet dont on a déjà allègrement parlé dans nos colonnes.
La situation est plus réjouissante en water-polo. Du moins autant que la période actuelle le permet. Si la crise sanitaire fait forcément du mal, elle est assez bien traversée. Sam Gomez, le coach tournaisien, le confirme: "Il n'y aura en aucun cas l'arrêt d'une équipe. Tournai est club qui est extrêmement bien géré. On est bien entouré. Que ce soit par des bénévoles, les joueurs, le staff, les sponsors… Tout le monde y met du sien au quotidien. Et j'ai envie de dire que tout roule".
Le même état d'esprit flotte chez les Hurlus. "Pour l'équipe première, il n'y a aucun risque que cela arrive, assure Julien Donche. Tout a été prévu pour assurer la saison de bout en bout quoi qu'il arrive. Puis le championnat continue! Donc il n'y a aucune raison d'envisager cela". Toutefois, on se rend bien compte que le retour annoncé du public fera du bien aux deux entités!
Chez les Dauphins, l'impact du Covid-19 se voit plus chez les jeunes. "On n'a jamais connu autant d'arrêts. J'ai été surpris, voire choqué, de voir seulement deux joueurs à un entraînement des U17. Mais le Covid n'est pas la seule cause. C'est surtout la fermeture de la piscine, pour rénovation, qui nous pénalise".
Reste à espérer que les gamins feront leur retour une fois que les travaux seront terminés. Un bassin tout neuf, cela donnera envie d’y plonger!
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En suiveur attentif de l'actualité sportive, Laurent Vanden Brande avait entendu parler des difficultés rencontrées à Menin. Mais le président de l'Estudiantes rassure, elles n'arriveront pas à Tournai. "Il y a deux ans et demi, on a repris la gestion du club en "bon père de famille". On a notamment diminué certaines dépenses. L'EHC sortait de dix superbes années. Des années d'exception. L'appétit était venu en mangeant et l'envie de monter d'un cran était là. Mais on a décidé de mettre en place désormais une gestion plus cohérente. On a changé de projet en faisant confiance à nos jeunes car on possède une école de formation de très bon niveau. Ce n'est pas spécialement facile sur le plan sportif actuellement avec cette dernière place. Mais je reste confiant. Et sur un plan financier, il n'y a aucune inquiétude à moyen terme! Autrement dit pour les trois ans à venir. Après, il reste certain que la crise sanitaire ne devra pas se prolonger éternellement. Mais pour l'instant, on a la chance d'être toujours suivi par des sponsors fidèles".
La seule petite crainte que pourrait avoir le Carolo d'origine, c'est au niveau des bénévoles. "Il n'y a que ça au sein de notre club. On sent que la motivation est variable selon le fait qu'il y ait du public dans notre salle ou non. Certains nous ont quittés pour aller vers des disciplines où la pratique avec spectateurs pouvait se poursuivre. On a une intention de chaque jour sur cette problématique au sein du conseil d'administration que je représente. Mais comme je vous l'ai dit, on fait actuellement le gros dos". En croisant les doigts pour que le retour "à la normale" soit pour bientôt.
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On termine notre tour d'horizon par la Squadra Mouscron qui devrait assurer son maintien au sein de l'élite du futsal. Là aussi, Adriano Greco (NDLR: qui est poursuivi par la sorcière. Après sa blessure au genou, il venait de se faire opérer des dents de sagesse quand on l'a appelé. Prompt rétablissement à lui!) se montre des plus rassurants pour l'avenir du club hurlu. "La crise sanitaire que l'on vit est surtout difficile à traverser pour les clubs où il y a de gros budgets et où les dépenses sont importantes. Ce qui n'est absolument pas le cas chez nous! L'ensemble de notre noyau est quasiment bénévole".
La seule conséquence du Covid:une équipe stoppée chez les jeunes
Comme chez les Dauphins hurlus, la seule vraie atteinte à cause de la pandémie se voit chez les jeunes. "Depuis deux saisons, on remarque une petite baisse dans quelques catégories. Cela vient surtout du fait que les championnats ont été arrêtés à deux reprises. Pour la première fois, on a dû supprimer une équipe. Il nous a été impossible d'inscrire une équipe en U13 car il n'y avait pas assez de membres.
Mais à part cela, la Squadra Mouscron se porte bien".