Le football amateur touché de plein fouet par le Covid
L’ULB et la VUB ont réalisé la toute première enquête sur le football amateur en Belgique.
Publié le 17-01-2022 à 10h17
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À quoi ressemble le football amateur en Belgique? Quels sont ses besoins? À quels défis doit-il faire face? Quel impact le Covid a-t-il sur les finances et la gestion des clubs amateurs? Pour le savoir, ING (qui soutient depuis plus de dix ans le football belge) a chargé l’ULB et la VUB de réaliser la première étude scientifique en Belgique sur ce sport au niveau amateur et d’organiser une enquête parmi 243 clubs.
4 Belges sur 100 affiliés à l’Union belge
Pour commencer son étude, les scientifiques de l’ULB et de la VUB ont cartographié le football amateur en Belgique. Il est apparu que 500 000 Belges (48% en Flandre, 33% en Wallonie et 19% à Bruxelles) sont affiliés à l’Union belge, soit, 4,3% de la population de notre pays, mais seulement 38 000 de ses affiliés sont des femmes. “Si le football amateur bénéficie d’un maillage assez dense de clubs et d’un ancrage important dans la population, la discipline reste encore essentiellement une affaire d’hommes. L’étude dévoile que moins de 7 femmes sur 1 000 sont affiliées à un club, alors que près de 8 clubs sur 10 n’alignent pas d’équipe féminine”, indique l’enquête.
Notons que si près de huit clubs sur dix (77%) disposent d’au moins une équipe de jeunes, dans une commune sur quatre, il n’existe pas de structure adéquate dans les clubs pour accueillir des jeunes joueurs. Cette tendance est particulièrement prononcée pour les communes situées dans les provinces de Namur et du Limbourg.
9 clubs sur 10 impactés par le Covid
D’après le sondage auquel 243 clubs amateurs ont participé, il ressort que le Covid a eu un impact sur les finances de 9 clubs sur 10. Près de deux tiers parlent même d’un impact “très important”. Pas étonnant quand on sait que les rentrées des buvettes représentent la première source de revenus de 77% des clubs interrogés et que ces mêmes buvettes ont été longuement fermées depuis le début de la crise sanitaire. “Cet effet négatif sur les finances des clubs pourrait à terme menacer leur capacité à pérenniser leurs activités et leur rôle social”, soulignent les chercheurs.
Quelles autres sources de revenus?
Si la buvette représente la première source de revenus pour 77% des clubs amateurs, ce n’est pas la seule. Le sponsoring (68,7%), la récolte de fonds (64%) et les affiliations des membres (61%) contribuent également à la santé financière des clubs, 60% d’entre eux comptant par ailleurs plus de dix sponsors différents. Parmi les secteurs qui soutiennent le plus le football amateur, on trouve l’horeca (66%), la distribution (61%), la construction (45%), les indépendants (35%) et le secteur des banques et assurances (31%). Des secteurs également impactés par la crise, ce qui a des effets sur la santé financière des clubs. 45% des clubs amateurs se disent en équilibre, 30% affirment présenter un résultat positif alors que 25% déclarent être dans le rouge.
La crise du bénévolat
Un club amateur ne se résume pas à une direction et des joueurs ou joueuses affiliés. De nombreuses personnes sont nécessaires à des postes bien spécifiques. Les recruter et les retenir n’est pas une mince affaire. 7 clubs sur 10 peinent à recruter des bénévoles et plus d’un tiers des clubs éprouvent des difficultés à susciter des vocations et à engager des arbitres parmi leurs d’affiliés. Les entraîneurs sont également une denrée rare pour un quart des clubs répondants (27%).