Jeune espoir belge du tennis, pourquoi Martin Katz s’envole-t-il vers les États-Unis?
Jeune espoir du tennis belge, 36e mondial chez les juniors, le Chaumontois Martin Katz a décidé de s’envoler vers les États-Unis pour donner un nouvel élan à sa formation tennistique. Sollicité par plusieurs universités, il a choisi la Floride où il combinera les entraînements et les études.
- Publié le 08-01-2022 à 06h01
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Il fêtera ses 19 ans dans le courant du mois de janvier mais ne soufflera pas ses bougies chez lui, à Chaumont-Gistoux. Car Martin Katz s’envole lundi prochain vers la Floride, aux États-Unis, où il intégrera l’université des Miami Hurricanes.
Ce jeune espoir du tennis belge – 36e mondial chez les juniors l’an dernier et récent finaliste juniors du double à Roland-Garros – vient de prendre l’une des décisions les plus difficiles de sa jeune carrière: quitter le centre AFT (Association francophone de tennis) de Mons où il s’entraîne depuis ses 12 ans pour rejoindre une université américaine.
Martin, votre carrière va prendre une nouvelle tournure en 2022? Qu’est-ce qui a motivé votre décision de quitter la Belgique où vous êtes suivi depuis vos 12 ans?
Ma principale motivation est de pouvoir combiner les études et le tennis, ce qui n’est malheureusement pas possible en Belgique. Je vais entreprendre des études en business international, cela me permettra d’avoir un diplôme et donc un plan B si jamais je n’arrive pas à percer en tant que joueur de tennis pro.
«Faire des études universitaires tout en essayant de devenir un joueur pro, c’est malheureusement impossible chez nous.»
Comment avez-vous fait connaissance avec cette université? Vous connaissez des gens là-bas, aux États-Unis?

Les universités américaines spécialisées dans la formation des joueurs de tennis sont très nombreuses. Pas mal de joueurs pros sont passés par cette filière (Lire ci-dessous). Je recevais des messages tous les jours de la part d’universités ces derniers mois me sollicitant pour les intégrer. En novembre, j’étais en vacances, aux États-Unis, avec ma marraine et j’ai visité quelques campus. Quand j’ai vu les infrastructures incroyables qu’ils avaient à Miami, cela a confirmé mon envie. Le niveau tennistique y est pas mal aussi. Dans l’équipe des Miami Hurricanes, cinq des neuf joueurs ont été Top 50 juniors.
Les frais liés à ce genre de formation sont assez importants, non?
Oui, ça coûte 70 000 euros par an. Mais j’ai une immense chance parce qu’ils me voulaient tellement dans celle-là qu’ils m’offrent une bourse équivalente à quatre années d’études. Je ne devrai donc rien payer. J’ai la plus grosse bourse de l’équipe donc je n’ai pas intérêt à les décevoir.
Vous étiez au centre AFT de Mons depuis vos 12 ans où vous étiez scolarisé en internat et suivi durant votre carrière chez les juniors, ça a dû être difficile de leur annoncer…
Je n’étais vraiment pas bien quand j’ai dû leur partager ma décision. En plus, Pierre-Yves Bailly, un autre jeune du centre est parti aussi, au Texas lui. J’avais besoin de changement. L’AFT c’est super, j’étais très bien entouré mais après sept ans, je commençais à être lassé. J’y allais un peu avec les pieds de plomb sur la fin. Et puis, imaginez que l’AFT décide de ne pas reconduire mon contrat dans un an car mes résultats ne suivent pas sur le circuit pro, je me retrouverais sans rien, je regretterais alors de ne pas avoir été aux USA. Si je n’y vais pas maintenant, je n’aurai plus l’occasion de le faire.
Combien d’heures de tennis par jour sont au programme?
Trois heures de tennis avec la possibilité d’être suivi individuellement le soir. Il y a deux coachs, un préparateur physique et un kiné pour neuf joueurs.
La formation dure quatre ans, cela signifie que vous n’allez pas pouvoir vous lancer réellement sur le circuit pro avant vos 22-23 ans?
Je peux participer à quelques tournois ITF 15 000 ou 25 000 dollars entre août et décembre, tout en étant à l’université, mais ce n’est pas du tout suffisant pour pouvoir grimper au classement ATP. Quand on regarde des joueurs qui ont évolué dans une université de tennis, ils ont émergé plus tard, vers 27, 28 ans. Aujourd’hui on joue facilement jusqu’à 35 voire 40 ans donc ce n’est pas un gros souci en soi.


Quand il évoluait sur le circuit ITF Junior, Martin Katz voyageait entre 20 et 25 semaines par an. Le Brabançon a gagné deux titres en 2019 et son meilleur classement a été 36e joueur mondial. L'an dernier, il a participé à Roland-Garros Junior où il a atteint la finale du double ainsi qu'à Wimbledon où il a été éliminé au premier tour en simple. Âgé de bientôt 19 ans, le Chaumontois doit désormais jouer sur le circuit professionnel. "J'ai participé à mon premier tournoi pro cet été, à Coxyde, un 25 000 dollars. J'ai réussi à y décrocher mes trois premiers points ATP, ce qui est encourageant car certains mettent beaucoup plus de temps pour y arriver."
Selon le jeune homme, le niveau est tout autre chez les seniors. "La transition n'est pas facile du tout. D'abord, il y a beaucoup plus d'adversité, ensuite il y a de l'argent en jeu donc tout le monde s'arrache sur tous les points, sur tous les matchs, explique-t-il. Il n'y a pas une rencontre facile alors que chez les jeunes, certains laissaient parfois tomber un match. Je ne m'attendais pas à ce niveau-là."
Martin Katz a pour objectif de rentrer, un jour, dans les tableaux de qualif des tournois du Grand Chelem, soit atteindre la 250e place mondiale. À ce jour, il est 1360e"Mon objectif est de continuer à prendre des points, de garder un classement ATP mais avant tout, c'est surtout de progresser car comme je ne vais pas pouvoir jouer beaucoup de tournois ces quatre années, il faut continuer à progresser pour le moment où je me décide d'aller sur le circuit", conclut-il.
Les meilleurs moments de sa finale du double Junior à Roland-Garos: